Figure
illustre de la période révolutionnaire, le comte de Mirabeau est
également l'auteur présumé de plusieurs récits libertins dont Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, paru en 1786.
Au début du roman, Laure raconte à son amie Eugénie de quelle manière elle s'est autrefois éveillée à l'amour.
Tout
commence avec le décès de sa mère, alors que la jeune fille est âgé
d'une dizaine d'années. Aidée par la gouvernante Lucette, son père adoptif décide dès lors de l'initier aux secrets de l'amour.
Ce fut dans une de ces charmantes nuits qu’il me fit goûter une
nouvelle sorte de plaisir, dont je n’avais pas d’idée ; que non
seulement je ne trouvai pas moins délicieux, mais encore qui me parut
des plus vifs :
— Ma chère Laure, aimable enfant, tu m’as donné ta première fleur ;
mais tu possèdes un autre pucelage que tu ne dois ni ne peux me refuser
si je te suis toujours cher.
— Ah ! si tu me l’es ! Qu’ai-je donc en moi, cher papa, dont tu ne
puisses disposer à ton gré et qui ne soit pas à toi ? Heureuse quand je
puis faire tout ce qui peut contribuer à ta satisfaction, mon bonheur
est établi sur elle !
— Fille divine, tu m’enchantes, la nature et l’amour ont pris plaisir
à former tes grâces ; partout en toi séjourne la volupté, elle se
présente avec mille attraits différents dans toutes les parties de ton
corps ; dans une belle femme qu’on adore, et qui paie d’un semblable
amour, mains, bouche, aisselles, tétons, cul, tout est con.
— Eh bien ! choisis, tu es le maître et je suis toute à tes désirs.
Il me fit mettre sur le côté gauche, mes fesses tournées vers lui.
Et, mouillant le trou de mon cul et la tête de son vit, il l’y fit entrer
doucement. La difficulté du passage levée ne nous présenta plus qu’un
nouveau chemin semé de plaisirs accumulés ; et, soutenant ma jambe de
son genou relevé, il me branlait, en enfonçant de temps en temps le
doigt dans mon con. Ce chatouillement réuni de toutes parts avait bien
plus d’énergie et d’effet ; quand il reconnut que j’étais au moment de
ressentir les derniers transports, il hâta ses mouvements, que je
secondais des miens. Je sentis le fond de mon cul inondé d’un foutre
brûlant, qui produisit de ma part une décharge abondante. Je goûtais une
volupté inexprimable, toutes les parties sensibles y concouraient, mes
transports et mes élans en faisaient une démonstration convaincante ;
mais je ne les devais qu’à ce vit charmant, pointu, retroussé et peu
puissant, porté par un homme que j’adorais.
— Quel séduisant plaisir, chère Laurette ! et toi, belle amie, qu’en
dis-tu ? Si j’en juge par celui que tu as montré, tu dois en avoir eu
beaucoup !
— Ah ! cher papa, infini, nouveau, inconnu, dont je ne peux exprimer
les délices, et dont les sensations voluptueuses sont multipliées
au-delà de tout ce que j’ai éprouvé jusqu’à présent.
— En ce cas, ma chère enfant, je veux une autre fois y répandre plus
de charmes encore, en me servant en même temps d’un godemiché, et je
réaliserai par ce moyen l’Y grec du Saint-Père.
— Papa, qu’est-ce donc qu’un godemiché ?
— Tu le verras, ma Laure, mais il faut attendre un autre jour.
Le lendemain je ne lui parlai que de cela ; je voulais le voir
absolument ; je le pressai tant qu’il fallut enfin qu’il me le montrât.
J’en fus surprise ; je désirais qu’il m’en fît faire l’essai le soir
même, mais il me remit au surlendemain. Je veux, ma chère, faire avec
toi, comme papa me fit alors ; je ne t’en ferai la description que dans
une autre scène où nous le mîmes en usage. Je t’en ai déjà parlé de vive
voix, et je regrettais de ne pas l’avoir dans nos caresses où j’aurais
avec tant de plaisir joué le rôle d’un amant tendre avec toi ; mais je
ne l’oublierai sûrement pas quand j’irai retrouver ma consolation dans
tes bras.
Malgré la distance qu’il mettait dans les plaisirs qu’il me
procurait, il n’y avait aucune sorte de variété qu’il n’y répandît pour y
ajouter de nouveaux attraits ; il m’était d’autant plus facile de les y
trouver que je l’aimais avec toute la passion dont j’étais capable.
Quelquefois il se mettait sur moi, sa tête entre mes cuisses et la
mienne entre ses genoux ; il couvrait de sa bouche ouverte et brûlante
toutes les lèvres de mon con ; il les suçait, il enfonçait sa langue
entre deux, du bout il branlait mon clitoris, tandis qu’avec son doigt
ou le godemiché il animait, il inondait l’intérieur. Je suçais moi-même
la tête
de son vit ; je la pressais de mes lèvres ; je la chatouillais de ma
langue ; je l’enfonçais tout entier, je l’aurais avalé. Je caressais ses
couilles, son ventre, ses cuisses et ses fesses. Tout est plaisir,
charmes, délices, chère amie, quand on s’aime aussi tendrement et avec
autant de passion.
Telle était la vie délicieuse et enchantée dont je jouissais depuis
le départ de ma chère bonne. Déjà huit ou neuf mois s’étaient écoulés,
qui m’avaient paru fuir bien rapidement.
Le souvenir et l’état de Lucette étaient les seuls nuages qui se
montraient dans les beaux jours que je passais alors ; variés par mille
plaisirs, suivis de nuits qui m’intéressaient encore davantage, je
faisais consister toute ma satisfaction et ma félicité à les voir
disparaître pour employer tous les moments qu’ils me laissaient entre
les bras de ce tendre et aimable papa, que j’accablais de mes baisers et
de mes caresses. Il me chérissait uniquement, mon âme était unie à la
sienne, je l’aimais à un degré que je ne puis te peindre.
(à suivre)
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