Il faut se dépêcher d'en rire pour éviter d'en pleurer...
Voir ces sinistres individus endosser un gilet jaune, clamer leur solidarité à l'égard du mouvement, puis tenir de tels discours...
Tenez, si le coeur vous en dit, j'ai sélectionné deux extraits qui méritent qu'on s'y attarde.
Oui, vous avez bien entendu : ils rêvent du retour d'une « monarchie catholique » et plaident en faveur d'une « constitution qui a pour source la loi divine pour les croyants et la loi
naturelle pour les non-croyants ». Vraiment ? Sans rire ? Imaginons donc un cas de figure : sous ce nouveau régime, qu'adviendrait-il si je blasphémais, si je pratiquais l'adultère, si je me livrais à des pratiques sexuelles condamnables etc..., laquelle de ces lois prévaudrait au moment de me juger ? Et faudrait-il vraiment que je me déclare non-croyant pour bénéficier de la clémence du tribunal? L'intervenant de gauche me fournit un indice précieux lorsqu'il affirme que « beaucoup de gilets jaunes rejettent le
mariage pour tous ».
Aïe... J'ai compris.
Dans ce futur Ancien Régime qu'ils appellent de leurs voeux, mieux vaut que je me tienne à carreau si je ne veux pas être roué vif place de Grève.
D'autant que ces tristes sires seraient du côté du manche et moi de la cognée.
Grisée par cet entre-soi, Marion Sigaut revient alors au récit de cet âge d'or que fut l'Ancien Régime :
« la démocratie c’est ce qui se passait avant » car « les gens n’attendaient pas que le roi leur fasse leurs lois … chaque village avait son propre fonctionnement ». Là, je dois me pincer pour être certain d'avoir bien entendu (je souffre d'acouphènes depuis quelque temps). Et personne dans le public pour la reprendre ? Non, j'oubliais : il faut montrer patte blanche pour assister à ces conférences. D'ailleurs ce même public frémit d'aise lorsque l'historienne du net se met soudain à éructer contre "Bruxelles" puis "Tel Aviv". Vous trouvez ça nauséabond? Bah, chez ces gens-là, ce parfum serait plutôt vivifiant... Car la République est sataniste, la République, c'est "les vaccins … la sexualisation des enfants …. l’invasion pornographique". Et dans ce « génocide républicain », « le programme a été écrit ». Oui, tout est écrit là-bas, dans l'ombre, par une main invisible, par de vilaines personnes (au choix, les illuminati, juifs, francs-maçons, reptiliens et consorts) qui se livrent depuis des siècles à d'affreux complots contre notre civilisation. Pour se soustraire à ces influences délétères, Marion Sigaut nous donne enfin un précieux conseil :
« la démocratie c’est ce qui se passait avant » car « les gens n’attendaient pas que le roi leur fasse leurs lois … chaque village avait son propre fonctionnement ». Là, je dois me pincer pour être certain d'avoir bien entendu (je souffre d'acouphènes depuis quelque temps). Et personne dans le public pour la reprendre ? Non, j'oubliais : il faut montrer patte blanche pour assister à ces conférences. D'ailleurs ce même public frémit d'aise lorsque l'historienne du net se met soudain à éructer contre "Bruxelles" puis "Tel Aviv". Vous trouvez ça nauséabond? Bah, chez ces gens-là, ce parfum serait plutôt vivifiant... Car la République est sataniste, la République, c'est "les vaccins … la sexualisation des enfants …. l’invasion pornographique". Et dans ce « génocide républicain », « le programme a été écrit ». Oui, tout est écrit là-bas, dans l'ombre, par une main invisible, par de vilaines personnes (au choix, les illuminati, juifs, francs-maçons, reptiliens et consorts) qui se livrent depuis des siècles à d'affreux complots contre notre civilisation. Pour se soustraire à ces influences délétères, Marion Sigaut nous donne enfin un précieux conseil :
" Retournez vivre dans les campagnes ". Le retour à la terre ! Mais bien sûr ! Car comme le disait fort bien ce brave Maréchal, "la terre, elle, ne ment pas" !
NB : Un détail, toutefois. Pour parler de Rousseau, encore faut-il connaître sa vie (notamment son rapport au monde paysan) mais également ses écrits. Ci-dessous quelques extraits de son discours sur l'économie politique, écrit en 1755.
