jeudi 26 août 2010

Thérèse Levasseur (1)


Quand on s'interroge sur Rousseau, on sous-estime souvent le rôle joué par Thérèse dans le parcours du philosophe genevois. Quel étrange assemblage d'ailleurs, puisque de l'aveu même de Rousseau, cette lingère savait à peine lire et écrire... Comment donc expliquer cette union qui dura près de 35 ans, entre le moment où Rousseau rentre de Venise en 1744 et ses dernières heures à Ermenonville en 1778 ?
Le portrait de Naudet nous la montre vieillie, le visage empâté, et on en déduit un peu hâtivement que son physique n'avait rien d'avantageux. En fait, personne ne sait à quoi ressemblait la lingère dans ses jeunes années, et notamment lorsque débute sa liaison avec Rousseau. Dans les Confessions, le philosophe se contente d'évoquer "un regard vif et doux" ainsi qu'un "maintien modeste". D'autres témoignages, moins connus, apportent néanmoins un début d'explication. En 1766, un jeune chevalier écossais nommé Boswell est chargé d'accompagner Thérèse en Angleterre où Rousseau vient de trouver refuge. Et depuis la découverte du Journal tenu par l'Ecossais, on connaît mieux les détails croustillants de ce périple. En effet, si le peu scrupuleux Boswell entreprend de séduire la lingère, celle-ci fait apparemment peu de difficultés pour se laisser convaincre. Mais ce jeune Dom Juan va connaître une cruelle déception puisque Thérèse laisse entendre qu'il manque d'habileté dans le domaine et elle se propose aussitôt de le faire progresser ! Et nuit après nuit, d'étape en étape, Boswell va devoir endurer les leçons de la lingère, si bien que notre conquérant déconfit est plus que soulagé lorsque le voyage s'achève enfin.
Notons pour finir qu'une descendante du gentilhomme préféra déchirer les quelques pages du Journal où Boswell avait consigné le souvenir de sa mésaventure. On comprend mieux pourquoi...
Thérèse bénéficiait d'autres "talents" mieux connus que les exégètes ont souvent mis en avant pour expliquer cette étrange liaison entre deux êtres qui n'avaient rien en commun.
Tout d'abord ses talents de cuisinière, dont parle Bernardin de St Pierre. Et surtout, ce rôle de soignante qu'elle a tenu durant près de trente ans auprès du grand homme.
Quant aux enfants qu'elle a (aurait ?) eus avec Rousseau, il nous faudra y revenir plus longuement dans un prochain article...

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Cet article est vraiment très intéressant, mais il me manque une information capitale : sauriez-vous la date exacte de Marie Thèrese ? Si vous la connaissez pourriez-vous répondre rapidement, car j'ai besoin de cette information très très vite. Merci d'avance pour votre aide.
    Encore une fois, c'est un excellent travail!

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  2. Bonjour,

    Thérèse Levasseur est née le 21 septembre 1721 à Orléans. Elle meurt le 12 juillet 1801 au Plessis-Belleville. OM

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