lundi 8 décembre 2014

Marion Sigaut prend la défense de Mgr de la Motte.



 
 Pour compléter ce plaidoyer prononcé par Marion Sigaut en faveur de Monseigneur de la Motte, je joins ci-dessous l'amende honorable rendue en date du 12 septembre 1765 par ce même évêque.

Pénétré , ô mon Dieu , des outrages que vous ont fait quelques impies, en frappant l'image sainte de votre corps adorable, cloué à la croix pour le salut de tous les hommes, je vous en fais ici une amende honorable en réparation d'honneur.
Combien n'est-il pas douloureux de voir des Chrétiens qui ne doivent ce titre précieux qu'aux mérites d'un Dieu crucifié , porter l'ingratitude jusqu'à l'outrager même dans son image sur la Croix ! Ils se sont par-là rendus dignes des derniers supplices en ce monde, et des peines éternelles en l'autre; mais parce que nul péché n'est irrémissible auprès de votre miséricorde , ô mon Dieu, quand elle est sollicitée par les mérites infinis de Notre-Seigneur Jésus-Christ , nous réclamons cette même miséricorde et ces mêmes mérites, pour obtenir la conversion de ceux qui ont commis une si grande impiété. Faites leur grâce, ô mon Dieu, changez leurs cœurs de pierre en cœurs de chair, afin que reconnaissant leur noirceur, ils viennent se joindre à nous pour la pleurer et la détester; que si malheureusement ils endurcissent leurs cœurs, jusqu'à ne plus écouter votre voix, daignez recevoir en dédommagement de leurs outrages, l'hommage de notre adoration, ainsi que celui d'un amour tendre et constant, que nous vous promettons aux pieds de ce Christ même, qui a été outragé. C'est dans ces sentiments que, moyennant votre sainte grâce, nous voulons vivre et mourir,. pour n'être jamais séparés de vous, ni. dans le temps ni dans l'eternité, Ainsi soit-il.
Nous, Evêque d'Amiens, accordons quarante jours d'indulgence à ceux et celles qui visiteront le Christ outragé , lequel a été transporté dans l'Eglise Royale et Collégiale de Saint Vulfran , et y diront, ou le Vexilla Regis, ou l'Amende-honorable ci-dessus, ou cinq Pater et cinq Ave, à leur choix , tous les Vendredis de l’année. Les Religieux et les Religieuses gagneront la même indulgence, en faisant les mêmes prières à un Christ que leur Supérieur désignera. Ceux et celles qui seront retenus dans leurs maisons par leurs infirmités , à tel Christ qu'ils choisiront eux mêmes ; le tout à perpétuité. Donné à Amiens , ce douze Septembre mil sept cent soixante-cinq.
Signé,  Louis-François - Gabriel , Evêque d'Amiens



24 heures plus tard (oui, seulement 24 heures plus tard...), est déposée la plainte qui conduira le chevalier de la Barre devant le tribunal...


Remontre le Procureur-du-Roi de ce Siège, qu'il a appris qu'un jeune homme, demeurant en cette Ville, ayant été voir il y a environ six semaines ou deux mois le sieur Beauvarlet, ancien Marchand, résident actuellement à l'Abbaye de Willancourt, ce jeune homme
remarquant dans la chambre dudit sieur Beauvarlet un Crucifix de plâtre, lui demanda s'il voulait lui vendre ce crucifix; que le sieur Beauvarlet lui ayant demandé ce qu'il en voulait faire, il répondit que c'était pour le briser; qu'il  a appris en outre que le même jeune-homme, accompagné de deux autres jeunes gens de cette ville  s'étant trouvé sur la Place de Saint-Pierre le jour de la Fête Díeu dernière , dans le moment ou la Procession du Saint-Sacrement sortait de l'Eglise de Saint-Pierre , ces trois jeunes gens
passèrent devant Ie Saint-Sacrement sans ôter leur chapeau et sans se mettre à genoux; et qu'ils s'en font vantés depuis , comme s'ils eussent fait une belle action ; qu'il sait qu'il y en a d'entr'eux qui ont tenu des discours et fait d'autres actions impies.

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