Ce château n'existe plus. Je l'ai pourtant visité bien des fois. La nuit, alors que je m'endormais...
Rendons hommage tout d'abord à Michel Bourlet et à son ouvrage "les grandes heures du château de la Chevrette". L'auteur y reproduit l'état des lieux effectué par les experts chargés de la succession de M. d'Epinay. On y découvre dans les détails un domaine de 37 hectares, un château de 50 mètres de façade, la distribution des pièces, étage par étage... C'est dans cette demeure située à Deuil, au nord de Paris, que les d'Epinay venaient passer la belle saison. C'est ici que Louise accueillit Jean-Jacques en 1756. Elle l'installa dans son "Ermitage", en bordure de la forêt de Montmorency. Les deux ailes extérieures (en retrait sur l'illustration) étaient affectées aux appartements privés : d'un côté, ceux de M. d'Epinay ; de l'autre, ceux de Louise et de son amant Grimm. J'imagine combien cette situation peut sembler inconcevable à bon nombre d'entre vous. Il faut toutefois imaginer qu'à cette époque, la fidélité au conjoint, loin d'être une vertu, vous laissait plutôt une réputation de "ridicule", notamment dans le milieu aristocratique. L'idéal actuel du couple uni par le sentiment amoureux ne s'est imposé qu'au cours du XVIIIème siècle, en premier lieu chez les bourgeois.
Pour en revenir au château, il fut détruit peu avant la Révolution, pour des raisons demeurées obscures. C'est ainsi que disparut dans sa quasi totalité ce domaine que certains surnommaient le Versailles deuillois.
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