Et pourtant...
Les trois extraits de mandements d'évêques que je reproduis ci-dessous ont été émis dans le temps où Faiguet de Villeneuve rédigeait son article d'Encyclopédie consacré au travail du dimanche.
Voyez le premier d'entre eux, daté de 1752.
Pour justifier la suppression des fêtes concernées, l'évêque d'Auxerre avance la multiplication des "divertissements criminels" ainsi que la nécessité de donner aux "pauvres" de "gagner leur vie, par le travail de leurs mains".
Partons dans le sud-ouest, et voyons ce que préconisait l'évêque d'Auch.
Le constat est rigoureusement le même : il s'agit de laisser aux "cultivateurs de la campagne et aux artisans des villes plus de jours libres pour vaquer à leurs travaux."
Quelques années plus tard, l'évêque de Basle se montre encore plus explicite :
Puisque les Fidèles abusent "du loisir que leur donnent les fêtes", on réduira désormais le nombre de jours chômés.
***
On pourrait multiplier les exemples.
Partout dans le royaume, les autorités religieuses se rendent à la raison en supprimant des fêtes religieuses.
En somme, ils rejoignent sur ce point les préconisations des encyclopédistes : pour lutter contre la pauvreté et la délinquance populaire, il faut augmenter le temps consacré au travail.
Jamais je n'ai entendu nos Anti-Lumières (voir ci-dessous) souligner cette surprenante coïncidence. Ou bien ?
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