1712
Naissance à Genève le 28 juin de Jean-Jacques Rousseau, dans une famille protestante, d'Isaac Rousseau et de Suzanne Bernard, tous deux citoyens genevois.
Mort de sa mère le 7 juillet.
Jean-Jacques est élevé par sa tante, Suzanne Rousseau, et par sa mie Jacqueline.
1722
À la suite d'une querelle, Isaac Rousseau est contraint de s'enfuir à Nyon. Il laisse Jean-Jacques à son beau-frère, Gabriel Bernard. L'enfant est mis en pension à Bossey, chez le pasteur Lambercier.
1724-1725
Revenu à Genève, Jean-Jacques vit avec son cousin chez son oncle, Gabriel Bernard. Il suit un stage chez un greffier, puis entre en apprentissage chez le graveur Ducommun.
1728
De retour d'une excursion à la campagne, Jean-Jacques trouve les portes de la ville fermées. Il décide de partir à l'aventure.
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Mme de Warens |
Il est recueilli à Annecy par Madame de Warens, jeune veuve convertie au catholicisme. Elle lui conseille de se rendre à Turin, pour se convertir à son tour.
Jean-Jacques part à pied et après un voyage de quelques jours, il entre à l'hospice des catéchumènes, où il abjure le protestantisme et reçoit le baptême catholique.
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Jean-Jacques |
1729-1730
Il entre comme domestique au service de Madame de Vercellis, puis chez le Comte de Gouvon.
Il quitte Turin et repart à l'aventure, de Lyon à Fribourg, avant de donner des leçons de chant à Lausanne.
1731-1739
Rousseau découvre Paris, où il espère retrouver Madame de Warens. Puis il gagne Chambéry où habite désormais sa protectrice. Celle-ci lui trouve un emploi au cadastre de Savoie, et Jean-Jacques entreprend ensuite d'enseigner la musique à quelques demoiselles fortunées.
C'est à cette époque (1732) que Madame de Warens lui aurait proposé de goûter le « plaisir » des sens. Jean-Jacques s'exécute, ayant selon ses dires l'impression de commettre un « inceste ».
Tous deux s'installent dans la ferme Revil, aux Charmettes. Rousseau s'initie aux sciences, à la géométrie, l'histoire, la géographie et l'astronomie. Il s'essaie à une comédie en un acte, Narcisse.
1740-1741
Rousseau part pour Lyon, où il devient précepteur des enfants de Monsieur Mably, prévôt général du Lyonnais.
1742
Après avoir conçu un nouveau système de notation musicale, Rousseau se rend à Paris et le présente à l'Académie des sciences.
Il fait la connaissance de Réaumur, de Fontenelle, de Marivaux et de Diderot.
1743
Rousseau est introduit dans certains salons parisiens, notamment celui de Louise Dupin, à qui il aurait adressé une déclaration enflammée. Durant quelques semaines, il devient le précepteur de son beau-fils.
Il se met à composer son opéra des Muses Galantes.
Il part pour Venise où il devient secrétaire de l'ambassadeur de France, le comte de Montaigu.
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Louise Dupin |
1744
Rousseau se querelle avec le comte de Montaigu à propos d'un dîner offert au duc de Modène, auquel il prétendait assister.
Fin juillet, l'ambassadeur le renvoie et Rousseau rentre à Paris.
Introduit chez le fermier général La Pouplinière, il fait connaissance avec la future Madame de Pompadour.
1745-1747
Rousseau continue de travailler sur son opéra. Il loge à l'Hôtel Saint-Quentin où il fait la connaissance de Thérèse Levasseur, jeune lingère de 9 ans sa cadette. Les Muses Galantes sont jouées chez La Pouplinière, puis chez l'Intendant des Menus Plaisirs. Rameau critique sévèrement la pièce.
Rousseau entre comme secrétaire chez Madame Dupin.
