dimanche 14 avril 2024

L'homme du Royal Corse (5)

 En guise de mise en bouche avant la sortie de De profundis

(lire les chapitres qui précèdent

10

 

En découvrant Arno aussi élégamment vêtu, le suisse marqua un temps de surprise avant de s’effacer devant le visiteur.

- Monsieur ne devrait pas tarder à vous recevoir, annonça-t-il sobrement pendant qu’ils traversaient le vestibule jusqu’à une antichambre située sur leur gauche. 

Arno hocha la tête, grommelant au passage un cretinu que l’autre feignit de ne pas entendre. Il attendit ensuite que le domestique eût tourné les talons pour relâcher le jabot qui lui enserrait la gorge. Il avait trop chaud, il étouffait même, et sous sa veste damassée, son cœur battait à tout rompre.

- Calme-toi, Lavasina ! murmura-t-il entre deux inspirations. Pense à ton petit Samperu !

À travers la cloison molletonnée lui parvenaient des éclats de voix, et même quelques rires qui lui firent serrer les poings.   

- Ils n’en ont plus pour longtemps à s’amuser, ma Stella, promit-il après avoir tiré de sa veste le petit médaillon de bronze où étaient gravés leurs deux noms et celui de leur garçon. Le doigt noué autour de la chaîne, il porta le bijou à ses lèvres et l’embrassa longuement.

Pour l’heure, il fallait se montrer prudent, taire sa colère et songer au plan fomenté par la Vaudry. Arno prit place sur la banquette et se remémora un par un les propos qu’ils avaient échangés la veille : d’abord entrer dans les bonnes grâces du fermier général, endormir peu à peu sa méfiance, et le moment venu, saisir l’occasion de lui porter le coup fatal. La maquerelle avait raison, il se devait à Samperu, à la parole qu’il lui avait donnée de revenir sain et sauf à la maison.

De l’autre côté de la cloison, le silence était retombé depuis quelques instants. Lorsque la porte s’ouvrit et que le domestique l’invita à entrer, Arno plaqua son bicorne sous l’aisselle avant de se lever et d’avancer d’un pas résolu. Le cabinet, en fait une vaste bibliothèque lambrissée de bois sombre, s’ouvrait en son extrémité sur une rotonde où se tenaient Brissart et un autre homme, debout autour du bureau. En reconnaissant son visiteur, le fermier général leva les mains au ciel d’un geste théâtral.

- Si Dieu existe, qu’il soit loué ! Voilà qu’il nous ramène notre bon Samaritain ! Allons, viens par ici, approche, que je fasse les présentations ! Blayac, voici Arno de Lavasina, le jeune Corse qui m’a sauvé la mise l’autre jour.

L’autre s’était retourné, posant sur Arno un regard soupçonneux.

- Diantre, voilà qui est impressionnant ! Et que vient faire un Corse à Paris ?

Arno se sentit tressaillir. C’était l’homme qu’il avait aperçu à Bourges, le chef de ces gabelous qui avaient agressé Stella.

- Vendre de l’antimoine, répondit-il d’une voix contenue, notre sous-sol en regorge et certains imprimeurs en réclament pour durcir le plomb de leurs caractères.

- Tiens donc, un commerçant qui sait manier les armes ! ricana Blayac. Tu aurais dû te servir de ce talent pour aider les tiens à bouter les Italiens hors de vos terres, non ?

- J’ai préféré mettre mon épée au service du roi de France, qui en avait grand besoin, lui aussi. D’ailleurs, je n’ai pas souvenir de vous avoir croisé sur aucun champ de bataille, ou bien ?

Blayac demeura un court instant la mâchoire entrouverte, puis ses dents se crispèrent sous l’effet de la colère :

- Petit faquin, je m’en vais te…

- Assez ! ordonna Brissart en le retenant par l’épaule. 

L’autre eut un rictus contrarié, relevant la tête avec une expression de défi.

