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vendredi 5 juin 2020

L'anti-Justine, roman érotique de Restif de la Bretonne (4)

 L'anti-Justine est un roman de Restif de la Bretonne, paru en 1798. Dans les chapitres précédents, le jeune Jean-Baptiste a évoqué son éveil à la sexualité en compagnie de ses soeurs, Babiche et Madeleine.
Il rend ensuite visite à Marie, son autre soeur.

 
Restif de la Bretonne

 

Chapitre IV. D’un autre beau-frère cocu

Madeleine évita de m’accorder des faveurs, dont les suites l’effrayaient ! Mais je ne sentis pas longtemps cette privation : huit jours après la dernière scène, je partis pour venir à Paris. J’y allais pour apprendre ; mais il ne sera pas ici question de mes études. Je fus logé chez la belle Marie, la seconde de mes aînées.
J’avais, pour mon pucelage, fait cocu mon père ; j’avais cornifié mon frère utérin, en faisant décharger, et foutant enfin avec émission une sœur paternelle qu’il avait épousée et que j’engrossai, car Bourgelat n’a jamais eu que cet enfant, venu au monde neuf mois après ma fouterie au grenier à foin. Mais j’avais encore bien de l’ouvrage, avec huit sœurs, dont six, ou du moins cinq, étaient souverainement enconnables.
Mais revenons à Marie, la plus belle de toutes… Un jour de Vierge, Marie était parée, chaussée avec ce goût particulier aux jolies femmes, et un superbe bouquet ombrageait ses blancs tétons. Elle me fit bander. J’avais quatorze ans ; j’avais déjà foutu et engrossé trois femmes, car Mammellasse avait une fille, qu’elle se vantait que je lui avais faite, et qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à Jenovefette Linguet. Ainsi, je n’eus pas des désirs vagues ; je tendais directement au con de ma provocante aînée. Après le dîner, elle alla dormir, dans une alcôve obscure, et s’étendit sur le lit conjugal. Elle avait vu bander son mari, dont la culotte blanche était juste, et elle voulait lui donner le plaisir de le lui mettre parée. Je me cachai pour les guetter. Mais mon beau-frère, après avoir pris les tétons et le con de ma sœur, avoir admiré ce dernier, en éclairant l’alcôve, se réserva sans doute pour la nuit suivante : il se retira doucement ; je lui vis prendre sa canne, son chapeau, et sortir. J’allai pousser un verrou.
En revenant, je refermai les rideaux, le mari les avait laissés ouverts, et sa femme troussée. Je me mis sur elle déculotté, bien bandant, et j’enfilai sa fente, suçant tantôt ses tétons découverts, tantôt ses lèvres entr’ouvertes. Elle me croyait son mari. Un bout de langue me chatouilla. J’étais entré tout calotté. Le filet, que je n’avais pas encore coupé, recourbait mon vit et le faisait paraître gros comme celui de l’époux. Je poussai. Ma belle s’agita, et mon long vit atteignit le fond. Alors ma sœur, demi-pâmée, se trémoussa. Je déchargeai…, et je m’évanouis…


Ce fut ce qui me fit reconnaître. La belle savoura les dernières oscillations de mon vit. Mais dès qu’elle eut éprouvé tout le charme d’une copieuse décharge, elle se déconna en me jetant sur le côté ; elle ouvrit les deux rideaux de l’alcôve, et me regardant : « Ah ! grand Dieu ! c’est Cupidonnet ! Il m’a déchargé tout au fond ! Il s’est évanoui de plaisir !… » Je revenais à moi. Elle me gronda, en me demandant qui m’avait appris cela ? « Ta beauté, lui dis-je, adorable sœur ! — Mais si jeune ! » Je lui racontai alors toute ma vie : Comme j’avais patiné, léché le conin de Jenovefette ; comme j’avais gamahuché, enfin enfilé le con soyeux de Madeleine ; foutu Mad. Linguet, la croyant Mad. Bourgelat ; comment Mammellasse s’était fait enconner par moi ; comment, ne pouvant me passer de con, je léchotais le conichon de Babiche ; comment j’avais engrossé les trois femmes que j’avais enconnées ! « Ah ! ciel !… Mais tu es bien indiscret ! — Je ne le suis avec toi que parce que tu es ma sœur aînée, que je t’ai foutue (le récit que je venais de débiter, les tétons de ma sœur, sa chaussure, me faisaient rebander), et que je vais, divine Marie, te foutre encore. — Mais mon mari… — J’ai poussé le verrou… » Elle me pressa contre son beau sein, en me disant tout bas : « Petit coquin, fais-moi aussi un enfant !… » Je la ré-enconnai, j’émis sans m’évanouir. 

La belle Marie n’avait pas encore eu d’enfant ; je fus père de Mlle Beauconin, fille unique de mon beau-frère de ce nom.
Je passerai toutes les fouteries communes ; ce n’est qu’à force de volupté, de tableaux libidineux tels que les savoureuses jouissances qui vont suivre, qu’on peut combattre avantageusement, dans le cœur et l’esprit des libertins blasés, les goûts atroces éveillés par les abominables productions de l’infâme et cruel de Sade ! Ainsi, je réserve toute ma chaleur pour décrire des jouissances ineffables, au-dessus de tout ce qu’a pu inventer l’imagination exquisement bourrelle de l’auteur de Justine. 

( à suivre )

mardi 12 mai 2020

L'anti-Justine, roman érotique de Restif de la Bretonne (3)


Chapitre III. De la mère foutue

L'anti-Justine est un roman de Restif de la Bretonne, paru en 1798. Dans les chapitres précédents, le jeune Jean-Baptiste a évoqué son éveil à la sexualité en compagnie de ses soeurs, Babiche et Madeleine.

Cette dernière venant de se marier, il décide de lui rendre visite.

