Faute de patience, je n'ai reproduit (et écouté !) que les 15 premières minutes de cette conférence de Marion Sigaut, intervention consacrée aux aléas subis par l'Eglise après 1789.
Durant ce premier quart d'heure, l'historienne avance un nombre de contre-vérités et d'approximations assez prodigieux:
- en confondant Lumières (mouvement né selon elle en "1740"!) et Encyclopédie...
- en déclarant Calas coupable (2è min) du crime de son fils (nous avions déjà évoqué la question ici).
- en imaginant une alliance entre Jansénistes et Encyclopédistes contre les Jésuites. On rappellera au passage le mot célèbre de Voltaire adressé à d'Alembert, et ce après l'expulsion des Jésuites (1767) :
"on nous avait délivrés des renards pour nous abandonner aux loups. Vous savez que la chasse aux loups est beaucoup plus difficile que la chasse aux renards, il y faut du gros plomb"
- en imaginant une ligue Turgot-Encyclopédistes destinée à supprimer le repos du dimanche ainsi que les fêtes, et ce contre l'avis des autorités ecclésiastiques. Là encore, nous avions reproduit (ici) quelques mandements d'évêques eux aussi favorables à la réduction des jours chômés.
- en imaginant une ligue Turgot-Encyclopédistes destinée à supprimer le repos du dimanche ainsi que les fêtes, et ce contre l'avis des autorités ecclésiastiques. Là encore, nous avions reproduit (ici) quelques mandements d'évêques eux aussi favorables à la réduction des jours chômés.
- en décrétant (9è min) que la saisie des biens du clergé après 1789, "ça s'appelle du vol", l'Eglise étant "sans charge pour le budget de l'Etat"(sic). Une nouvelle fois, rappelons à Marion Sigaut que l'Eglise n'était pas propriétaire mais usufruitière de biens destinés à lui permettre de remplir ses fonctions. Quant à la dîme (par décence, nous tairons son usage), qui oserait nier qu'elle constituait bel et bien une "charge" de plus sur les épaules de la nation ?
- en assénant (sans mollir) que la Révolution a "supprimé l'éducation pour les petites filles" (20è min). Lors de ma dernière conférence, j'ai évoqué la scolarité de quelques figures féminines du XVIIIè (notamment Louise d'Epinay, voir ici), mais également la volonté déclarée par l'Eglise de maintenir ces jeunes filles dans un état de minorité intellectuelle. Quant à la gratuité de cette éducation, précisons qu'il existait effectivement des écoles caritatives, mais davantage encore d'externats ou d'internats payants !
A bon entendeur...
Marion Sigaut (à droite) |
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