Entre décembre 1749 et mars 1750, Paris va connaître pas moins de 15 mouvements de révolte.
Pour comprendre ce qui s'est réellement passé, penchons-nous une fois encore sur les ordres donnés par le Lieutenant Général Berryer aux exempts chargés de la chasse aux mendiants.
Fin mars, il écrit au commissaire Rémy : "... sa Majesté veut que tous les mendiants valides ou invalides soient reçus dans les hôpitaux ordinaires mais les différents abus qui se sont introduits dans les captures de ceux qui ont été arrêtés jusqu'à ce jour, m'ont déterminé à changer ceux qui en étaient chargés et à en choisir deux seulement entre lesquels le travail se trouvera partagé. Le sieur Leblanc, officier du guet, sera chargé de la partie de Paris qui est en deçà de la Rivière depuis le Roule jusqu'au Trosne. Le sieur Bessy, officier de Robe courte, aura toute l'autre partie depuis la Salpêtrière jusqu'aux Invalides ; par cet arrangement il n'y aura point de difficultés entr'eux sur le partage des quartiers ni sur les jours de travail (...) Quoique je leur ai beaucoup recommandé de n'arrêter personne qu'ils n'aient vu demander l'aumône, de ne point entrer dans les maisons royales, dans les lieux privilégiés, ni même d'arrêter aux portes des églises, les jours de dimanche et de fêtes, vous me ferez plaisir de leur en renouveler le souvenir et avant que de décider du sort des particuliers qu'ils conduiront chez vous, de vous assurer autant qu'il sera possible, que ce sont véritablement des mendiants..."
Une lettre troublante qui soulève bien des interrogations : pourquoi diable Berryer a-t-il été contraint de renouveler son équipe de "chasseurs" ? Et surtout, quels sont donc ces "abus" dont il se plaint auprès de Rémy ?
Une partie de la réponse se trouve dans une autre lettre adressée quelques semaines plus tôt (début mars) à l'officier du guet Faillou : "Il s'attroupe dans les places publiques, sur les quais et dans d'autres endroits de cette ville, Monsieur des vagabonds, des libertins, des filoux, et d'autres gens sans aveu qui y jouent aux cartes ou à des jeux avec des balles de plomb, d'autres jouent au batonnet, cassent les vitres et les lanternes publiques ; comme il convient d'y remédier en faisant cesser ces désordres, vous ne manquerez pas d'y faire de temps en temps des rondes à l'effet d'en arrêter quelques-uns pour l'exemple dans chaque endroit, vous les conduirez de police en prison."
Alors que l'ordonnance royale recommandait initialement de traiter du problème des vagabonds et autres mendiants, Berryer a pris sur lui d'étendre la politique de répression aux libertins et aux filoux. Et que fit l'officier Faillou ? Pour la seule période allant du 12 mars au 14 avril, il procède à l'arrestation de 45 jeunes gens. Leur moyenne d'âge est de 15 ans...
(à suivre ici)
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Une partie de la réponse se trouve dans une autre lettre adressée quelques semaines plus tôt (début mars) à l'officier du guet Faillou : "Il s'attroupe dans les places publiques, sur les quais et dans d'autres endroits de cette ville, Monsieur des vagabonds, des libertins, des filoux, et d'autres gens sans aveu qui y jouent aux cartes ou à des jeux avec des balles de plomb, d'autres jouent au batonnet, cassent les vitres et les lanternes publiques ; comme il convient d'y remédier en faisant cesser ces désordres, vous ne manquerez pas d'y faire de temps en temps des rondes à l'effet d'en arrêter quelques-uns pour l'exemple dans chaque endroit, vous les conduirez de police en prison."
Alors que l'ordonnance royale recommandait initialement de traiter du problème des vagabonds et autres mendiants, Berryer a pris sur lui d'étendre la politique de répression aux libertins et aux filoux. Et que fit l'officier Faillou ? Pour la seule période allant du 12 mars au 14 avril, il procède à l'arrestation de 45 jeunes gens. Leur moyenne d'âge est de 15 ans...
(à suivre ici)
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