samedi 1 juin 2013

L'histoire du XVIIIè siècle revisitée...

Je ne peux m'empêcher de partager cet article (anonyme) glané sur le site Egalité et Réconciliation. Synthèse de plusieurs interventions de l'historienne Marion Sigaut (à découvrir ici), il propose quelques vues pour le moins... surprenantes sur le siècle des Lumières.

-------------------------


Les expériences bancaires du XVIIIe siècle ont permis à une certaine caste de s’enrichir rapidement.
En effet, des hommes comme John Law ou Richard Cantillon, par l’apparition du billet de banque, ont pu émettre des quantités importantes de monnaie, pour des projets dans le Nouveau Monde notamment, créant ainsi des bulles financières de manière beaucoup plus efficace grâce à ce simple papier-monnaie.
Cet enrichissement partout en Europe par ces expériences a pu renforcer une élite bancaire qui profita alors de cette fortune pour diffuser ses auteurs et ses idées, notamment la philosophie des Lumières, et par conséquent la physiocratie en économie. Il était de bon goût de laisser faire le marché et de ne pas intervenir.
L’argent commençait à devenir une finalité en soi, peu importait les moyens utilisés. La spéculation et la création monétaire artificielle devinrent de plus en plus acceptables dans l’esprit des gens. La morale de l’Église reculait à cause du jansénisme alors que la physiocratie gagnait les hauts magistrats. Le roi, qui était là pour garantir une morale divine, n’avait plus de grand rôle à jouer, le marché commençant à se considérer comme bon et juste par nature. Pourtant il n’est que la somme des actions des agents économiques et non une émanation supérieure ; il peut donc tout autant être préjudiciable pour la société.
La franc-maçonnerie fut le siège de ces nouvelles idées rassemblant juifs, protestants et nouveaux philosophes. Grâce à l’imprimerie, l’essor de la création artificielle de monnaie a engendré un enrichissement bancaire qui, par la diffusion des idées des Lumières, a permis la Révolution française. Une monnaie papier sans valeur intrinsèque et une spéculation généralisée n’auraient pu être instituées avec une monarchie catholique.
L’émergence de la Banque de France après l’essai des assignats pendant la Révolution marque le début du règne Rothschild. Cet accord sous Napoléon Bonaparte a permis un contrôle de la monnaie sur le territoire, cette dernière ne pouvant être fabriquée que par eux et sans coûts d’extraction, puisqu’il s’agit de papier. Les premiers à en bénéficier sont les banques commerciales, qui peuvent réaliser des prêts à intérêts de manière illimitée, le risque étant subi par l’entrepreneur.
Pour éviter une inflation trop importante, les Rothschild augmentent le taux d’intérêt directeur de la banque centrale et le ratio des fonds propres ; cela limite alors les projets d’investissement. La démocratie représentative est l’idéal pour maintenir cet état de fait. Ils rachètent la presse, fomentent l’opinion publique pour élire un personnage dont la campagne est financée également par eux-mêmes. Les lois votées vont l’être dans leur sens, ils dirigent la société dans la direction qu’ils souhaitent, l’exécutif et le législatif leur sont subordonnés, seul les juges possèdent quelques marges de manœuvre.

-------------------------

Au risque de m'attirer de nouvelles invectives, je me résous à partager cet article (somme toute édifiant !) et à y apporter quelques commentaires. Ainsi donc, on découvre ici une supposée collusion entre "l'élite bancaire" (née sous la Régence avec l'expérience avortée de Law) et la "philosophie des Lumières" (l'article dit également : "ses auteurs"...) qui émerge au milieu du siècle. Quand on connaît les obstacles qu'ont dû surmonter les Encyclopédistes, quand on se souvient de la pauvreté dans laquelle ils ont vécu au cours de ces mêmes années, on se dit que les Diderot, les d'Alembert, les Rousseau ont été bien mal récompensés par cette toute puissante "élite bancaire" à laquelle ils étaient soi-disant asservis... Evidemment, selon ce même auteur, ces opérations spéculatives n'auraient pu être réalisées "avec une monarchie catholique". Ici, on apprend avec stupeur que l'ancien régime d'avant 1789 n'était déjà plus "catholique", et que la vertueuse Eglise ne pouvait par conséquent s'opposer à l'affairisme qui gangrenait les rouages de l'économie. On rappellera pourtant (le détail est savoureux...) que c'est à la suite de l'immense scandale provoqué par la faillite du père la Valette en Martinique que les Jésuites furent expulsés du royaume en 1764. Preuve s'il en fallait que ces parangons de vertu (c'est ainsi que les présente habituellement Mme Sigaut) pouvaient à l'occasion se laisser corrompre par la perspective de plaisirs terrestres (en attendant ceux de l'au-delà)...
Loin de s'attacher à de tels détails, l'article préfère désigner les véritables responsables de la catastrophe que fut la Révolution française. Là, on ne s'étonnera guère de rencontrer côte à côte "juifs (décidément !!!), protestants et nouveaux philosophes" réunis pêle-mêle au sein des loges de la franc maçonnerie... 
Ouf ! les boucs émissaires sont tout trouvés, on peut préparer les bûchers pour les faire rôtir... 