Quand on voit un
gouvernement payer des droits, loin d'en recevoir, pour la sortie des blés dans
les années d'abondance, et pour leur introduction dans les années de disette,
on a besoin d'avoir de tels faits sous les yeux pour les croire véritables, et
on les mettrait au rang des romans, s'ils se fussent passés anciennement. Supposons
que pour prévenir la disette dans les mauvaises années, on proposât d'établir
des magasins publics, dans combien de pays l'entretien d'un établissement si
utile ne servirait-il pas de prétexte à de nouveaux impôts ? A Genève ces
greniers établis et entretenus par une sage administration, font la ressource
publique dans les mauvaises années, et le principal revenu de l'État dans tous
les temps (…)
De toutes les autres impositions, le cens sur les terres
ou la taille réelle a toujours passé pour la plus avantageuse dans les pays où
l'on a plus d'égard à la quantité du produit et à la sûreté du recouvrement,
qu'à la moindre incommodité du peuple. On a même osé dire qu'il fallait
charger le paysan pour éveiller sa paresse, et qu'il ne ferait rien s'il
n'avait rien à payer. Mais l'expérience dément chez tous les peuples du monde
cette maxime ridicule : c'est en Hollande, en Angleterre, où le cultivateur
paye très peu de chose, et surtout à la Chine ou il ne paye rien, que la terre
est le mieux cultivée. Au contraire, partout où le laboureur se voit chargé à
proportion du produit de son champ, il le laisse en friche, ou n'en retire
exactement que ce qu'il lui faut pour vivre. Car pour qui perd le fruit de sa
peine, c'est gagner que ne rien faire; et mettre le travail à l'amende, est un
moyen fort singulier de bannir la paresse.
De la taxe sur
les terres ou sur le blé surtout quand elle est excessive, résultent deux
inconvénients si terribles, qu'ils doivent dépeupler et ruiner à la longue tous
les pays où elle est établie.
Le premier vient
du défaut de circulation des espèces, car le commerce et l'industrie attirent
dans les capitales tout l'argent de la campagne : et l'impôt détruisant la
proportion qui pouvait se trouver encore entre les besoins du laboureur et le
prix de son blé, l'argent vient sans cesse et ne retourne jamais; plus la ville
est riche, plus le pays est misérable. Le produit des tailles passe des mains
du prince ou du financier dans celles des artistes et des marchands; et le
cultivateur qui n'en reçoit jamais que la moindre partie, s'épuise enfin en
payant toujours également et recevant toujours moins. Comment voudrait-on que
pût vivre un homme qui n'aurait que des veines et point d'artères, ou dont les
artères ne porteraient le sang qu'à quatre doigts du cœur ? (…)
Le second
inconvénient vient d'un avantage apparent, qui laisse aggraver les maux avant
qu'on les aperçoive. C'est que le blé est une denrée que les impôts ne
renchérissent point dans le pays qui la produit, et dont malgré son absolue
nécessité, la quantité diminue, sans que le prix en augmente; ce qui fait que
beaucoup de gens meurent de faim, quoique le blé continue d'être à bon marché,
et que le laboureur reste seul chargé de l'impôt qu'il n'a pu défalquer sur le
prix de la vente. Il faut bien faire attention qu'on ne doit pas raisonner de
la taille réelle (ndlr : cet impôt pesait sur la terre, non sur l'individu) comme des droits sur toutes les marchandises qui en font
hausser le prix, et sont ainsi payés moins par les marchands, que par les acheteurs.
Car ces droits, quelque forts qu'ils puissent être sont pourtant volontaires,
et ne sont payés par le marchand qu'à proportion des marchandises qu'il
achète; et comme il n'achète qu'à proportion de son débit, il fait la loi au
particulier. Mais le laboureur qui, soit qu'il vende ou non, est contraint de
payer à des termes fixes pour le terrain qu'il cultive, n'est pas le maître
d'attendre qu'on mette à sa denrée le prix qu'il lui plaît; et quand il ne la
vendrait pas pour s'entretenir, il serait forcé de la vendre pour payer la
taille, de sorte que c'est quelquefois l'énormité de l'imposition qui maintient
la denrée à vil prix.
***
pour rappel, ces quelques mots prononcés par M.S |
NB du 3/03 : quantité de messages gentils sur mes commentaires concernant cette brave dame. Merci beaucoup. Hélas, je ne peux pas tout suivre. Son propos est dans l'air du temps, à charge pour les historiens de s'emparer du net et de ne pas laisser cette avenue aux histrions. Pour les autres : demandez-vous d'où parle cette femme, et surtout : reportez-vous aux textes !!!
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