Lucien Mouillard, né en 1842 et mort en 1912, est un historien français, spécialisé notamment dans l'histoire militaire.
Je reproduis ci-dessous quelques extraits de son excellent ouvrage "Régiments sous Louis XV".
Vous l'aurez compris, on travaille déjà sur la documentation du prochain roman...
Je reproduis ci-dessous quelques extraits de son excellent ouvrage "Régiments sous Louis XV".
Vous l'aurez compris, on travaille déjà sur la documentation du prochain roman...
L'infanterie
était sous la direction de trois directeurs généraux, assistés
de huit inspecteurs qui rendaient compte au roi. Dans le système en usage
avant 1762, nous avons vu que toute la charge administrative était supportée
par les capitaines surveillés par les commissaires des guerres. La fonction
des inspecteurs se bornait donc il constater l'aptitude de ces officiers. C'est
au moment de l'inspection générale que les colonels, pour mériter
un rapport favorable à leur régiment, venaient en aide volontairement,
à leurs capitaines trop pauvres pour maintenir leur compagnie comme l'exigeaient
les ordonnances.
(...)
Armement
(de 1720 à 1753).
Le
soldat d'infanterie recevait de son capitaine, en 1740, un fusil haut de 4 pieds
10 pouces 10 lignes, monté sur bois de noyer, du calibre de 18 balles
à la livre, qui lançait le projectile à 80 toises maximum.
La charge de poudre était de 2 gros (8 grammes). En 1738, M. de Belidor
fit adopter la cartouche d'infanterie que l'on fabriquait à l'intérieur
des corps.
Le
fusil donné par le roi au capitaine était armé de sa baïonnette,
qui avait 18 pouces (49 cent.) de longueur. En outre, le soldat portait une
épée longue de 26 pouces, à 2 tranchants, de médiocre
qualité, suspendue au ceinturon par un pendant garni de 2 fourreaux.
Le
cartouche ou demi-giberne était une boîte longue percée
de 19 trous, recouverte d'une patte en cuir rouge ou noir et portée par
une bandoulière en buffle d'un demi-pouce de large. En dessous de cette
boîte à cartouche était attaché le fourniment, c'est-à-dire,
une poire à poudre en bois recouverte de cuir bouilli et servant à
amorcer le fusil et à conserver la provision de poudre. Quelques régiments
faisaient usage d'une petite giberne portée sur le ceinturon et placée
sur le ventre ; c'était ce qu'on appelait (être armé
à la Corse). En outre, dans chaque compagnie le capitaine possédait
dix outils propres à remuer la terre, 3 pelles, 3 pioches, 2 serpes,
2 haches, portés à tour de rôle par les 36 fusiliers qui
portaient aussi 3 marmites en fer, 5 bidons, 5 gamelles, 5 tentes de toile avec
leurs traverses, fourches, etc., un manteau d'armes et le pain pour 4 jours.
L'armement
des grenadiers était le même, sauf que, au lieu d'épée,
ils portaient le sabre d'abatis de 31 pouces de lame qui était de bonne
qualité. Au lieu de la demi-giberne, ils faisaient usage d'une poche
en cuir de vache souple appelée grenadière, parce que c'est dedans
qu'ils mettaient autrefois les grenades qu'ils lançaient à la
main. Outre leur sabre, ils portaient aussi une petite hachette à marteau
qu'ils attachaient à une patte de la grenadière, comme on le voit
dans l'image ci-contre qui représente les grenadiers du régiment
Royal-Comtois en marche auprès du port d'Antibes (tableau peint, par
J. Vernet en 1755), les outils à remuer la terre étaient remplacés
dans leur compagnie par 10 grosses haches de charpentier. (...)
Habillement
et équipement.
Tous les régiments d'infanterie française étaient uniformément vêtus d'un grand habit de drap gris blanc. Le major recevait l'étoffe nécessaire et le capitaine faisait confectionner les habits par le tailleur de la compagnie. Chaque régiment se distinguait par la façon de l'habit, de la manche, de la poche, autant que par la garniture et la couleur des parements. Il n'y avait donc qu'une uniformité relative entre les divers régiments.
Le
roi accordait une aune 1/4
de drap Lodève et 1/8 d'aune de drap de couleur pour les parements, 4
aunes 2/3 de serge d'Aumale pour les doublures. La veste et la culotte exigeaient
2 aunes 2/3 de tricot ou 3 aunes 3/4 de cadix agnane gris blanc suivant l'usage
du corps. La veste croisait sur la poitrine et généralement avait
2 rangs de boutons. On donnait aussi des caleçons de toile pour tenir
lieu de doublure à la culotte.
Le
justaucorps ou grand habit croisait par derrière, avec 2 gros plis sur
le côté. Il devait être taillé de telle sorte que
les pans tombaient à un pouce de terre, l'homme étant à
genoux ; mais à l'user, le drap s'allongeait toujours. La manche,
taillée en botte, était garnie d'un haut parement fort large qui
pouvait se rabattre sur les mains.
La
veste était de 9 pouces plus courte que l'habit. Chaque soldat devait
recevoir une paire de guêtres en toile pour l'été, en laine
pour l'hiver.
Le
havresac en usage était une double poche de toile renfermant un autre
sac de peau ou de toile dans lequel le soldat abritait 2 chemises, 1 mouchoir,
1 cravate, une culotte, une paire de souliers, une paire de guêtres et
le trousseau de toilette. Dans les bivacs, ce grand bissac ou sac à 2
poches servait à s'étendre à terre. Quelques capitaines
le faisaient passer à l'huile de lin chaude, pour le rendre imperméable.
Le
chapeau en feutre de laine pesait 9 ou 10 onces. Il était bordé
d'un galon métallique jaune ou blanc selon la couleur des boutons de
l'habit. La cravate de crépon noir, faisait deux fois le tour du cou
et emprisonnait le col de l'habit. Les sergents portaient le même uniforme
en drap plus fort et plus beau ; on leur accordait 3 aunes 3/4 de drap
de Romorantin gris blanc pour le vêtement complet, 1/4 d'aune en drap
de couleur pour le parement, 5 aunes 1/2 de serge d'Aumale pour doublures
Variations
de l'effectif de l'infanterie française
(de 1740 à 1775).
Avant
la réforme de 1763, la compagnie d'infanterie sur pied de guerre se composait
de 2 officiers, 2 sergents, 3 caporaux, 3 anspessades (ndlr : aide-caporal), 1 tambour et 31 fusiliers.
La
compagnie de grenadiers comptait en plus 5 grenadiers et 1 sous-lieutenant.
En temps de paix, la compagnie de fusiliers n'avait que 30 hommes, celle des
grenadiers devait toujours être complète à 45 hommes. Un
bataillon, unité tactique réunissait 17 compagnies dont 16 de
fusiliers. Le nombre des grenadiers n'était donc que 1/17 du nombre des
hommes d'un bataillon. On comprend que leur troupe fût vraiment d'élite,
sans trop nuire à la consistance des autres compagnies.
L'effectif
d'un bataillon en ligne était de 685 hommes. Le lieutenant-colonel commandait
le premier ou l'unique bataillon. Le plus ancien capitaine était commandant
du 2e bataillon. Si le colonel était le roi, ou un prince,
il y avait un colonel lieutenant qui commandait le régiment à
sa place.
Il
existait, en 1740, 98 régiments français
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