jeudi 22 décembre 2011

Rousseau, juge de Jean-Jacques

Rédigé à partir de 1772, cet étrange ouvrage se présente sous la forme de trois dialogues successifs entre Rousseau et un "Français" anonyme. Bien qu'il n'ait lu que des extraits de ses ouvrages, ce dernier est convaincu de toutes les horreurs qu'on colporte sur le Genevois Jean-Jacques. Avant de rendre leur jugement, les deux hommes conviennent alors d'un marché : le Français lira ces ouvrages pour se faire une opinion définitive sur Jean-Jacques. Rousseau, quant à lui, ira à la rencontre de ce même Jean-Jacques.
Finalement, après avoir découvert l'ensemble de l'oeuvre, le Français  reconnaît qu'il s'était trompé : il y a bien identité entre l'auteur et son message. Et il est désormais convaincu de l'existence d'un complot destiné à discréditer le Genevois. "Les dures vérités qu'il a dites, quoique générales, sont de ces traits dont la blessure ne se referme jamais dans les coeurs qui s'en sentent atteints.", observe-t-il dans le troisième dialogue. Les gens de lettres, les riches, les femmes, sont donc autant d'adversaires de Jean-Jacques, tous étant blâmés voire raillés dans ses écrits.


Avec ce dialogue entre deux interlocuteurs fictifs, Rousseau revient en fait sur une question essentielle à ses yeux : qui est véritablement Jean-Jacques ? Est-il l'homme qui transparaît derrière ses ouvrages ? Est-il au contraire l'être hypocrite et immoral qu'ont dépeint ses ennemis auprès du grand public ? Enième tentative de justification et de plaidoyer pro domo, ce Rousseau Juge de Jean-Jacques est également l'un des ouvrages les plus méconnus de son auteur.

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