- Allons, laisse-nous, maintenant ! insista le fermier général, je dois avoir une conversation avec notre jeune aventurier.

Le commis desserra lentement les mâchoires, la main toujours posée sur la dague qu’il portait à la ceinture, et ses traits se détendirent peu à peu.

- Je patienterai à côté, annonça-t-il froidement avant de s’effacer et de sortir par une porte de dégagement.

- Bien, bien…, approuva Brissart tout en rajustant ses manchettes autour de ses poignets. Nous voilà plus à notre aise pour parler.

Il s’était approché d’un rayonnage et demeura un moment silencieux, attentif aux livres qui encombraient les étagères.

- J’étais pourtant certain d’avoir ça sous la main, déclara-t-il avec un soupir forcé. Aide-moi, veux-tu ? Vos uniformes du Royal Corse, à quoi ressemblaient-ils, je n’en ai plus le souvenir ?

- Un habit de drap bleu, une veste et une culotte gris clair, un collet et des revers jaunes, expliqua posément Arno.


 

Brissart interrompit sa recherche et se retourna vers le jeune homme, une lueur nouvelle dans le regard.

- Et tu as vraiment participé à la campagne d’Autriche ?

- Sous les ordres du Comte de Vence, au sein de la compagnie Buttafuocco, d’abord à Namur puis à Berg-op-Zoom et Maestricht.

Il y eut un nouveau silence, plus pesant encore, que Brissart laissa se prolonger, les yeux toujours fixés sur Arno.

- À Berg-op-Zoom, vraiment ? J’ai participé au siège de cette ville, moi aussi, annonça-t-il d’une voix sourde. De notre tranchée, nous avons vu vos grenadiers tomber sous le feu de la mitraille ennemie…

Il contourna lentement le bureau, ses doigts glissant sur la fine plaque de marbre qui recouvrait l’abattant.

- Des Corses tombés en terre étrangère pour un roi dont ils ignoraient tout…

- Un roi qui nous a porté secours contre les Génois, rectifia Arno sans ciller.

Un léger sourire se dessina sur le visage du fermier général, qui inclina insensiblement la tête.

- Ah, l’honneur, les dettes d’honneur…, dit-il avec un soupir. Ainsi, il se trouve encore de ces hommes capables de tout sacrifier pour une semblable chimère… 

- Oui, car cette chimère est la dernière distinction de ceux à qui on a tout pris, réagit Arno en élevant la voix.

L’autre haussa les sourcils d’un air faussement impressionné.

- Sans doute, sans doute…, concéda-t-il. Mais dis-moi, ce matin-là, lorsque nous sommes entrés dans cette ville, qu’est-il devenu, ton honneur ?

- Ma compagnie était de réserve, aucun de mes hommes n’a participé au pillage.

- Un pillage… ?

Brissart laissa ce mot en suspens, comme pour en mesurer la signification, et il demeura quelques instants sans rien dire, les yeux dans le vague.

- Bah… Au fond, tu as raison, mon ami, c’est ainsi qu’en parleront nos historiens, plus tard. Et il est tout à fait vain de revenir sur ce qui s’est vraiment passé là-bas…

Il prit place dans le fauteuil, les avant-bras posés sur le bureau, et d’un signe du menton, invita Arno à s’asseoir en face de lui.

- Mais aujourd’hui, te voilà devant moi, et visiblement décidé à accepter une offre dont tu ne sais encore rien. Puis-je connaître la raison d’un tel revirement ?

Arno baissa les yeux, l’air embarrassé, et s’appliqua à réciter le boniment imaginé par la Vaudry.

- C’est l’affaire de quelques semaines tout au plus… Mon principal client s’est absenté de Paris, et en attendant son retour, je me retrouve malencontreusement dans le besoin. Si j’ai trouvé à me loger non loin d’ici, il me manque encore quelques dizaines de livres pour assurer le quotidien.