Il tente en vain de faire jouer sa comédie Narcisse aux Italiens.
Naissance probable d'un enfant durant l'hiver 1746-1747. Il est placé aux Enfants-Trouvés.
Rousseau fait la connaissance de Madame d'Épinay, puis de d'Alembert.
Il s'installe à l'Hôtel du Saint-Esprit, rue plâtrière, près de l'hôtel des Dupin.
Il compose l'Engagement téméraire, comédie en trois actes.
Naissance possible d'un deuxième enfant, fin 1747, placé aux Enfants-Trouvés.
1748-1749
Rousseau rencontre Mademoiselle de Bellegarde, future Madame d'Houdetot. Il fait la connaissance de Friedrich-Melchior Grimm et du baron d'Holbach.
Il rédige les articles de l'Encyclopédie consacrés à la musique.
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Prison de Vincennes |
Il rend visite à Diderot, alors incarcéré à Vincennes pour sa Lettre sur les Aveugles. À cette occasion, il prend connaissance de la question proposée par l'Académie de Dijon pour son prix annuel : si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les moeurs.
Fin 1749, Diderot est libéré.
Naissance possible d'un troisième enfant, placé aux Enfants-Trouvés.
1750
Pour la première fois, Rousseau signe l'un de ses courriers « JJ Rousseau Citoyen de Genève. »
Il se met en ménage avec Thérèse et tous deux s'installent à l'Hôtel du Languedoc, rue de Grenelle.
L'Académie de Dijon donne le premier prix au Discours sur les Sciences et les Arts de Rousseau.
1751
Le Discours sort chez le libraire Pissot, et remporte un succès considérable.
Rousseau décide de quitter le service de Madame Dupin. Il entreprend sa « réforme » personnelle et exerce désormais le métier de copiste de musique, à quelques sous la page.
Naissance possible d'un quatrième enfant, placé aux Enfants-Trouvés.
Premières passes d'armes autour du Discours, dont le propos est vivement contesté.
1752
À l'occasion d'un séjour à Passy, Rousseau compose une grande partie de l'opéra le Devin du Village.
Il devient pour un temps caissier de Dupin de Francueil, beau-fils de Madame Dupin.
Son opéra-comique est donné à Fontainebleau, en présence du roi et de Madame de Pompadour. Il renonce à paraître à l'audience du Roi, qui lui aurait proposé une pension. Diderot lui adresse de vifs reproches à ce sujet.
La comédie Narcisse est donnée au Théâtre Français. Estimant la pièce mauvaise, Rousseau s'en avoue publiquement l'auteur lors d'une apparition au Procope.
Naissance possible d'un cinquième enfant, placé aux Enfants-Trouvés.
1753
On joue le Devin du Village à l'Opéra.
Rousseau publie sa Lettre sur la Musique Française, dans laquelle il prend le parti de la musique italienne. Les musiciens de l'Opéra le pendent en effigie.
L'Académie de Dijon propose un nouveau sujet de concours : quelle est la source de l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle.
1754
Au cours d'un dîner chez d'Holbach, le curé de Mont-Chauvet lit sa tragédie David et Bethsabée, sous les quolibets des autres invités. Rousseau se fâche et quitte la maison. Chez Mademoiselle Quinault, il menace de sortir si l'on continue de blasphémer.
Il quitte Paris pour Genève, où il réintègre l'église calviniste et recouvre sa qualité de citoyen genevois.
À la fin de l'année, il regagne pourtant Paris.
1755
Le Discours sur l'origine de l'inégalité est publié en Hollande, chez le libraire Rey.
Directeur de la Librairie, Malesherbes autorise l'entrée du Discours en France.
Rousseau prétend vouloir emménager à Genève, où il pourrait consulter le docteur Tronchin au sujet de ses maux.
Première passe d'armes avec Voltaire au sujet du Discours sur l'inégalité.
