Dans Silence aux Pauvres (1989), le regretté Henri Guillemin écrivait :
Soyons plus sérieux que Michelet
et que Rivarol. Il y a des causes multiples et conjointes qui expliquent, ou du
moins éclairent, la très intéressante et très remarquable année 1789, en
France. Face à la richesse immobilière, c'est-à-dire les châteaux et les vastes
domaines, aux mains des nobles, s'est constituée, au XVIIIe siècle, une
richesse mobilière, de capitaux liquides, que se partagent des affairistes
nouveaux venus dans la banque, les assurances, le commerce international, les
industries naissantes. Là sont de grands bourgeois, détenteurs de fortunes
croissantes et qui ne tolèrent plus que l'aristocratie soit seule à disposer,
grâce à la faveur du roi, des leviers de commande au gouvernement. (...)
Autrement dit : la bourgeoisie d'affaires, dont l'importance ne cesse de
s'affirmer, entend bien participer, et très activement, à la gestion de l'État
et aux avantages qu'elle implique pour ses propres opérations...
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