dimanche 25 juin 2017

L'armée sous Louis XV (1)

Lucien Mouillard, né en 1842 et mort en 1912, est un historien français, spécialisé notamment dans l'histoire militaire.
Je reproduis ci-dessous quelques extraits de son excellent ouvrage "Régiments sous Louis XV".
Vous l'aurez compris, on travaille déjà sur la documentation du prochain roman... 




Un militaire est un homme légalement armé pour combattre à la guerre.

Il y a deux sortes de militaires : ceux qui reçoivent une solde  ceux qui n’en reçoivent pas.

Les militaires non soldés sont de deux sortes : 1° le vassal, homme qui doit un service militaire pendant un temps déterminé, tant qu’il est usufruitier d’un fief ; 2° le volontaire proprement dit, qui, n’étant astreint à aucun service militaire, sert sans solde (Encyclopédie).

Les militaires soldés se divisent en trois catégorie :

1° Les soldats miliciens, astreints au service par la législation ;

2° Les soldats mercenaires, qui, n’étant pas astreints au service, s’engagent pour un temps déterminé, moyennant une prime d’argent.

3° Les soldats volontaires, appelés aussi soldats gentilshommes, gendarmes, sont ceux qui, sans y être obligés par la loi, s’engagent volontairement sans recevoir de prime d’engagement (Encyclopédie).

Ces cinq classes de militaires existaient légalement au XVIIIe siècle,  quoique les militaires non soldés ne fussent plus employés comme dans les siècles précédents.



Pour la dernière fois, les vassaux furent réunis en 1675. (…)



Les trois sortes de soldats ci-dessus désignés servaient dans des corps de troupe distincts, savoir :

-Dans la gendarmerie de France et les compagnies à cheval de la maison du roi, les soldats volontaires (gens d'armes) ;

-Dans les compagnies d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie, les soldats mercenaires ;

-Dans les bataillons de milice, les sujets tombés au sort. (…)

Seul dans toute la hiérarchie militaire, le capitaine de troupes réglées était pécuniairement responsable puisque seul il était chargé de fournir au roi recrues, vêtements, armes, chevaux et matériel. Du traitement que le roi lui accorde dépendront son sort et celui du soldat. Quelles sont donc ses obligations ?

1° Recruter sa troupe. A chaque congé qu'il obtient, il doit personnellement ramener deux soldats ; son lieutenant, ses sergents sont soumis à la même obligation. Le recrutement est le principal souci. Les ordonnances cependant interdisent de payer une recrue d'infanterie plus de 20 livres, et personne ne veut plus s’engager pour 6 ans pour une somme aussi faible, convenable peut-être en 1700, lorsque le salaire journalier d'un manœuvre était de 5 sols, insuffisante lorsque ce salaire, en 1750, est de 20 sols.

2° Le capitaine doit habiller les recrues, fournissant un trousseau, chemises, caleçons, bas, souliers, etc. ; le roi ne fournit que l'étoffe pour l'habit.

3° Le capitaine fournit l'équipement, le fourniment, l'épée ; le roi donne il est vrai le fusil et la baïonnette, mais la réparation et le remplacement en temps de paix sont à la charge du capitaine.

4° Dans la cavalerie, le capitaine doit fournir les chevaux tout harnachés ; pour chaque cheval ainsi équipé, le roi ne donne que 200 livres. En 1743, vu l'impossibilité absolue, le roi donna gratuitement les chevaux nus.

5° Le capitaine doit posséder un matériel de campement, un manteau d'armes, une tente pour 8 hommes, des marmites, etc. , 10 outils propres à remuer la terre, il doit posséder deux chevaux pour lui-même et entretenir un valet qui ne peut compter comme soldat dans la compagnie. 
porte-drapeau du régiment de Montmorin
régiment de Bourbon


Que reçoit-il en échange de ces fournitures ?

1° Une solde personnelle de 3 livres par jour ;

2° 150 livres d'indemnité annuelle pour frais de recrues.

3° 65 livres par tête de soldat admis lors de la revue du commissaire des guerres, l'engagement dure 6 ans. La compagnie ayant 40 hommes, c'est donc 6 recrues par an qu'il faut faire.

4° L’ustensile, somme de 750 livres en temps de paix, qui double en temps de guerre, lui est accordée pour entretenir les habits les armes, le matériel de 40 hommes pendant 1 an ; à laquelle somme il faut ajouter 2 sols par jour retenus sur la solde du soldat pour le trousseau de linge et chaussure, soit un total de 2100 livres annuelles pour entretenir 40 hommes, 2 chevaux et 1 domestique, somme dérisoire, même pour l’époque. 
(à suivre)

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Merci de ces précisions. Je travaille actuellement sur mon prochain roman. Le cas échéant, pourriez-vous m'apporter des infos sur le siège de Berg op Zoom ?

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