- Tu les auras, fit Brissart avec une moue dédaigneuse. L’argent ne m’importe guère à vrai dire, d’autant que j’entretiens déjà une foule de prétendus beaux esprits pour faire la conversation à mon épouse.

Repoussant son fauteuil, il se leva à nouveau et fit quelques pas sur le côté jusqu’à une vitrine où étaient exposées plusieurs armes blanches. Du bout des doigts, il frôla le tranchant d’une épée, celui d’un sabre à lame courbe avant de décrocher de son support une rapière à la monture dorée dont il fendit l’air à deux ou trois reprises.

- Pour ma part, le voilà, mon honneur, Lavasina ! C’est là tout ce que j’ai conservé de notre ancienne vie, et je le remets en jeu dès que le destin me le propose, au gré de mes rencontres.

Son bras effectua soudain un mouvement du bas vers le haut, lâchant la rapière qui décrivit une longue courbe avant de retomber vers Arno qui s’en empara au vol.

Brissart apprécia la précision du geste d’un éclat de voix enthousiaste.

- Quelques semaines, dis-tu ? Cela me convient. Je vais te signer un sauf-conduit pour le port de l’arme. Ensuite, libre à toi d’endosser l’uniforme de la Ferme, de dormir sous mon toit ou ailleurs. Sois présent lorsque je fais appel à toi, c’est tout ce que je demande. Quant à Blayac, n’aie crainte, je me charge d’adoucir ses humeurs.

Comme Arno ouvrait la bouche pour parler, Brissart leva la main avec autorité.

- Non, pas de questions ! Aucun de mes hommes n’en pose jamais. Tu aviseras ce soir, après notre première sortie.

Puis, posant sa main sur l’épaule d’Arno, il ajouta d’un air complice :

- Mais tu es de ceux qui aiment le danger et entre nous, je suis heureux que tu aies croisé mon chemin. Empruntons-le ensemble pendant quelque temps, puisque tu y consens, je t’assure que tu y découvriras des plaisirs insoupçonnés…

Il laissa s’écouler quelques secondes avant de conclure :

- Et surtout, prépare-toi à avancer au bord de mon précipice…

 

11

 

Arno quitta l’hôtel des Brissart peu après midi, alors que le soleil tombait à la verticale sur le pavé clair de la place Louis-le-Grand. Il la traversa d’un pas alerte et tourna dans la rue Saint-Honoré où il se réfugia durant quelques instants à l’ombre d’une porte cochère. 


C’était l’heure où le beau monde sortait dîner, et malgré la largeur de l’avenue, les cochers peinaient à se frayer un passage au milieu des passants qui remontaient vers le Palais-Royal et le Pont Neuf. Plutôt que de se mêler à eux, le jeune homme bifurqua sur la droite et chercha durant quelques instants la direction du Cours-la-Reine. La promenade étant encore déserte, il trouva sans peine un banc qui surplombait le Port aux pierres, où les ouvriers travaillaient au déchargement de moellons. Plus loin, en contrebas, la Seine s’étirait mollement entre la berge et les rives de l’île des cygnes. Arno tira de sa poche un mouchoir pour tamponner les gouttes de sueur qui perlaient sur son front. La tête lui tournait, sans doute sous l’effet de la chaleur, et il éprouvait des difficultés pour respirer, même après avoir ouvert son justaucorps. Il songea un instant à la Vaudry, à Victoire, qui devaient se faire un sang d’encre en attendant son retour. Non, il ne voulait voir personne, du moins pas dans l’immédiat. 

Inutile de se mentir, reconnut-il après un temps, c’est à cause de Brissart.

Il avait si souvent entrevu ses traits lors de ses nuits sans sommeil, l’imaginant tantôt en bête brute ou encore en monstre froid et insensible aux autres. Mais le fermier général était d’une autre trempe que toute la canaille qu’il avait connue autrefois, et sous son air altier et volontiers cynique, on devinait également une meurtrissure dans le regard.

