C'est en 1733 que le financier Claude Dupin acquiert le château pour la somme de 130 000 livres.
Secrétaire de son épouse Louise Dupin à partir de 1743, Rousseau y effectue plusieurs séjours, notamment en 1746, 1747 et 1749. Il travaille alors à la correction de l'ouvrage sur les femmes que projette d'écrire Louise Dupin. On a retrouvé au cours des dernières décennies plusieurs milliers de pages écrites ou corrigées de sa main. En compagnie de Dupin de Francueil (fils de M. Dupin), il crée dans le bâtiment des Dômes un laboratoire de physique ainsi qu'un cabinet d'histoire naturelle. Certains de leurs instruments sont aujourd'hui visibles dans l'exposition "Rousseau, heureux à Chenonceau", ouverte au public depuis le mois de mai.
Quittant Paris à la belle saison, Louise Dupin tient à Chenonceau un salon brillant, auquel participent notamment Voltaire et Fontenelle, mais également des invités plus prestigieux, issus de l'aristocratie de Cour. Certains soirs, dans le théâtre du château, on croise même des membres de l'Opéra de Paris. Pour sa part, Francueil accompagne régulièrement le corps de trente musiciens qu'il entretient sur ses deniers. Si Rousseau évoque avec bienveillance ces années au service d'un richissime fermier général, Melchior Grimm prétend au contraire que "la gêne et la sorte d'humiliation qu'il éprouva dans cet état ne contribuèrent pas peu à lui aigrir le caractère."
S'il abandonne son travail de secrétaire en 1751, Rousseau continue pourtant de correspondre avec Madame Dupin, à laquelle il témoignera estime et respect jusqu'à la fin de son existence.
Au moment de la Révolution, Louise Dupin quitte Paris et s'installe définitivement à Chenonceaux. C'est là qu'elle meurt au mois de novembre 1799. A l'un de ses amis royalistes, elle aurait alors dit de Rousseau : "C'était un vilain coquin".
Monsieur,
RépondreSupprimerPourriez-vous me dire où est conservé le tableau de Mme Dupin que vous reproduisez ici et quel en est l'auteur?
Merci d'avance.
Il s'agit d'un portrait de Nattier que j'ai découvert à Chenonceau lors du tricentenaire. De mémoire, il était prêté pour l'occasion par un descendant de Louise Dupin. Collection privée, donc...
RépondreSupprimerVous pouvez découvrir la photo que j'en ai faite dans le diaporama ci-contre
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