Qu’il me soit permis d’ajouter
encore un mot sur l’idée qu’on se fait des maladies dont les individus qui
composent le genre humain sont si souvent affligés. Elles viennent de
Dieu ; c’est Dieu qui les envoie, la chose est indubitable (…) Que quelquefois…
Dieu visite les peuples et les particuliers en leur envoyant immédiatement des maladies
pour les humilier et les châtier, c’est sur quoi la Révélation ne laisse aucun
doute. (…) Contre l’intervention immédiate de la Providence, tous les moyens
humains, toutes les ressources de l’art sont parfaitement inutiles. Il n’y a
point de préservatif contre les justes coups de la main divine, que de ne pas
les attirer par une conduite vicieuse…
Essai apologétique sur l'Inoculation, 1755
Charles Chais
(pasteur protestant suisse)
Th. Tronchin, qui introduisit l'inoculation en France en 1756 |
Jenner inoculant un enfant |
***
Vous avez voulu, Seigneur, nous
prouver avec quelle facilité vous pouviez, au milieu de notre sécurité, nous
faire éprouver le même sort. Nous avons entendu votre voix et compris les
desseins de votre miséricorde. La terre a tremblé sous nos pieds ; nous
avons compté les secousses ; nos maisons ont été agitées ; les murs
de cet édifice sacré en portent encore les empreintes ; un peu plus de
force dans les ébranlements, et il y aurait eu du bouleversement et de la
destruction. Nous en avons été quittes pour la frayeur : puisse-t-elle
être salutaire, efficace, permanente ! Oh ! Puisse-t-elle faire des
impressions si profondes, que les distractions du monde, que la dissipation
d’un siècle frivole ne soient pas capable de les effacer ! Craignons celui
devant qui toute la nature tremble, et qui fait trembler la terre quand il lui
plait. Craignons celui qui peut détruire ce globe qu’il a formé…
Extrait d’un sermon
prononcé par Elie Bertrand (pasteur protestant suisse) après le séisme de Lisbonne
en 1755
Lisbonne, une ville rayée de la carte du monde |
***
Le Seigneur, mes très chers
Frères a exercé sur nous dans sa justice ses plus redoutables vengeances, les
douleurs de la mort nous ont assiégés pendant un an entier, des milliers de
victimes ont été de toutes parts immolées à la colère de Dieu allumée par nos
crimes, le deuil et les larmes ont fait le triste partage de cette ville
désolée, devenue dans son affliction un sujet de crainte et d’horreur à toutes
les nations de l’univers, qui des extrémités de la terre venaient auparavant y aborder
avec empressement. Mais enfin nous éprouvons dans cet heureux jour que si le
Dieu des miséricordes se fâche contre les pêcheurs, s’il les menace, son
courroux ne dure pas toujours et cède à la fin à la bonté.
Extrait d’un
mandement de Monseigneur l’évêque de Marseille qui ordonne de rendre à Dieu de
solennelles actions de grâces de ce que par sa miséricorde la contagion a
entièrement cessé dans Marseille (1721)
l'évêque de Marseille secourant une victime de la "colère de Dieu" |
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