Comme une souffrance qu’il tentait de dissimuler.

- Ils ont tué Stella ! s’exclama le jeune homme pour couper court à ses réflexions. Avec ses complices, avec Blayac et ses gabelous, ils avaient violenté sa Stella, salissant son corps avant de l’abattre et de l’abandonner sur une table d’auberge. Peu importe le coupable, ces misérables méritaient tous le même sort !

Arno cracha à terre avec force, se remémorant les paroles du vieil Albertini : « Qui ne se venge pas est méprisé ! »

Puis, relevant les yeux vers l’horizon, il dit tout haut :

- Ton père sera bientôt là, Samperu !

 

Dès son retour, la Vaudry ferma à clé les portes du sérail afin d’improviser un conseil de guerre en tête-à-tête avec lui. Elle le bombarda d’abord de questions sur le nombre d’hommes dont disposait Brissart, sur la distribution des pièces de l’hôtel ou d’éventuelles sorties dérobées.

- Au diable ! Rien à espérer de ce côté-là, maugréa-t-elle après l’avoir entendu, jamais tu n’en réchapperais. Il faudra agir ailleurs, attendre l’occasion propice ou l’attirer dans une embuscade. Et ces escapades nocturnes, pourquoi faire tant de mystère ?

- Je l’ignore, reconnut Arno, mais notre homme se montre excessivement prudent : il ne sort jamais sans ses gabelous.

La matrone se renfonça dans son ottomane, les lèvres pincées, et demeura un long moment silencieuse, ses bajoues se contractant et se relâchant au gré de ses réflexions. Elle eut bientôt un geste las qui balaya l’air comme pour chasser une mauvaise odeur.

- Bah, il y aurait bien un moyen de se débarrasser de toute cette engeance, mais cela ferait du raffut, et tu devrais disparaître sitôt l’affaire achevée.

- Je ne demande rien d’autre, à quoi pensez-vous ?

- J’ai conservé des relations dans les bas-fonds des Halles, du côté de l’ancienne Cour des miracles. Notamment quelques Corses qu’on m’a envoyés comme Ange l’a fait avec toi. Ils me rendent service de temps à autre, lorsqu’une petite nouvelle échoue entre leurs pattes…

- Et de telles canailles seraient prêtes à nous aider ?

La Vaudry haussa les épaules, l’air perplexe.

- Qui sait avec ces gredins ? Pour quelques liards, ils éventreraient même leurs propres enfants…

- J’ai conservé des économies, assura Arno. Quant à ces hommes, j’en ai vu des plus coriaces, je me charge de les mettre au pas.

La grosse femme renifla, toujours hésitante, avant de s’extirper de son siège et d’aller se planter dans l’angle de la croisée.

- L’heure avance, mon garçon, nous parlerons d’argent plus tard. Tu devrais regagner ta chambre et prendre un peu de repos. De mon côté, je vais réfléchir aux détails de notre affaire…

Comprenant qu’il était inutile d’insister, Arno ramassa son ceinturon de cuir et sa rapière avant de quitter la pièce. Victoire l’attendait dans la pénombre, à la sortie de l’escalier. En le découvrant son arme à la main, elle réprima un mouvement de surprise.

- Vierge Marie ! Que s’est-il passé, Monsieur ?

- Ce n’est rien, petite, la tranquillisa Arno en lui passant le dos de la main sur la joue. Mais je suis heureux de te trouver là. Allons, entre quelques instants, il doit me rester des cerises, ce serait dommage de les laisser se gâter.

La jeune femme jeta un regard inquiet dans son dos avant de le suivre dans la chambre et de prendre place sur la chaise qu’il lui indiquait. Arno tira le guéridon sous la fenêtre et vint s’asseoir en face d’elle, son bol de fruits à la main.

- Maman n’aimerait pas me savoir ici, seule avec vous, protesta Victoire.

