lundi 17 février 2014

Marion Sigaut : l'Eglise victime d'une entreprise de calomnie ?.

  



Marion Sigaut connaît bien Voltaire. Elle l'a tant lu, tant étudié, tant disséqué qu'elle use aujourd'hui des mêmes mensonges et des mêmes boniments pour réécrire l'histoire du XVIIIè.  
Passons rapidement sur l'expression "jansénistes laïcs" qu'elle emploie fréquemment pour désigner les magistrats des Parlements. Passons également sur la prétendue complicité (!!!) entre jansénistes et philosophes, soi-disant alliés dans leur combat contre l'Eglise et les Jésuites...
Passons enfin sur la "campagne de calomnie" initiée par Voltaire, parfaitement réelle celle-là, mais dont Marion Sigaut feint de ne pas comprendre la finalité.
Car au-delà de ses mensonges, le patriarche de Ferney n'a jamais eu d'autre objectif que de laïciser la justice, d'en extirper les fondements théologiques, de la débarrasser de tout ce fatras religieux qui transformait un péché en délit passible de mort.
"Peux-tu me donner un crime de l'Eglise ?", nous demande habilement Marion Sigaut. En voici quelques-uns, Madame, que l'Eglise n'a sans doute pas commis, mais qu'elle a délégués à son principal bras armé : la justice d'Ancien Régime...

 Extraits du Traité de la justice criminelle (1771) 
 
 "La peine du feu... n'a lieu que pour les crimes de magie, blasphèmes exécrables, hérésie..."

"La langue coupée ou percée... Cette peine se prononce contre les blasphémateurs du Saint nom de Dieu, de la Sainte Vierge, et de Saints, lorsque les coupables sont tombés plusieurs fois dans le même crime"

"La lèvre coupée ou fendue...  C'est aussi une peine qui se prononce contre les blasphémateurs..."

"Le poing coupé ou brûlé... a ordinairement lieu dans le crime de sacrilège énorme ; de profanation des Saintes Hosties et des vases sacrés..."

"Amende honorable... est celle qui se fait par l'accusé, à genoux, avec une torche à la main, nu en chemise et quelquefois avec la corde au cou devant la porte du Palais... ou de la principale église du lieu"
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"Arrêt rendu en la chambre de l'Edit de Rouen le 23 juin 1695, par lequel le nomme Pierre Vigier, de la religion prétendue Réformée, pour avoir blasphémé contre la Sainte Vierge, a été condamné à faire amende honorable, et en cinq cents livres d'amende"

"Autre arrêt du 20 mars 1720, par lequel les nommés Barnard Malmolesse et Philippe Basse de Bellica ont été condamnés a avoir la langue coupée et à être brûlés vifs, pour blasphèmes exécrables."

"Autre arrêt de la Cour du 29 juillet 1748... par lequel Nicolas Dufour, pour avoir proféré plusieurs horribles et exécrables blasphèmes contre le Saint nom de Dieu, la Sainte Eucharistie et la Sainte Vierge, a été condamné à faire amende honorable nu en chemise et la corde au col, ayant écriteaux devant et derrière, portant ces mots, blasphémateur du Saint Nom de Dieu..., et ensuite à avoir la langue coupée et à être pendu, et son corps brûlé et réduit en cendres."
le supplice de La Barre
 

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