(pour lire depuis le début)



Comme après le mariage de Madeleine et son retour à Reims j’étais un peu plus formé, je désirai vivement de le lui mettre. Depuis plus de deux ans, j’en étais réduit à patiner et gamahucher ma sœur Babiche, avec quelques-unes de nos cousines germaines. Mais, ou mon vit grossissait, ou tous ces conins imberbes rétrécissaient… Je demandai un rendez-vous nocturne à la nouvelle Mad. Bourgelat. Elle me l’accorda pour le soir même. Nous étions à notre ferme, et son mari venait de partir, pour se rendre à Reims, où une affaire l’appelait. Je ne sais par quelle aventure, cette même nuit, mon père se trouva incommodé. Ma mère, après l’avoir secouru, craignant de le gêner, alla se mettre auprès de sa bru. Celle-ci, la voyant endormie, se leva doucement, pour venir coucher avec moi, tandis que de mon côté j’allais à elle. Nous ne nous rencontrâmes pas, malheureusement !… Je me mis à côté de la femme que je trouvai dans le lit. Elle était sur le dos ; je la montai tout endormie et l’enconnai. J’étais surpris d’entrer aussi largement ! Elle me serra dans ses bras, hocha quelques coups de cul, moitié assoupie, en disant : « Jamais ! Jamais, vous ne m’avez donné tant de plaisir !… » Je déchargeai aussi, mais je m’évanouis sur ses tétons, encore fermes parce qu’elle n’avait pas nourri, et qu’on ne les lui avait jamais patinés. Mme Bourgelat revint auprès de nous au moment où je m’évanouissais.


Elle fut bien étonnée des mots que venait de prononcer sa doublement belle-mère ! Elle comprit que je l’avais foutue, et elle me reporta dans mon lit encore évanoui… Ainsi donc, c’est dans le con maternel que je venais d’émettre ma première semence !… Ma mère, entièrement éveillée, dit à Madeleine : « Mais que faites-vous donc, ma fille ? » J’étais revenu à moi. Ma sœur retourna au lit de ma mère, qui lui dit tout bas : « Ma bru, vous avez de drôles de façons !…Mon mari, répondit Mme Bourgelat, me fait souvent mettre dessus ; je rêvais, et je l’ai fait. Eveillée, je suis sautée du lit. » Ma mère crut cela.

Cependant le coup porta. Mme Linguet devint grosse, et accoucha secrètement d’un fils, beau comme Adonis, et elle eut l’adresse de le substituer à un garçon de son fils, cet enfant étant mort en naissant. C’est de lui dont il sera un jour question, sous le surnom de Cupidonnet, dit Petitcoq, mon neveu.

Huit jours s’écoulèrent. Après quoi, bien remis de mon évanouissement, j’eus un autre rendez-vous. Mais admirez mon malheur ! Nous avions été entendus d’une grosse tétonnière, notre moissonneuse, qui dormait dans la grange. Comme Mme Bourgelat devait venir dans mon lit, Mammellasse, qui m’aimait, car elle se branlait souvent à mon intention, et qui d’ailleurs n’était pas méchante, se contenta de dire à mon frère de fermer les nuits la porte de sa chambre à la clef, et de la cacher, pour cause… Il le fit. Mais jugez de mon étonnement, quand, au lieu d’un con soyeux, et de tétons ronds et délicats, je patinai une conasse à crins de cheval, et deux gros ballons bien gonflés. Elle se le mit, je poussai, et j’eus assez de plaisir. Mais je fus encore prêt à m’évanouir.

Enfin je le mis à Madeleine, dans le grenier à foin. J’allais comme un fou, en l’enconnant. Mais au troisième coup de cul qu’elle donna, je m’évanouis… 

(à suivre ici)








vendredi 8 mai 2020

L'anti-Justine, roman érotique de Restif de la Bretonne (2)

L'anti-Justine est un roman de Restif de la Bretonne, paru en 1798. Dans le chapitre précédent, le jeune Jean-Baptiste a évoqué son éveil à la sexualité (voir ici)

 

Chapitre II. Du con soyeux

Mes autres sœurs étaient l’une sérieuse, elle me retint dans les bornes, mais j’ai depuis foutu ses deux filles à Paris ; ma troisième était encore trop jeune ; ç’a été une superbe fille à dix-huit ans ; je me rejetai néanmoins sur cette enfant, lorsque je m’aperçus que Cathos, jumelle de Jenovefette, était inabordable. Il me fallait un con, depuis que j’en avais palpé un. Je patinai Babiche (NDLR : caresser) ; enfin, un dimanche qu’elle était bien arrangée et que ma mère l’avait baignée, je la gamahuchai (pratiquer le cunnilingus).
Ce fut à cette bénigne opération que je fus surpris par l’ardente Madeleine au con soyeux ; elle nous examina longtemps avant de nous troubler, et voyant que la petite avait du plaisir, elle fut tentée. Elle parla. Nous nous remîmes décemment. Madeleine ne dit mot ; elle renvoya Babiche, puis elle hasarda de badiner avec moi. Elle me renversa sur la paille de la grange, j’avais attiré Babiche, et lorsque je fus par terre, elle me chatouilla, passant par-dessus moi, jambe de ça, jambe de  ! Par hasard je portai la main sous ses jupes, et j’y trouvai l’admirable con soyeux. Ce poil divin détermina mon goût pour elle. Je devins fou du con de Madeleine Linguet, je lui demandai à le baiser. « Petit coquin ! me dit-elle, attends un moment. » Elle alla au puits tirer un seau d’eau et s’accroupit dessus… Elle revint et badina encore. Enflammé, hors de moi, je lui dis, dans ma fureur érotique : « Il faut que je lèche ce joli trou ! » Elle se mit sur le dos, les jambes écartées, je léchai ; la belle Madeleine hocha du cul : « Darde ta langue dedans, cher petit ami ! » me disait-elle, et je dardais, et elle haussait la motte. Je fourgonnais avec rage ! Elle eut tant de plaisir qu’elle se récria. Je bandais comme un petit carme, et comme je ne déchargeais pas, j’avais toujours la même ardeur ; aussi m’adorait-elle. Obligée de me quitter, Madeleine me donna des friandises, que je mangeai avec Babiche

