vendredi 21 octobre 2011

La mort de Louis XV (2)

Les partisans de Choiseul attendent avec impatience la communion du roi. Cela annoncerait au public la fin prochaine du souverain et l'arrivée possible d'une nouvelle équipe au pouvoir. Evidemment, Choiseul espère en être...
Le vieil archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, est aussitôt convoqué à Versailles et poussé dans la chambre du mourant. Peut-être osera-t-il, lui, annoncer la vérité au roi et obtenir sa confession. Mais le duc de Richelieu veille, et il parvient in extremis à barrer au vieillard l'accès de la chambre royale.
Le corps de Louis a noirci, il s'est recouvert de croûtes, il pue. Le 4 mai, le roi commence à délirer. Cette fois, on n'a plus le choix. On ordonne des prières publiques à Paris. Mais l'indifférence est telle que les églises restent vides.
Le 5 mai, on envoie le cardinal de la Roche-Aymon, grand aumônier de France, auprès du roi. C'est à lui qu'incombe la lourde tâche de lui annoncer la vérité. Mme du Barry a compris. Elle entre à son tour dans la chambre, s'approche du lit et glisse à l'oreille du mourant :
Mme du Barry
- Sire, que dites-vous de ces dévots qui veulent que vous receviez les sacrements au moment où vous entrez en convalescence ? Je vous conseille de leur donner satisfaction. Je vous laisserai pendant ce temps-là et, dans quelques jours, je viendrai vous trouver.
La sortie de l'ancienne courtisane est digne d'une reine. Le roi n'aura même pas à la renvoyer.
- Il faut que je reçoive mes sacrements, concède Louis. Vous voyez que je suis bien mal : c'est la petit vérole.
Le même jour, Mme du Barry quitte Versailles et trouve refuge à Rueil, chez le duc d'Aiguillon.

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