vendredi 9 décembre 2011

Les "Contre-Confessions" de Louise d'Epinay (2)

Château de la Chevrette, propriété de Louise d'Epinay



Cet ouvrage autobiographique est vraisemblablement achevé en 1762, et comme nous l'indiquions précédemment, Louise d'Epinay commencera à le retoucher à partir de 1764. L'objectif semble évident : il faut "revoir" le récit de l'Ermitage (années 1756-57) et imposer auprès du public l'image d'un Rousseau menteur et hypocrite. Cette réputation de tartufferie colle à la peau du Genevois depuis son séjour en Angleterre, lorsque Hume et ses comparses encyclopédistes ont piégé le Genevois (voir les articles sur David Hume).
De toute évidence, c'est en apprenant que Rousseau rédige ses mémoires que le trio Grimm/Diderot/d'Epinay prend la décision de réécrire le passé. La peur les tenaille, une peur panique de ce que leur ancien compagnon pourrait révéler à leur propos. 
Que craignent-ils donc ? Qu'il dénonce leurs compromissions avec les gens de pouvoir ? Qu'il nuise à leur réputation en dévoilant des secrets intimes ? Qu'il raconte les événements survenus à l'Ermitage ?
l'Ermitage de Montmorency
Le retour de Rousseau à Paris, puis les 1ères lectures publiques des Confessions (hiver 70-71), vont pousser Louise d'Epinay à réagir auprès du lieutenant Sartine. Les lectures sont aussitôt interrompues puis interdites. Dès lors, Rousseau ne présente plus guère de danger à leurs yeux. Le manuscrit des Contre-Confessions peut donc continuer à dormir dans un tiroir. Il ne sera publié qu'en 1818, dans une version tronquée et fallacieuse.
Nous tenterons de confronter les récits, notamment ceux concernant le séjour de Rousseau à l'Ermitage. J'ai dans l'idée que cet exercice pourrait s'avérer passionnant...

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