Un soir, ma sœur au con soyeux me dit : « Cupidonnet, ta jolie broquette est toujours bien roide, quand tu me lèches. Il me semble que si nous étions dans le même lit, tu pourrais la faire entrer dans la bouche de ma petite marmotte que tu aimes tant à sucer et dont le poil est si doux ! J’aurais sûrement bien du plaisir ! Et peut-être toi aussi ? Viens c’te nuit… »
Quand tout le monde fut endormi, je me glissai dans le lit de ma grande sœur. Elle me dit : « J’ai vu mon père, un jour qu’il venait de caresser ma sœur, la belle Marie, qui partait pour Paris, courir sur ta mère, sa grosse broche bien roide, et lui fendre la marmotte ; je vais te montrer, tu feras comme lui. Et moi aussi, je l’ai vu. Bon ! bon ! » Elle se disposa, me plaça sur elle, me dit de pousser, et riposta. Mais elle était pucelle, et quoique bandant roide, je ne pus introduire, je me faisais mal. Pour Madeleine Linguet, elle déchargea sans doute, car elle se pâma.
Oh ! que je regrettai ce joli con soyeux, que je léchais et fourgonnais depuis six mois ! Mon père, Claude Linguet, qui ne me ressemblait pas, éloignait ses filles dès qu’elles l’avaient fait bander. On prétend que Madeleine avait tenté de se le faire mettre par lui… Quoi qu’il en soit, trois jours après, elle partit pour la capitale, notre frère aîné, l’ecclésiastique, lui avait trouvé une place de gouvernante d’un chanoine de Saint-Honoré. Ce cafard ne tarda pas à connaître ce qu’elle valait. Il y avait une porte dérobée, de lui seul connue, qui donnait dans la chambre de ses gouvernantes, qu’il allait patiner durant la nuit. Mais il n’avait jamais trouvé de con aussi joli, que le con soyeux de Mlle Linguet ! Il voulut le voir. Sa beauté le ravit, et il n’eut plus de repos qu’il ne l’eût foutu. Une nuit, qu’elle dormait d’autant plus fort qu’elle en faisait semblant, il la gamahucha. Elle déchargea sensiblement. Aussitôt le chanoine monte sur elle et l’enconne. Elle le pressa dans ses bras, en remuant du cul. « Ah ! mignonne, lui dit-il, que tu as le mouvement bon ! Mais n’as-tu pas de mal ? car je te crois un peu putain ! » Sa chemise et les draps ensanglantés lui prouvèrent qu’elle était pucelle. Il l’adora. Elle foutit saintement avec ce saint homme pendant deux ans, et le mit au tombeau. Cependant il la dota ; ce qui fit qu’elle épousa le fils du premier mari de ma mère

(à suivre ici

mercredi 6 mai 2020

L'anti-Justine, roman érotique de Restif de la Bretonne (1)

L'anti-Justine est un roman de Restif de la Bretonne, paru en 1798.

En voici le 1er chapitre.

 
Restif de la Bretonne

 

Chapitre I. De l’enfant qui bande

Je (ndlr : le narrateur est un dénommé Jean-Baptiste Linguet, avocat au Parlement) suis né dans un village près de Reims et je me nomme Cupidonnet. Dès mon enfance, j’aimais les jolies filles ; j’avais surtout un faible pour les jolis pieds et les jolies chaussures, en quoi je ressemblais au Grand Dauphin, fils de Louis XIV, et à Thévenard, acteur de l’Opéra.
La première fille qui me fit bander fut une jolie paysanne qui me portait à vêpres, la main posée à nu sur mes fesses ; elle me chatouillait les couillettes, et me sentant bander, elle me baisait sur la bouche avec un emportement virginal, car elle était chaude parce qu’elle était sage.
La première fille à laquelle je fis des attouchements, en conséquence de mon goût pour une jolie chaussure, fut ma première puînée, qui s’appelait Jenovefette. J’avais huit sœurs, cinq aînées d’un premier lit, et trois puînées. La seconde de celles-là était jolie au possible ; il en sera question ; la quatrième avait le poil du bijou tellement soyeux que c’était une volupté seulement de le toucher. Les autres étaient laides. Mes puînées étaient toutes trois provocantes.
Or, ma mère préférait Jenovefette, la plus voluptueusement jolie, et dans un voyage qu’elle fit à Paris, elle lui apporta des souliers délicats. Je les lui vis essayer, et j’eus une violente érection. Le lendemain, dimanche, Jenovefette mit des bas fins blancs et neufs de coton, un corset qui lui pinçait la taille, et avec son lubrique tour de cul elle faisait bander, quoique si jeune, mon père lui-même, car il dit à ma mère de la renvoyer. (J’étais caché sous le lit pour mieux voir le soulier et le bas de la jambe de ma jolie cadette). Dès que ma sœur fut sortie, mon père renversa ma mère et la carillonna sur le pied du lit sous lequel j’étais, en lui disant : « Oh ! prenez garde à votre fille chérie ! Elle aura un furieux tempérament, je vous en avertis… Mais elle a de qui tenir, car je baise bien, et voilà que vous m’en donnez, du jus de con, comme une princesse… » Je m’aperçus que Jenovefette écoutait et voyait… Mon père avait raison ; ma jolie cadette fut depuis dépucelée par son confesseur, ensuite foutue par tout le monde, mais elle n’en est que plus sage à présent.
Dans l’après-dînée, Jenovefette vint au jardin, où j’étais seul. Je l’admirai, je bandai. L’ayant abordée, je lui pressai la taille sans parler ; je lui touchai le pied, les cuisses, un conin imberbe et joli s’il en fut jamais ! Jenovefette ne disait mot ; alors, je la fis mettre à quatre, c’est-à-dire sur les mains et sur les genoux, et à l’imitation des chiens, je la voulais enfiler ainsi en hennequinant et saccadant de toutes mes forces, comme fait le chien, et lui comprimant fortement les aines de mes deux mains ; je lui faisais cambrer les reins, de sorte que son conin était aussi à ma portée que le trou de son cul ; je l’atteignis donc et je mis le bout entre les lèvres, en disant : « Hausse, hausse le cul, que j’entre !… » Mais on sent aussi qu’un conichon aussi jeune ne pouvait admettre un vit qui ne décalottait pas encore. (Il me fallait une conasse, comme je l’aurai bientôt). Je ne pus qu’entr’ouvrir un peu les lèvres de la fente. Je ne déchargeai point, je n’étais pas assez formé… Ne pouvant enfiler, je me mis, aussi à l’imitation de mes modèles, à lécher le jeune conin… Jenovefette sentit un chatouillement agréable sans doute, car elle ne s’ennuyait pas du jeu, et elle me donna cent baisers sur la bouche, lorsque je fus debout. On l’appela et elle courut.

