1720 constitue une année charnière dans le long combat mené par les ultramontains et les Jésuites contre les appelants jansénistes. Aidé par le futur Cardinal Dubois, le Régent parvient en début d'année à faire fléchir Noailles et à arracher un accommodement avec les prélats appelants.
l'acceptation de la Bulle Unigenitus par Noailles |
A l'été 1720, le Régent fait paraître une nouvelle déclaration royale qui marque sa victoire diplomatique ("j'ai bridé mes ânes", déclare-t-il pour l'occasion) :
déclaration royale août 1720 |
déclaration royale août 1720 |
La Constitution Unigenitus doit désormais être observée partout en tant que loi du royaume, les appels antérieurs étant considérés comme nuls et non avenus. Cette reculade de l'archevêque de Paris est évidemment mal perçue par ses partisans, par le clergé de 2nd ordre, et plus encore par un Parlement de Paris attaché aux "lois fondamentales du royaume". Soumis à des pressions contradictoires, le vieil archevêque (plus de 70 ans) semble en fait épuisé par cette longue lutte. Et la mort du Régent, remplacé par le duc de Bourbon, va déchaîner une vague de persécutions contre les opposants à la Bulle. Les ordres religieux sont impitoyablement repris en main, les uns après les autres, et les autorités multiplient les arrestations et lettres de cachet à l'encontre des récalcitrants. Durant cette même période, les Nouvelle Ecclésiastiques se font inlassablement l'écho, année après année, des persécutions subies par les Jansénistes :
NE (1720) |
NE (1721) |
En 1727, le Cardinal de Fleury (nouveau ministre auprès du jeune Louis XV) va même amplifier ce mouvement de répression, jusqu'à sanctionner Jean Soanen, évêque de Senez, pour une Instruction Pastorale parue en janvier 1727.
Suspendu de toute juridiction épiscopale, l'octogénaire est condamné à l'exil et enfermé à l'abbaye de la Chaise-Dieu où il mourra en 1740. Ce déni de justice fait aussitôt réagir le Parlement de Paris, où nombre d'avocats s'enflamment et prennent fait à cause pour l'ancien évêque.
Par son attitude belliqueuse, Fleury va en réalité resserrer les rangs d'une large part du clergé de France, hostile à la Bulle et effrayée par cette épuration. Et la mort de Noailles, remplacé par Vintimille en 1729, ne freinera pas ce mouvement de contestation.
L'affaire du diacre François de Pâris, qui éclate dans le même temps, va cristalliser toutes ces oppositions.
Mais de tout cela, nous avons déjà parlé ici.
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