Sous l'ancien Régime, "on ne torturait pas les gens pour obtenir leurs aveux", prétend Marion Sigaut. "Jamais", répète-t-elle même à plusieurs reprises avant de qualifier Voltaire de menteur.
Une
nouvelle fois, l'historienne semble ignorer (à moins qu'elle feigne
d'ignorer ?) ce qui se pratiquait dans les prisons du Royaume. Au terme
de "torture", le XVIIIè siècle préfère celui de "question" : il distingue d'ailleurs la question dite "préparatoire" (destinée à obtenir les aveux du prévenu) de la question "préalable" (visant à obtenir le nom d'éventuels complices).
Par
exemple, au Parlement de Bourgogne, 63 accusés sont soumis à la
question préparatoire au cours du XVIIIè, et 52 à la question préalable.
Si cette pratique est devenue si rare, c'est surtout parce qu'elle
s'avère inefficace : ainsi, toujours pour la Bourgogne, seul un torturé
sur trois avoue ses crimes.
C'est
Louis XVI qui interdira définitivement la torture, et ce peu avant la
Révolution, alors qu'on ne la pratiquait quasiment plus nulle part : " Notre déclaration du 24 août 1780 sera exécutée, et y ajoutant, abrogeons la question préalable", ordonne-t-il au mois de mai 1788.
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