Comme elle n’avait pas encore de gorge, dès le lendemain elle se mit des tétons postiches, sans doute parce qu’elle avait ouï vanter ceux de sa mère ou de ses aînées. Je les remarquai : je la fis chausser, et l’ayant placée commodément sur son lit, je m’escrimai près de deux heures. Je crois, en vérité, qu’elle émit, car elle s’agitait comme une petite enragée à mon lèchement de con… Dès le surlendemain, on l’envoya en apprentissage à Paris, où elle remplit l’horoscope tiré par mon père. 

(à suivre ici)

dimanche 25 mars 2018

Les lauriers ecclésiastiques ou campagnes de l'abbé de T*** (3)


Contraint par sa famille d’embrasser une carrière religieuse, le jeune abbé de T… s’est depuis peu installé chez son oncle, le très libertin Evêque de N… Ce dernier possède une maison de campagne où il se rend en grande compagnie pour prendre les eaux. 
C’est là que le jeune abbé fait connaissance avec la Marquise de B…, qu'il a surprise prenant son bain, et dont il est tombé amoureux.
 
 
 
 
 
 
Elle rentra au Château peu de temps après moi, et il se passa encore deux jours sans que je reçusse d’elle rien de particulier ; il est vrai que quand ses yeux se tournaient sur moi, ils étaient toujours chargés d’amour et de volupté : mais il me fallait plus de réalité, l’aventure du bain n’avait fait qu’irriter mes désirs sur bien des choses pour lesquelles je me sentais de furieuses dispositions, enfin j’enrageais de bon cœur de ne plus entendre parler de rien, lorsque Monseigneur reçut une invitation de se trouver à la réception d’une Abbesse nouvelle dans une Abbaye où il avait beaucoup de liaisons, il n’osa refuser, et l’indisposition de commande de la Marquise, ayant encore servi à éluder l’offre qu’il lui fit de la mener, certain coup d’œil qu’elle appuya sur moi acheva de m’éclairer ; je sentis le coup de maître, et je résolus bien, pour cette fois, de m’y prendre de façon à me garantir de tout survenant incommode. Le lendemain sa Grandeur partit après s’être lesté d’un déjeuner, qui n’était sûrement pas copié d’après les Apôtres ; on le mit dans sa Berline, en lui recommandant de bien se garantir des vents coulis, de ne pas trop manger le soir, de tremper son vin, de fuir les Novices, et les jeunes Professes, enfin d’éviter mille inconvénients fâcheux qui nous privent tous les jours des Prélats les plus distingués, et en rentrant on prit un moment favorable pour m’indiquer un rendez-vous à la fin du jour dans l’appartement même de sa Grandeur, où on irait faire deux heures de retraite, à l’aide de cette éternelle indisposition, bouclier terrible, que tout le monde de la maison respectait, sans que personne osât le pénétrer.
Je me rendis le soir au lieu de l’assignation, et je fus introduit par la petite soubrette en question, qui pour le dire en passant avait un petit minois fort friand. Je trouvai la Marquise enfoncée dans une duchesse, parée du déshabillé le plus galant, son attitude était touchante et voluptueuse ; une de ses jambes portait entièrement sur la duchesse, et l’autre portait à faux sur le parquet ; son jupon presqu’entièrement relevé par cet écart, me laissait voir jusqu’aux genoux deux jambes parfaites pour la tournure et pour la proportion ; sa gorge, cette gorge adorable que j’idolâtrais s’offrait presque toute à ma vue, une respiration précipitée la faisait soulever, et m’en découvrait entièrement la beauté ; ses yeux divins étaient remplis d’un feu, d’une volupté, qui me mit moi-même dans un état indéfinissable : je m’approchai avec transport, et me jetant sur une de ses mains que je couvris de baisers enflammés, à peine pus-je trouver des termes pour lui exprimer ce qu’elle m’inspirait dans ce délicieux instant. La Marquise n’était pas moins émue que moi, c’est donc vous, me dit-elle, d’un ton de voix qui alla jusques à mon cœur, que je vous sais bon gré de votre exactitude ! je commençais à craindre quelque refroidissement de votre part. Ah ! pouviez-vous le croire, lui répondis-je en la serrant tendrement dans mes bras, et lorsque toutes mes pensées, toutes mes actions se rapportent uniquement à vous, pouviez-vous me faire une si cruelle injustice : que ne pouvez-vous lire dans mon cœur ! que de transports ! que d’amour n’y découvririez-vous pas ! ah, mon cher Abbé, reprit-elle, puis-je compter sur vos serments, et ne me repentirai-je point un jour de la constance que j’ai en vous ? Elle m’accablait de caresses en disant ces paroles ; elle serrait ma tête contre son sein, j’y collais ma bouche, je passais avec transport de l’un à l’autre de deux globes d’ivoire d’une blancheur, d’une fermeté, d’un embonpoint admirable ; je m’enivrais, j’étais anéanti, perdu d’amour et de désirs ; cependant j’étais bien éloigné d’être satisfait, l’occasion était trop belle pour en demeurer-là. Qu’aurait pensé ma belle maîtresse elle-même de se voir négliger, elle qui me sacrifiait tout, qui quittait un Prélat, un homme considérable et décidé, pour qui ? pour un chétif Etudiant.