4 commentaires:

  1. Les raccourcis de l'Education nationale sur les causes de la Révolution: la tyrannie du roi, les nobles profiteurs,l'Eglise catholique et durant celle-ci les citoyens non éclairés par la Déesse de la Raison, sauf qu'ici cela s'est fini par la condamnation à mort, les massacres, les spoliations et les dénonciations. Alors c'est bien joli de relever les manquements de Madame Sigaut mais il faudrait en faire autant pour tant d'historiens qui formatent la jeunesse dans le creuset de l'histoire partiale devenue histoire vraie.

    A noter qu'en France il n'y aucun mémorial national des victimes de la Révolution française. La Liberté, l'Egalité et la Fraternité n'existent pas sauf pour les frères et les soeurs de la Déesse Marianne. Pour le Peuple c'est tous les jours Censure, Ploutocratie et Haine des valeurs, des racines, du bon sens...

    RépondreSupprimer
  2. Ce ne sont pas les historiens qui sont responsables du formatage dont vous faites état, Monsieur. En matière d'histoire, la diversité des points de vue existe. Il appartiendrait donc à l'institution scolaire et à ses représentants d'en rendre compte. Pour le reste, je ne peux que souscrire. Il me semble d'ailleurs avoir évoqué le génocide vendéen

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour votre réponse, Monsieur. Vos articles sur la période sont intéressants.

    Il est impossible de compter sur un régime né du sang, de la violence et du mensonge. La preuve c'est que l'Histoire enseignée ne recherche pas la vérité qui est un idéal à atteindre et que les manuels sont de plus en plus remaniés pour endoctriner les enfants afin qu'ils deviennent des citoyens républicains mondialistes libertaires et forcément athées moqueurs de toute transcendance. Enfants grandissant qui à l'âge adulte dans le domaine patrimonial vous débitent des contre-vérités en masse. Les historiens sont responsables parce qu'ils constituent la chaîne de transmission. A la faculté c'est tout autant flagrant. La liberté de parole qui remettrait en cause la doxa républicaine anticléricale est interdite et le débat stoppé à la soviet si vous dérogez à la pensée unique.

    Marion Sigaut semble oublier que tous les protestants ne se sont pas ralliés aux idées révolutionnaires. Une "Association des Réformés Royalistes" met en avant trois auteurs: Edmund Burke le plus connu, Friedrich Julius Stahl et Guillaume Groen van Prinsterer. Y aurait-il des écrits de juifs critiquant celles-ci et la tournure des événements de l'époque? Quant aux philosophes non révolutionnaires ils doivent être peu nombreux. Elie Fréron né à Quimper dont on peut apercevoir la maison natale près de la cathédrale s'est trouvé bien seul en tant que journaliste et polémiste face à ces derniers et en particulier Voltaire. Le chanoine François Cornou en dépouillant les archives (correspondances et dépouillement du périodique littéraire "L'Année littaire" notamment) éclaire cette lutte inégale dans son ouvrage paru en 1922: "Trente années de luttes contre Voltaire et les philosophes du XVIIIè siècle. Elie Féron (1718-1776)".

    RépondreSupprimer
  4. Bonsoir Monsieur, je crois que tout régime a besoin de sa doxa pour se maintenir.Au XVIIIè, Voltaire (toujours lui !) a lui aussi été chargé de rédiger une histoire officielle. Libre à chacun, ensuite, de rechercher ou non des paroles dissidentes. Je m'intéresse assez peu (par manque de temps, pour l'instant)aux regards que portent les intellectuels du XIXè sur la Révolution. Je me suis davantage intéressé à Burke et de Maistre pour leur proximité avec les événements. Barruel me semble sans intérêt, mais j'en suis venu à bout(non sans peine). Quant à Marion Sigaut, bien qu'elle se plaise à me traiter de tous les noms d'oiseaux, je maintiens que sa parole mérite d'être entendue. Evidemment, la réalité des années 1750-1789 est bien plus complexe(donc moins séduisante) que la caricature qu'elle en propose (Jésuites VS Encyclopédistes complices des Jansénistes pour déstabiliser le régime). Je pense d'ailleurs qu'elle en est consciente (je l'espère du moins !) mais que son attachement à l'association d'Alain Soral lui impose en quelque sorte un cahier des charges... J'aurai bientôt à lui apporter quelques réponses car son travail de harcèlement (privé) à mon égard devient pesant. Bien à vous, OM

    RépondreSupprimer

Pour commenter cet article...