jeudi 27 octobre 2011

vendredi 21 octobre 2011

La mort de Louis XV (2)

Les partisans de Choiseul attendent avec impatience la communion du roi. Cela annoncerait au public la fin prochaine du souverain et l'arrivée possible d'une nouvelle équipe au pouvoir. Evidemment, Choiseul espère en être...
Le vieil archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, est aussitôt convoqué à Versailles et poussé dans la chambre du mourant. Peut-être osera-t-il, lui, annoncer la vérité au roi et obtenir sa confession. Mais le duc de Richelieu veille, et il parvient in extremis à barrer au vieillard l'accès de la chambre royale.
Le corps de Louis a noirci, il s'est recouvert de croûtes, il pue. Le 4 mai, le roi commence à délirer. Cette fois, on n'a plus le choix. On ordonne des prières publiques à Paris. Mais l'indifférence est telle que les églises restent vides.
Le 5 mai, on envoie le cardinal de la Roche-Aymon, grand aumônier de France, auprès du roi. C'est à lui qu'incombe la lourde tâche de lui annoncer la vérité. Mme du Barry a compris. Elle entre à son tour dans la chambre, s'approche du lit et glisse à l'oreille du mourant :
Mme du Barry
- Sire, que dites-vous de ces dévots qui veulent que vous receviez les sacrements au moment où vous entrez en convalescence ? Je vous conseille de leur donner satisfaction. Je vous laisserai pendant ce temps-là et, dans quelques jours, je viendrai vous trouver.
La sortie de l'ancienne courtisane est digne d'une reine. Le roi n'aura même pas à la renvoyer.
- Il faut que je reçoive mes sacrements, concède Louis. Vous voyez que je suis bien mal : c'est la petit vérole.
Le même jour, Mme du Barry quitte Versailles et trouve refuge à Rueil, chez le duc d'Aiguillon.

vendredi 14 octobre 2011

La mort de Louis XV (1)

Fin avril 1774.
Louis XV
Louis est d'humeur morose. Son ancien ami de débauche, le marquis de Chauvelin, vient de mourir. Pour "secouer ses humeurs", le roi décide d'organiser une chasse dans les bois entre Versailles et Marly. Il monte quelques instants à cheval puis il renonce et remonte pesamment dans son carrosse.  Pris de froid et de nausées, il regagne aussitôt le petit Trianon où l'attend Mme du Barry. 
Le lendemain, après une mauvais nuit, on convoque Lemonnier, son médecin. Puis arrive La Martinière, le chirurgien. 
- Sire, c'est à Versailles qu'il faut être malade, lui dit-on.
Le même jour, on regagne donc le château. Le roi est atteint de fièvre. Un autre médecin accourt à son chevet. Il décide d'une saignée, et on retire à Louis trois "palettes" de sang (environ 400 grammes). Alertés, les courtisans se massent déjà dans l'antichambre. Nouvelle saignée qui n'arrange rien. On a quasiment retiré un litre de sang au roi. Et déjà, on parle d'une troisième saignée !
- Elle me mettra bien bas, dit le souverain. C'est donc une maladie? Je voudrais bien qu'on ne me fît pas une troisième saignée...
Cette fois, tout le château est alerté. On envisage l'arrivée du prêtre, le départ obligé de la favorite, Mme du Barry. 
Ce sont maintenant huit médecins qui sont réunis autour du roi. Des rougeurs apparaissent sur son front, puis des boutons. C'est la petite vérole, autrement dit la variole ! A près de 64 ans, le roi a peu de chances d'y survivre. Du moins, l'agonie ne dure-t-elle jamais plus de onze jours.
Nous sommes le dimanche 1er mai. Toute l'Europe saura bientôt ce qui se passe à Versailles. Aussitôt, les premières questions surgissent : que va devenir la du Barry ? et les trois ministres de Louis, Maupeou, d'Aiguillon, Terray, qui sera susceptible de les remplacer le moment venu ? Certains parlent déjà de l'avènement de Louis XVI et du retour du disgracié Choiseul...

dimanche 9 octobre 2011

A vous tous, qui passez par ici...

Je dois bien le reconnaître, je reste perplexe... Qu'il vente, qu'il pleuve, que nos rugbymen réalisent des exploits (ou pas), que nos femmes et hommes politiques entrent dans la danse (ou en sortent), quelle que soit l'actualité, vous êtes toujours là, jour après jour, fidèles au rendez-vous de ce blog.
Autant je conçois ma passion, souvent dévorante, souvent pénible pour mon entourage, autant la vôtre m'interpelle... Je vois des personnes qui reviennent, jour après jour, et dont j'ignore tout...
En somme, vous me surprenez !
Et malgré votre silence, je vous comprends mieux, vous autres, les quelques milliers de lecteurs qui avez acheté et (peut-être) apprécié "la comédie des masques".
J'achève le 2nd tome, et j'aurai plaisir à vous retrouver en 2012.
OM

vendredi 7 octobre 2011

Les salons parisiens : Mme Necker (6)

Suzanne Necker
Fille d'un pasteur des environs de Ferney, Suzanne Curchod épouse le banquier Jacques Necker en 1764, et s'installe avec lui au Marais, rue Michel-le Comte. En 1766, elle emménage rue de Cléry, à l'hôtel le Blanc où le cercle Necker va connaître ses heures de gloire.
L'ouverture du salon, comme on l'a déjà vu, a souvent pour fonction de contribuer à l'ascension sociale de l'hôte. C'est d'autant plus vrai dans le cas de ce banquier suisse et protestant...
"Figure grande et droite" à la taille "proportionnée", Suzanne Necker se distingue surtout par la raideur de son comportement. A un pasteur qui s'inquiète de la voir fréquenter des philosophes athées, la jeune femme répond :  "je me suis hâtée de leur montrer mes principes, on ne touche jamais à cet article chez moi." Même son mari disait d'elle qu'il ne lui avait jamais manqué "pour être jugée parfaitement aimable, que d'avoir quelque chose à se faire pardonner." En somme, elle avait le tort d'être irréprochable...
Marmontel, Morellet et Raynal (qu'on voyait un peu partout) forment très tôt les piliers de cette nouvelle société littéraire. Bientôt suivront Suard, Grimm, d'Alembert, d'Holbach, Diderot et bien d'autres. Ce dernier la qualifiait alors de "Genevoise sans fortune"... "à qui le banquier Necker vient de donner un très bel état".
Si les philosophes fréquentaient ce cercle, il ne devint pourtant jamais un cercle de philosophes. Inutile de songer en ces lieux à formuler des critiques à l'endroit du christianisme ou encore à exposer des systèmes de pensée trop audacieux. Le salon de Madame Necker participe avant tout à la vie littéraire et mondaine par les lectures qu'on y fait. C'est là, semble-t-il, que fut lue en premier la fameuse lettre de Hume à d'Holbach, dans laquelle l'Ecossais exposait tous ses griefs à l'égard de Rousseau.
Si Mme Necker apparaît dans le 2nd tome, c'est qu'elle accueille Bernardin de Saint-Pierre après 1771. C'est à elle, quelques années plus tard, qu'il parlera de son célèbre roman "Paul et Virginie".
Lorsque Necker entre enfin au gouvernement (en 1776), le salon tenu par son épouse devient plus politique que littéraire. Les anciens habitués s'effacent, d'autres apparaissent, elle-même laisse sa place à sa fille, future Mme de Staël.

mardi 4 octobre 2011

Cultura Bourges, le 22 octobre

Je participerai à une séance de dédicaces le samedi 22 octobre (après-midi) en compagnie de quelques autres auteurs.
Au plaisir de vous revoir... OM