Je sentais parfaitement combien je lui devais de reconnaissance pour un si grand sacrifice, et j’étais bien disposé à ne pas demeurer ingrat ; dans l’agitation de nos caresses, et de nos divers mouvements, mes mains n’étaient pas demeurées oisives, j’en avais d’abord mis une comme indifféremment sur ses genoux, la position de ce jupon dont j’ai parlé me favorisa, je la glissai jusques sur des cuisses d’une blancheur, d’une forme… Enfin je parvins au théâtre de la volupté, à la source de toutes les délices : qu’on n’exige pas que j’en donne ici une image, je ne suis point encore aujourd’hui à l’abri de certaines descriptions, d’ailleurs tous les transports indicibles que je ressentais me conduisirent bien plutôt à la réalité des plaisirs qu’à un frivole examen ; ces attouchements voluptueux m’avaient mis dans un état auquel je ne pouvais résister, la Marquise était dans une situation à peu près semblable, pouvais-je m’arrêter en une occasion si favorable, n’aurais-je pas mérité d’être désavoué du corps vénérable, auquel j’étais agrégé ; je me précipitai donc sur elle avec une ardeur inexprimable, elle était renversée sur sa duchesse, j’avais relevé ses jupes, sa gorge était découverte, je baisais, je suçais tout avec fureur ; enfin je lui donnai avec impétuosité les dernières marques d’un amour parvenu à l’excès. Ah ! s’écria-t-elle, lorsqu’elle sentir que nos cœurs et nos âmes se confondaient et que j’avais poussé mon entreprise à bout ; ah ! mon ami… tu me perds… finis, je t’en conjure… non… Je t’adore… ah ! mon cher Abbé… ah ! je me meurs… Dieux que de plaisirs !… Ces mots entrecoupés étaient accompagnés de quelques petits mouvements qu’elle faisait en feignant de vouloir se dérober de mes bras, et qui mirent le dernier comble à ma volupté ; elle me fixait tendrement : ses regards, interprètes fidèles de l’état de son âme, étaient mêlés d’amour, de désirs et de plaisirs ; une petite écume semblable à la neige, bordait ses lèvres charmantes, sa gorge se haussait et se baissait avec précipitation, enfin nous terminâmes ce moment délicieux par cet éclair de volupté qui saisit, qui anéantit tous les sens, qui porte des secousses, et des tressaillements jusques dans les extrémités de notre corps, qui dans une image de la divinité, ou de ce qu’on conçoit de parfait en plaisir, mais qui finit et disparaît, qui enfin est l’ouvrage d’un moment, et dont le passage aussi prompt que la pensée ne nous laisse qu’une preuve triste, cruelle et convaincante de notre imperfection, et de la malheureuse faiblesse de notre être.
Revenus à nous, et trop passionnés pour faire dans de pareils moments de si affligeantes réflexions, que de choses charmantes ne nous dîmes-nous pas ! toute contrainte était désormais bannie entre nous, et je ne sais rien de si aimable, de si séducteur, que la conversation qui suit les premières caresses de deux Amants jeunes et emportés ; cette belle me laissa voir toute sa tendresse pour moi, et elle en avait un fond inépuisable ; j’y répondais avec toute l’apparence de passion qui suffisait pour la satisfaire, car je vois bien aujourd’hui par l’épreuve que j’ai faite de ce qu’excite en nous un véritable amour, que ce que je sentais alors pour la Marquise, était uniquement une nécessité d’aimer (je ne sais si je m’explique) enfin j’y étais trompé : à mon âge cela n’était pas étonnant, il ne doit pas même paraître extraordinaire qu’elle le fût elle-même ; je la trompais si bien !
Mes désirs et ma jeunesse à part, je devais trop d’égards à mon état pour m’arrêter en si beau chemin, et pour ne pas soutenir une réputation acquise à tout le Corps, et que je commençais à partager : mes preuves furent si réitérées et si soutenues, que j’aurais affronté l’examen le plus sévère : les caresses les plus passionnées, les propos les plus tendres, se succédèrent avec une rapidité qui nous firent passer les heures comme des moments, la nuit était déjà assez avancée quand je quittai ma voluptueuse Marquise, et ce qui m’occupait le plus en ce moment, était le désir de la revoir : personne ne s’aperçut, ou ne feignit de s’apercevoir de notre absence, et nous nous armâmes devant la compagnie d’un sérieux et d’une gravité qui pouvaient seuls cacher notre intelligence mutuelle.

