Autant son intervention sur la Régence m'avait semblé pertinente (voir ici), autant celle-ci, consacrée à l'avènement de la République, se contente de recycler les vieilles lunes esquissées autrefois par des penseurs contre-révolutionnaires comme Barruel, de Maistre ou encore Talmeyr (voir ici).
Que ceux qui m'ont reproché de ne pas commenter plus largement les précédentes vidéos de Marion Sigaut me pardonnent, je n'ai pas tenu plus de 10 minutes...
En fait, dès lors que l'historienne qualifie de "coups d'état" les événements de juin et d'octobre 1789, il ne me semble guère utile de poursuivre plus avant (on trouve cette même thèse chez les auteurs cités plus haut).
Ite missa est... Et plutôt que de s'échiner à réfuter une énième fois ces inepties, rappelons en quelques lignes ce qui s'est véritablement passé au cours de ces mois de mai et juin 1789.
Au moment de l'ouverture des Etats Généraux s'est immédiatement posée la question fondamentale : allait-on voter par tête (ce que réclamaient les quelques 600 députés du Tiers) ou par ordre (ce que comptait imposer le roi) ?
ouverture des Etats Généraux |
Fort des revendications exprimées dans les cahiers de doléances (vote par tête, égalité fiscale, égalité des droits, abolition des droits seigneuriaux...), le Tiers-Etat entend bien imposer au pouvoir royal ce pour quoi il a été mandaté.
Or, dès la première quinzaine de mai, une forte délégation des deux ordres privilégiés (noblesse, clergé) s'est montrée favorable aux projets de réformes du Tiers avant de se rallier définitivement à lui.
A l'appel de Sieyes, "les représentants de la nation" se proclament dès lors "Assemblée Nationale"(17 juin).
Dans la foulée, l'immense majorité du clergé rejoint ladite Assemblée. Un tiers de la noblesse suit le mouvement.
En somme, le roi a désormais devant lui "la nation assemblée" (selon le mot de Bailly). Comment va-t-il reprendre la main ? Que va-t-il décider ?
La réponse tombe le 23 juin, dans les deux déclarations qu'il fait lire devant la nouvelle Assemblée.
Non, il n'acceptera pas le vote par tête, sinon pour certaines questions mineures.
Non, il n'envisage pas l'admission de tous à tous les emplois.
En refusant d'entendre les demandes de la nation, Louis XVI se voit opposer cette fin de non-recevoir de Mirabeau : "Nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes."
Quatre jours plus tard, le roi lui-même invite "son fidèle clergé et sa fidèle noblesse" à rallier le Tiers. L'Assemblée Nationale est devenue constituante...
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