lundi 27 août 2012

Jansénistes, Jésuites et Philosophes (1)

Puisque les deux conférences de Marion Sigaut abordent longuement la question, on peut rappeler quelques dates du mano a mano qui a opposé les Jansénistes aux Jésuites.
blason de la Compagnie des Jésuites
Au XVIIIè siècle, tout commence en 1713, avec la célèbre bulle Unigenitus, dans laquelle le Pape Clément XI condamne sévèrement 101 propositions jansénistes sur la grâce et la lecture de l'Ecriture Sainte. Si de nombreux évêques se montrent favorables à ces décrets, les milieux parlementaires (essentiellement jansénistes) vont refuser de les appliquer. Ainsi, en 1749, l'Archevêque C. de Beaumont prétend imposer aux fidèles l'obligation de présenter un billet de confession signé par un directeur de conscience favorable à la bulle. Ceux qui refuseraient sont menacés d'être privés des derniers sacrements, et partant, d'une inhumation en terre chrétienne. On imagine l'immense tollé que cette ordonnance a provoqué dans les milieux jansénistes !
Contrairement à une opinion largement répandue, les Jésuites sont pourtant loin d'apparaître comme des esprits sectaires opposés à toute nouveauté. Les Jansénistes leur reprochent même d'inculquer aux élèves des collèges une morale de plus en plus relâchée.
Pour comprendre l'hostilité à venir contre le mouvement philosophique (à partir de 1751), il faut imaginer qu'à travers les Encyclopédistes, chaque camp (Jansénistes et Jésuites) cherche avant tout à nuire à son adversaire. Deux périodiques rendent parfaitement compte du combat qui va les opposer jusqu'en 1763, date à laquelle les Jésuites vont être chassés du royaume : pour ces derniers, le Journal de Trévoux, dirigé par le Père Berthier ; pour les Jansénistes, les Nouvelles Ecclésiastiques, avec à leur tête le curé Jacques Fontaine de la Roche.
Voilà le décor planté. Deux ennemis qui se vouent une haine féroce, un pouvoir royal qui tente le plus souvent de calmer le jeu. C'est dans ce contexte que se crée (vers 1749-1750) le parti des philosophes, réuni autour de Diderot et d'Alembert. 
Les douze années qui vont suivre donneront lieu à une lutte sans concessions, dans laquelle tous les coups seront permis. 
Nous y reviendrons  ici...

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