(à suivre)

mercredi 14 mars 2018

Les lauriers ecclésiastiques ou campagnes de l'abbé de T*** (2)

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Contraint par sa famille d’embrasser une carrière religieuse, le jeune abbé de T… s’est depuis peu installé chez son oncle, le très libertin Evêque de N… Ce dernier possède une maison de campagne où il se rend en grande compagnie pour prendre les eaux. 
C’est là que le jeune abbé fait connaissance avec la Marquise de B…
(lire ce qui précède ici)





Qu’on se figure un jeune homme de dix-neuf ans, ardent, dévoré de désirs, tenant dans ses bras une femme qu’il idolâtrait, à demie nue, dans un endroit solitaire et se croyant payé de retour : le Philosophe le plus froid n’aurait pu résister a un pareil spectacle, à plus forte raison quelqu’un qui se piquait de ne point l’être, et de plus un Abbé, un Serviteur de l’Église, un Docteur de Sorbonne, un prétendant Evêque, en vérité c’était trop de moitié ; je serrais ma chère Marquise dans mes bras, rassurez-vous, lui disais-je, en collant des baisers brûlants sur sa bouche, rassurez-vous, tous les serpents, tous les insectes, toutes les bêtes de l’Apocalypse ne pourraient vous nuire dans les bras d’un Amant qui vous adore, (car le sacré était toujours mêlé avec le profane, et mes expressions amoureuses se ressentaient encore de la contagion du métier) ouvrez ces beaux yeux, continuai-je, et daignez me confirmer le bonheur indicible que le hasard me procure ; Ah ! mon cher Abbé, dit-elle enfin, avec un soupir que je me hâtai de recueillir sur sa bouche, quoi vous m’aimiez, et vous me le cachiez ? ah ! cruel, laissez-moi, je ne veux plus vous voir. Vous jugez bien comme je lui obéissais ; la vertu du petit collet agissait trop furieusement sur moi ; je ne me rappelle pas l’avoir jamais ressentie avec plus de force ; elle m’ôtait jusques à l’usage de la parole ; il ne m’était plus possible de faire autre chose que de la baiser et de la serrer avec fureur, je promenais mes mains ardentes sur une gorge d’une blancheur, d’un embonpoint et d’une élasticité parfaite, j’y imprimais des baisers dévorants, mon âme prête à s’envoler semblait vouloir se joindre à la sienne. Mes mains… mains fortunées ! que ne touchâtes vous point ! rien ne vous fut refusé. Dieux, quelle ivresse ! quelle volupté ! j’étais maître de tout ; ma chère maîtresse pâmée et anéantie par le plaisir ne me refusait rien ; je n’entendais plus que quelques soupirs et quelques mots entrecoupés, laisse-moi… disait-elle d’une voix étouffée, je n’en puis plus… je brûle… mon cher enfant… ah ! n’abuse pas du tendre amour que j’ai pour toi : trop occupé pour lui répondre, je connaissais le prix du temps, tout m’invitait à achever mon bonheur, en me répondant du succès : je vis, je touchai des charmes dignes des Dieux mêmes, car rien ne s’opposait à mes regards et à mes tendres caresses : un ventre d’une forme ! d’un rond ! d’une blancheur ! des cuisses d’une proportion !… des reins ! des hanches taillées par les Grâces même, des fesses !… ah ! je m’égare, imitons tous ce fameux Peintre de la Grèce, qui aima mieux tirer le rideau, que de peindre des choses impossibles à exprimer : à peine suis-je maitre du feu que m’inspire la faible image que je retrace ; et dans l’instant où j’écris, je sens que je suis plus Abbé que jamais.

Je l’étais pourtant furieusement alors : tant de charmes adorables livrés à mon amoureuse fureur, m’inspiraient des désirs qui m’auraient rendu digne d’être Primat des Gaules, si cette dignité seule eût été accordée au mérite brillant ; je ne fus plus maître du feu qui me consumait et je cédai à résister au feu de ma vocation. Il n’y avait dans ce cabinet nul endroit commode pour la communiquer à la Marquise ; désespéré de perdre un si bel instant de ferveur, déjà je me disposais à faire du balustre un usage peut-être inconnu aux Evêques et aux Prélats ; on se prêtait à mes raisons, j’allais en faire goûter l’énergie, et, malgré l’incommodité du poste, j’avais mis en avant l’ARGUMENT DEFINITIF ; elle n’était pas sans défiance du succès, mais j’allais détruire son incrédulité. Déjà nous étions unis au point de ne faire plus qu’un, déjà m’insinuant adroitement dans son… cœur je l’avais à moitié… persuadée, lorsque la maudite femme de chambre que nous n’attendions sûrement pas, entra brusquement et nous surprit, la Marquise dans une situation un peu équivoque, et moi dans un état brillant, resplendissant de gloire, tel en un mot que de tous mes honnêtes lecteurs et critiques, j’aurai les trois quarts plus d’envieux que d’imitateurs.


La soubrette qui avait de l’éducation, et qui n’était pas des moins fines de ce monde, poussa un petit soupir d’envie, se mordit les lèvres, détourna la tête, et s’empressa d’habiller sa maîtresse, comme si elle n’eût rien vu ; pour moi je me rajustai du mieux qu’il me fut possible, et je pris congé de la Marquise, qui me remercia sans embarras, et avec une effronterie supérieure, du service que je lui avais rendu, ajoutant avec un coup d’œil expressif, qu’elle épargnerait à ma modestie d’en faire le récit devant le monde, mais que sa reconnaissance pour être particulière n’en était pas moins vive et moins réelle. J’entendis parfaitement le sens de ses paroles ; cette dernière occasion m’avait valu deux thèses de Sorbonne, et m’avait beaucoup plus éclairé.