Arno sourit avec bienveillance. Il lui montra du bout du menton le paysage qui surplombait les toits tout proches, et plus loin le pont noir de monde, accablé par la chaleur.

- Allons, quel mal faisons-nous à bavarder un peu ? Tu n’as rien à craindre de moi, je te l’assure.

Victoire avait rougi, et malgré sa chevelure défaite qui lui tombait sur le menton, Arno vit ses petites joues se plisser sous le coup de l’émotion.

- Oh ! Vous êtes tellement bon, vous ! Je veux bien rester, oui. Mais dans ce cas, parlez-moi encore de votre beau pays, de cette Corse que vous avez quittée…

Arno ne se fit pas prier. Et pendant près d’une heure, il lui raconta dans le détail ses actes de brigandage dans le Cap, en compagnie de Roccu Spada, de Scevola et de ses anciens compagnons. Victoire l’écoutait en silence, le regard tourné vers le lointain, vers ces paysages qui se dessinaient insensiblement sous ses yeux.

- Jamais je n’aurais pu quitter des lieux aussi enchanteurs, dit-elle, rêveuse, lorsqu’il eut fini.

Arno remua du bout des doigts le bol vidé de ses dernières cerises, il détourna le regard et reconnut du bout des lèvres :

- Nous n’avions pas le choix… Roccu Spada n’est pas homme à pardonner…

 - À cause de Stella ? hasarda Victoire après un temps.

Éludant la question, Arno alla se placer au coin de la croisée et ajouta d’une voix changée :

- Qui le lui reprocherait ? À sa place, moi, j’aurais remué ciel et terre pour assouvir ma vengeance…

Sentant le vague à l’âme qui s’était emparé de lui, Victoire préféra se taire, contemplant durant un moment la silhouette qui se découpait dans l’embrasure de la fenêtre. À le voir dans cet état, bouleversé par la simple évocation du nom de sa femme, les larmes lui montèrent aux yeux. Tirant un mouchoir de sa manche, elle les essuya prestement, un peu honteuse de sa sensiblerie. Qu’allait-elle s’imaginer ? À la fin du mois au plus tard, il aurait quitté Paris, les oubliant elle et ses compagnes d’infortune. Et d’ailleurs, pourquoi un tel homme se serait-il attardé sur une petite bouquetière sans nom, une moins que rien comme elle, dressée à vendre ses charmes au client de passage ?

Comme le clocher de Notre-Dame sonnait huit heures, elle vit Arno prendre une profonde inspiration, puis une autre, plus longue encore. Il se dirigea ensuite vers le lit où l’attendait son équipement.

- Je ne serai pas revenu pour souper, annonça-t-il tout en ajustant le porte-épée autour de la taille.

Avant de loger la rapière dans son fourreau, il tendit la lame devant lui et en examina le tranchant. Ses mouvements étaient réglés avec soin, minutieux, même lorsqu’il rabattit ses manchettes sur les poignets.

- Que dois-je dire à Maman Vaudry ? hasarda Victoire lorsqu’il eut achevé ses préparatifs.

Arno fit deux pas dans sa direction et prit sa main entre ses doigts.

- Rien, ne lui dis rien, elle sait déjà. Tu es une brave fille, Victoire… Et quand cette affaire sera réglée, je ferai le nécessaire pour te tirer d’ici…

Puis il se pencha pour déposer un léger baiser sur le dos de sa main. L’instant d’après, Arno avait tourné les talons et quitté la pièce. Restée seule, la jeune femme demeura un long moment immobile, en proie à une émotion qu’elle n’aurait su nommer. Elle se répétait encore et encore les mots qu’il avait prononcés avant de sortir. Partir d’ici ! Quitter Paris ! Et avec lui ! Le suivre au loin, vers ces merveilleuses contrées dont elle connaissait à peine le nom !

Cette fois, lorsque les larmes la gagnèrent, Victoire ferma les yeux pour mieux savourer son bonheur.

 

(à suivre ici)

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