1756
Rousseau se plaint de sa santé, mais également des visites d'importuns à son domicile.
Il accepte l'offre de Louise d'Épinay de s'installer à l'ermitage du château de la Chevrette. Il quitte Paris le 9 avril, en compagnie de Thérèse et de sa mère.
Il commence à rédiger la Nouvelle Héloïse, il écrit la Lettre à Voltaire sur la Providence.
Il annonce sa décision de passer l'hiver à l'ermitage, ce qui surprend Madame d'Épinay et certains de ses correspondants parisiens.
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Louise d'Epinay |
1757
Son carrosse s'étant embourbé, Madame d'Houdetot se présente à l'ermitage afin de se faire prêter des vêtements propres.
Rousseau se querelle avec Diderot en raison d'une réplique qu'il lit dans Le Fils Naturel : « il n'y a que le méchant qui soit seul. » Il reproche à Grimm de lui ôter tous ses amis.
Après le départ de son amant pour l'armée, Madame d'Houdetot rend à nouveau visite à Rousseau. Il tombe amoureux d'elle et se rend régulièrement à Eaubonne pour la retrouver.
Dans un courrier adressé à Sophie d'Houdetot, il jure de ne pas l'avilir, de ne pas être un « séducteur ». Inquiète des bruits qui courent à leur sujet, Sophie lui réclame toutes leurs lettres. Rousseau s'exécute.
Querelle avec Louise d'Épinay : Rousseau lui reproche d'avoir divulgué ses relations avec Sophie d'Houdetot. Ils échangent cinq billets dans la même journée, puis se réconcilient.
Sophie d'Houdetot s'éloigne de Rousseau.
Madame d'Épinay propose à Rousseau de l'accompagner à Genève. Diderot et Sophie d'Houdetot appuient cette demande. Rousseau reproche à Madame d'Épinay d'avoir intrigué auprès de ses proches. Il rompt définitivement avec Grimm.
Louise d'Épinay part pour Genève. Rousseau lui écrit que l'amitié est « éteinte » entre eux. Elle le congédie de l'ermitage.
Diderot rend visite à Rousseau : l'entrevue est amicale ; Rousseau lui révèle sa passion pour Sophie d'Houdetot.
Il quitte l'ermitage et s'installe au Petit-Montlouis, à Montmorency. Il renvoie la mère de Thérèse à Paris.
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Sophie d'Houdetot |
1758
Rousseau écrit pour la dernière fois à Diderot. Il apprend que ce dernier a trahi le secret de sa passion pour Sophie d'Houdetot. Rousseau demande à Rey d'insérer dans la préface à sa Lettre à d'Alembert sur les spectacles une note évoquant la traîtrise de Diderot.
Malesherbes autorise l'entrée en France de la Lettre à d'Alembert.
1759
Rousseau reçoit la visite du maréchal duc de Luxembourg et accepte de venir s'installer chez lui, au Petit-Château de Montmorency. Rousseau se réjouit de pouvoir nouer avec le maréchal un « commerce d'estime et d'amitié ».Il travaille à l'écriture de l'Émile et prépare la publication de la Nouvelle Héloïse.
1760
Rousseau écrit à Voltaire et lui fait cet aveu : « Je ne vous aime point... »
Il travaille à l'écriture du Contrat Social.
Les premiers exemplaires de la Nouvelle Héloïse circulent à Paris.
1761
Parution de la Nouvelle Héloïse en France, qui connaît un succès immédiat.
Madame de Luxembourg entame des recherches pour retrouver le premier enfant abandonné.
Rousseau se dit malade, « dans un état de souffrances continuelles. »
Il prie Madame de Luxembourg de suspendre ses recherches alors qu'elle espère trouver « incessamment celle qui est l'aînée. »
Retard dans la publication de l'Émile, que Rousseau attribue aux Jésuites.
Une sonde s'étant brisée dans son urètre, Rousseau se croit condamné.
A suivre...