Pourquoi écrire sur Rousseau alors que tant de biographes et de critiques ont déjà scruté jusque dans le moindre détail toutes les facettes de l'homme et du personnage ? D'ailleurs, lui-même s'était déjà longuement "ausculté" dans les Confessions et les Rêveries, allant jusqu'à révéler ses déviances sexuelles. J'ai même souvenir d'une enseignante de lettres qui affirmait d'un ton péremptoire : "On se moque de connaître l'homme, comprendre son oeuvre est suffisant."
Et c'est là que le bât blesse, selon moi, dans cette erreur d'aiguillage... Car à mes yeux toute l'oeuvre de Rousseau est comprise dans son existence, annoncée par elle comme un prolongement logique de ce qu'il fut ou de ce qu'il voulait paraître. Ignorer l'homme, c'est donc s'interdire définitivement l'accès à l'oeuvre.
Certains l'ont évidemment perçu. Mais en se fondant sur les écrits autobiographiques pour définir l'individu, ils ont là encore suivi une démarche bien hasardeuse. Car Rousseau le reconnaît lui-même : il s'est souvent peint "de profil" dans ses Confessions, omettant certains détails, déformant des faits, en inventant certains pour combler les vides.
Quelques-uns, plus rares, se sont penchés sur l'homme, sa personnalité et son existence.
Dans La Transparence et l'Obstacle, Starobinski tente avec succès de cerner les failles psychologiques du Genevois pour comprendre la démarche de l'auteur. Henri Guillemin a quant à lui reconstitué les événements survenus à l'Ermitage en 1756/1757, qui expliquent toute la production ultérieure de Rousseau.
Je remonterais pour ma part un peu plus loin dans le temps, à ce jour d'octobre 1749 où Rousseau se rend à pied jusqu'à la prison de Vincennes pour voir son ami Diderot. Ce jour où il décide de répondre à ce sujet de concours littéraire, imaginé par l'Académie de Dijon : "si le rétablissement des Sciences et des Arts a contribué à épurer les moeurs". Ce jour où il est devenu écrivain, en somme.
Il n'existe que deux récits de cette journée : ceux de Rousseau et de Diderot. Evidemment, ils se contredisent...
Et c'est là que le bât blesse, selon moi, dans cette erreur d'aiguillage... Car à mes yeux toute l'oeuvre de Rousseau est comprise dans son existence, annoncée par elle comme un prolongement logique de ce qu'il fut ou de ce qu'il voulait paraître. Ignorer l'homme, c'est donc s'interdire définitivement l'accès à l'oeuvre.
Certains l'ont évidemment perçu. Mais en se fondant sur les écrits autobiographiques pour définir l'individu, ils ont là encore suivi une démarche bien hasardeuse. Car Rousseau le reconnaît lui-même : il s'est souvent peint "de profil" dans ses Confessions, omettant certains détails, déformant des faits, en inventant certains pour combler les vides.
Quelques-uns, plus rares, se sont penchés sur l'homme, sa personnalité et son existence.
Dans La Transparence et l'Obstacle, Starobinski tente avec succès de cerner les failles psychologiques du Genevois pour comprendre la démarche de l'auteur. Henri Guillemin a quant à lui reconstitué les événements survenus à l'Ermitage en 1756/1757, qui expliquent toute la production ultérieure de Rousseau.
Je remonterais pour ma part un peu plus loin dans le temps, à ce jour d'octobre 1749 où Rousseau se rend à pied jusqu'à la prison de Vincennes pour voir son ami Diderot. Ce jour où il décide de répondre à ce sujet de concours littéraire, imaginé par l'Académie de Dijon : "si le rétablissement des Sciences et des Arts a contribué à épurer les moeurs". Ce jour où il est devenu écrivain, en somme.
Il n'existe que deux récits de cette journée : ceux de Rousseau et de Diderot. Evidemment, ils se contredisent...
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