(à suivre ici)


dimanche 11 mars 2018

Les lauriers ecclésiastiques ou campagnes de l'abbé de T*** (1)

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Contraint par sa famille d’embrasser une carrière religieuse, le jeune abbé de T… s’est depuis peu installé chez son oncle, le très libertin Evêque de N… Ce dernier possède une maison de campagne où il se rend en grande compagnie pour prendre les eaux. 
C’est là que le jeune abbé fait connaissance avec la Marquise de B…








J’attendais avec impatience le jour fixé pour le commencement du régime prescrit à ma belle Déesse, il ne tarda pas à arriver, et comme je n’avais en garde de discontinuer mes promenades du matin, que je pressentais devoir m’être si favorables, j’eus la satisfaction de lui voir prendre le chemin du cabinet des bains le matin à la fraîcheur : je m’étais embusqué derrière une charmille, d’où il me fut aisé de l’examiner à mon aise, et sans crainte d’être découvert ; Dieux, que de charmes ! non, mon cher Marquis, je ne connais point d’expression qui puisse rendre la sensation que cette vue excita en moi ; elle marchait d’un pas négligé et languissant, un déshabillé complet de la plus belle Perse, me laissait découvrir toute la beauté de sa taille, un pied d’une délicatesse achevée, et le bas d’une jambe tournée à ravir : un mantelet de mousseline attaché négligemment, me dérobant une partie d’une gorge admirable, et m’en offrant suffisamment, pour m’enflammer de désirs ; elle passa assez près de moi, pour que je pusse remarquer que ses yeux, que j’idôlatrais étaient humides, indice certain d’une mélancolie secrète dont je brûlais de découvrir le motif ; cependant ma timidité me maîtrisant au même point, je me contentai de la suivre et de la dévorer des yeux, lorsque je lui vis prendre la route qui conduisait aux bains : je fis mille fois le tour du cabinet, sans jamais avoir la hardiesse de m’y introduire, ni même de me laisser apercevoir : enfin elle en sortit après le temps prescrit, et reprit le chemin du Château ; je la vis passer, elle avait une physionomie encore beaucoup plus triste que le matin. Je rentrai peu de temps après, je me présentai à sa porte qui me fut refusée ; et lorsque l’heure où toute la Compagnie se rassemblait fut arrivée, jamais elle ne daigna jeter les yeux sur moi ; et si elle m’adressa la parole, ce ne fut que pour me lancer quelques épigrammes détournées dont il ne m’était pas absolument impossible de comprendre le sens.

Quels reproches ne me fis-je pas alors de mon impertinente timidité, que de fermes propos de mieux me comporter à l’avenir : mais il était écrit que je devais commencer par être un sot, et il était réservé aux femmes même de me guérir d’une maladie aussi absurde : elles ont opéré cette cure avec un succès auquel je suis obligé de rendre un témoignage authentique ; et la Marquise même travailla à me guérir de façon, que si dans le commencement de mes autres affaires j’ai eu des rechutes de respect, elles ont été si légères et sitôt réparées, qu’elles n’ont point porté coup à mon état, ni à ma réputation dans le monde.

Je laissai prendre encore quelques bains à la Marquise avant d’exécuter mes courageuses résolutions : j’apercevais aisément que son froid augmentait tous les jours, je craignis enfin de me perdre entièrement, et je tirai plus de force de cette idée, que de tous les projets que j’avais faits jusques alors : d’ailleurs toujours occupé du désir de remplacer sa Grandeur, perspective chatouilleuse et tentative pour un Prosélyte qui avait une réputation à se faire, et qui était encore alors bien éloigné de celle qu’il s’est faite depuis : enfin je m’embusquai un jour à mon ordinaire, cependant avec moins de précaution, je vis arriver la Marquise à son heure accoutumée, je ne sais si elle m’aperçut, cela ne me parut pas impossible, mais il n’y eut de sa part aucune marque extérieure, qui prouvât qu’elle m’eut remarqué ; je m’écartai pour lui laisser la liberté de continuer, elle était accompagnée d’une femme qui portait les linges nécessaires en pareille occasion, ce tiers me déconcertait, je ne sais pourquoi je sentais qu’il était de trop : je fis mille fois le tour du Salon sans que mon esprit me suggérât aucun moyen spécieux pour m’introduire ; je ne savais enfin à quel parti m’arrêter, lorsque je vis sa femme de chambre sortir et reprendre la route du Château : nous en étions à une distance assez considérable. Qu’on juge de la satisfaction que je ressentis de ce que j’attribuais à un effet du hasard : je pris mon parti tout à coup, et je n’attendais plus que l’instant où la femme de chambre aurait tourné une allée qui la dérobât à mes yeux, lorsque j’entendis des cris perçants sortir du cabinet, et que je reconnus distinctement que c’était la voix de la Marquise : j’accourus avec précipitation, et ayant ouvert la porte, le premier objet qui frappa mes regards fut la Reine de mon cœur, qui presque nue, vint se jeter dans mes bras avec toutes les marques de la frayeur la plus terrible.



Or, il est bon de dire pour l’intelligence de cette histoire, que le Salon en question était situé au bord d’un grand canal qui coupait le Parc, une balustrade régnait au dedans de ce lieu charmant, des sièges disposés avec art offraient un bain facile dans l’eau même du canal : et pour revenir à moi dans l’instant, car je ne doute pas que tout Lecteur qui aura le cœur bon, ne souffre beaucoup de l’état où j’étais alors, tout ce que je pus tirer de la Marquise dans ces premiers moments de frayeur, fut qu’elle avait une aversion et une crainte mortelle des anguilles, à cause de leur ressemblance avec les serpents, qu’en ayant aperçu une dans le canal, elle avait frémi d’horreur sans avoir pu retenir les cris que j’avais entendus. Je ne connaissais aucun antidote qui guérit de la morsure de ces sortes de bêtes, encore moins de la peur : mais le premier pas fait, avait en quelque façon dissipé les nuages qui obscurcissaient ma raison ; je me sentais rendu à moi-même, honteux du temps que j’avais perdu, et très disposé à le réparer ; j’entrevoyais des spécifiques capables de faire tout disparaître, au moins pour le moment, avec quelle ardeur ne les employai-je pas ! et en quelle occasion pouvais-je mieux mettre en usage les heureux talents dont la nature m’a doué. 

