mercredi 9 décembre 2015

En quête de vérité - Marion Sigaut

   

Dans ses affabulations sur ce qu'elle nomme Les Lumières, Marion Sigaut reprend à son compte une très ancienne thèse, soutenue dès 1758 par le janséniste Abraham Chaumeix (on s'amusera du paradoxe !), et plus tard par l'abbé Barruel (1797-99) : celle d'un prétendu complot fomenté par les philosophes pour abattre l'autel et le trône.
Dans son réquisitoire, il n'est évidemment jamais question de l'hétérogénéité de ce mouvement intellectuel ni des dissensions qui n'ont cessé de le traverser.
Plutôt que d'insister, rappelons la définition qu'en donnait l'auteur Pierre Lepape dans son très bon Diderot (flammarion, 1991) :
"Ce n'est pas une conspiration, ce n'est même pas un parti au sens moderne du terme, mais c'est une manière de front commun implicite qui traverse, plus ou moins aisément, les classes sociales d'origine, les conditions, les spécialités, les talents et même les croyances religieuses. Ces hommes de lettres, plébéiens, bourgeois ou nobles, érudits ou techniciens, savants ou écrivains, chrétiens, déistes ou athées, se sentent engagés ensemble dans un combat qui les définit comme un groupe social nouveau caractérisé par son libre usage du savoir et par sa revendication d'une totale liberté d'expression. On pourrait parler d'une communauté dispersée dont Voltaire serait à la fois le prédicateur et le régent, d'Alembert l'organisateur, d'Holbach le trésorier, Rousseau le prieur mystique, et Diderot l'intarissable frère prêcheur."
un dîner de philosophes
 
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour commenter cet article...