mercredi 2 novembre 2011

La mort de Louis XV (3)


( pour lire les précédents articles sur le même sujet, c'est ici)

Le 7 mai, les plus hauts dignitaires du royaume approchent pour la dernière fois du mourant afin d'assister à son repentir. Bien que Louis soit quasiment inconscient, le cardinal de la Roche-Aymon l'écoute marmonner quelques mots, puis il lui donne la communion, assisté des deux princes de sang qui haïssaient le plus le roi : Condé et d'Orléans.
L'agonie va encore durer deux jours. Le corps a noirci, il est couvert de croûtes, l'odeur de putréfaction se répand dans la galerie des glaces jusqu'aux appartements de la reine.
Enfin, le 10 mai, vers 15 heures, le roi rend son dernier souffle.
Louis XV
Aussitôt, Versailles sonne le branle-bas de combat. Le Dauphin et Marie-Antoinette sont évacués vers Choisy. Les filles du roi les accompagnent, la plupart des courtisans également.
Le corps de Louis est mis en bière, puis enfermé dans un cercueil de plomb rempli de son. L'odeur est tellement insupportable qu'on affrète un second cercueil.
 Craignant d'approcher le corps, le chirurgien a refusé de l'embaumer. Pour le manipuler, on a même fait appel à des vidangeurs de Versailles.
Au même moment, à Paris, des pamphlets rageurs honorent la mémoire du défunt :
Louis a rempli sa carrière
Et fini ses tristes destins ;
Tremblez, voleurs ; fuyez, putains !
Vous avez perdu votre père.

Image extraite d'En remontant les Champs-Elysées
Le 12 mai au soir, le cercueil est placé dans un carrosse, puis on prend la direction de Saint-Denis, où on lui a réservé une place dans le caveau de la basilique. 
Ainsi s'achève, dans l'indifférence la plus totale, l'un des plus longs règnes de notre histoire.

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