(à suivre ici)

dimanche 3 septembre 2017

Le Rideau levé ou l’éducation de Laure, par Mirabeau ? (4)

Figure illustre de la période révolutionnaire, le comte de Mirabeau est également l'auteur présumé de plusieurs récits libertins dont Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, paru en 1786.
Au début du roman, Laure raconte à son amie Eugénie de quelle manière elle s'est autrefois éveillée à l'amour.
Tout commence avec le décès de sa mère, alors que la jeune fille est âgé d'une dizaine d'années. Aidée par la gouvernante Lucette, son père adoptif décide dès lors de l'initier aux secrets de l'amour. 



Ce fut dans une de ces charmantes nuits qu’il me fit goûter une nouvelle sorte de plaisir, dont je n’avais pas d’idée ; que non seulement je ne trouvai pas moins délicieux, mais encore qui me parut des plus vifs :
— Ma chère Laure, aimable enfant, tu m’as donné ta première fleur ; mais tu possèdes un autre pucelage que tu ne dois ni ne peux me refuser si je te suis toujours cher.
— Ah ! si tu me l’es ! Qu’ai-je donc en moi, cher papa, dont tu ne puisses disposer à ton gré et qui ne soit pas à toi ? Heureuse quand je puis faire tout ce qui peut contribuer à ta satisfaction, mon bonheur est établi sur elle !
— Fille divine, tu m’enchantes, la nature et l’amour ont pris plaisir à former tes grâces ; partout en toi séjourne la volupté, elle se présente avec mille attraits différents dans toutes les parties de ton corps ; dans une belle femme qu’on adore, et qui paie d’un semblable amour, mains, bouche, aisselles, tétons, cul, tout est con.
— Eh bien ! choisis, tu es le maître et je suis toute à tes désirs.
Il me fit mettre sur le côté gauche, mes fesses tournées vers lui. Et, mouillant le trou de mon cul et la tête de son vit, il l’y fit entrer doucement. La difficulté du passage levée ne nous présenta plus qu’un nouveau chemin semé de plaisirs accumulés ; et, soutenant ma jambe de son genou relevé, il me branlait, en enfonçant de temps en temps le doigt dans mon con. Ce chatouillement réuni de toutes parts avait bien plus d’énergie et d’effet ; quand il reconnut que j’étais au moment de ressentir les derniers transports, il hâta ses mouvements, que je secondais des miens. Je sentis le fond de mon cul inondé d’un foutre brûlant, qui produisit de ma part une décharge abondante. Je goûtais une volupté inexprimable, toutes les parties sensibles y concouraient, mes transports et mes élans en faisaient une démonstration convaincante ; mais je ne les devais qu’à ce vit charmant, pointu, retroussé et peu puissant, porté par un homme que j’adorais.
— Quel séduisant plaisir, chère Laurette ! et toi, belle amie, qu’en dis-tu ? Si j’en juge par celui que tu as montré, tu dois en avoir eu beaucoup !
— Ah ! cher papa, infini, nouveau, inconnu, dont je ne peux exprimer les délices, et dont les sensations voluptueuses sont multipliées au-delà de tout ce que j’ai éprouvé jusqu’à présent.

— En ce cas, ma chère enfant, je veux une autre fois y répandre plus de charmes encore, en me servant en même temps d’un godemiché, et je réaliserai par ce moyen l’Y grec du Saint-Père.
— Papa, qu’est-ce donc qu’un godemiché ?
— Tu le verras, ma Laure, mais il faut attendre un autre jour.
Le lendemain je ne lui parlai que de cela ; je voulais le voir absolument ; je le pressai tant qu’il fallut enfin qu’il me le montrât. J’en fus surprise ; je désirais qu’il m’en fît faire l’essai le soir même, mais il me remit au surlendemain. Je veux, ma chère, faire avec toi, comme papa me fit alors ; je ne t’en ferai la description que dans une autre scène où nous le mîmes en usage. Je t’en ai déjà parlé de vive voix, et je regrettais de ne pas l’avoir dans nos caresses où j’aurais avec tant de plaisir joué le rôle d’un amant tendre avec toi ; mais je ne l’oublierai sûrement pas quand j’irai retrouver ma consolation dans tes bras.
Malgré la distance qu’il mettait dans les plaisirs qu’il me procurait, il n’y avait aucune sorte de variété qu’il n’y répandît pour y ajouter de nouveaux attraits ; il m’était d’autant plus facile de les y trouver que je l’aimais avec toute la passion dont j’étais capable. Quelquefois il se mettait sur moi, sa tête entre mes cuisses et la mienne entre ses genoux ; il couvrait de sa bouche ouverte et brûlante toutes les lèvres de mon con ; il les suçait, il enfonçait sa langue entre deux, du bout il branlait mon clitoris, tandis qu’avec son doigt ou le godemiché il animait, il inondait l’intérieur. Je suçais moi-même la tête de son vit ; je la pressais de mes lèvres ; je la chatouillais de ma langue ; je l’enfonçais tout entier, je l’aurais avalé. Je caressais ses couilles, son ventre, ses cuisses et ses fesses. Tout est plaisir, charmes, délices, chère amie, quand on s’aime aussi tendrement et avec autant de passion.
Telle était la vie délicieuse et enchantée dont je jouissais depuis le départ de ma chère bonne. Déjà huit ou neuf mois s’étaient écoulés, qui m’avaient paru fuir bien rapidement.
Le souvenir et l’état de Lucette étaient les seuls nuages qui se montraient dans les beaux jours que je passais alors ; variés par mille plaisirs, suivis de nuits qui m’intéressaient encore davantage, je faisais consister toute ma satisfaction et ma félicité à les voir disparaître pour employer tous les moments qu’ils me laissaient entre les bras de ce tendre et aimable papa, que j’accablais de mes baisers et de mes caresses. Il me chérissait uniquement, mon âme était unie à la sienne, je l’aimais à un degré que je ne puis te peindre.

(à suivre)