Dans cette très séduisante
conférence, la polémiste Marion Sigaut avance une thèse alléchante :
Damiens ne serait pas ce déséquilibré décrit par nos historiens, mais un
brave domestique dont la fille aurait été enlevée en 1750 par un "réseau pédophile"
(sic) pourvoyant le roi en "fillettes". L'homme aurait donc agi pour se
venger, et d'un commun accord, Parlementaires et pouvoir royal auraient
menti sur les véritables raisons de son acte...
La polémiste assène au passage
plusieurs coups de griffe, adoptant le même parti-pris que lors de son intervention sur le supposé "antihumanisme" des Lumières.
Le supplice de Damiens, une légende ? |
On retrouve d'ailleurs les allusions plus ou moins appuyées aux responsabilités des francs-maçons
(déjà aux manettes du pouvoir dans les années 1750 !!!), aux angéliques
Jésuites, aux diaboliques parlementaires jansénistes, sans oublier le
feu nourri sur le menteur Voltaire, cible favorite de la polémiste. Seul
ce pauvre La Condamine est épargné, alors que Marion Sigaut l'avait
précédemment qualifié de pervers pour avoir demandé à
s'approcher du supplicié Damiens (le pauvre, lui qui a été le seul
philosophe à prendre la défense du régicide !!! (1)). On ne s'étonnera pas
enfin, d'entendre Mme Sigaut ironiser sur Mme Badinter qui ose parler du
"corps sacré" du roi dans ses Passions Intellectuelles.
Quant à la thèse en question, aux preuves apportées, je vous laisse immédiatement en juger !
(1) Extrait d'une lettre de La Condamine à Maupertuis (10 février 1757) : "J'ai vu exécuter Damiens de fort près ; j'ai voulu voir et j'ai entendu dire tout le contraire de ce que j'ai vu, et on me le disait tandis que je voyais le contraire. Je le voyais abattu, consterné, souffrant, embrassant le crucifix, baisant le curé de Saint-Paul, contrit et humilié... Je crois que sans moi qui ai dit hautement ce que j'avais vu de la fin de Damiens, je crois qu'on aurait imprimé qu'il avait craché au nez du confesseur et bravé les juges et les bourreaux en leur disant qu'il n'avouait rien..."
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