Avant d'écrire, je dois nécessairement "voir" les scènes, les imaginer en train de se dérouler sous mes yeux. Evidemment, il m'arrive souvent de faire appel aux cinéastes et à certains films dont l'intrigue prend place au XVIIIème siècle.
Au-dessus de tout, je place l'extraordinaire Barry Lyndon de Kubrick. Jamais je n'ai été autant ému que par le destin picaresque et tragique de Redmond Barry, cet aventurier sans foi ni loi, totalement amoral, et pourtant poignant. Avouons-le, la très belle Marisa Berenson (l'épouse de Redmond) n'est pas étrangère à la fascination que j'éprouve pour cette oeuvre. Le film est d'une lenteur calculée, porté par la musique de Haendel et Schubert. Je vous recommande notamment la sublime scène de la terrasse, totalement muette, lorsque Redmond séduit la jeune femme, après avoir quitté la table de jeu (on la trouve sur ce blog). Observez ce mouvement presque irréel, alors qu'elle se retourne pour lui faire face, et vous constaterez à quel degré Kubrik pouvait porter ses exigences de perfection. Et si je n'évoque pas la scène qui précède, tournée sans autre source d'éclairage que les bougies, c'est parce qu'elle est déjà connue de tous.
En ce qui concerne Les Liaisons dangereuses de Frears, je n'ai jamais compris pourquoi les réalisateurs français se montraient incapables d'adapter leurs propres classiques (lisez ce roman de Laclos !). Dans le film de Frears, le trio Malkovich-Close-Pfeiffer fonctionne à merveille. Là encore, tout est dans la nuance et l'implicite, notamment le jeu de Malkovich qui restitue parfaitement la dimension tragique de son personnage. A comparer ce film au Valmont de Forman, on comprend mieux à quel point cette adaptation est réussie.
Achevons avec le Ridicule de Patrice Leconte, que le réalisateur a visiblement pris énormément de plaisir à tourner. Les bons mots et autres piques de ses repas, il les a puisés dans des recueils de citations du XVIIIème siècle. Et ces dialogues font mouche, l'ambiance des salons aristocratiques étant par ailleurs parfaitement restituée. Même le personnage de l'abbé, incarné par le regretté Giraudeau, peut sembler crédible, alors que tout, de son aspect vestimentaire jusqu'à sa coiffure, est totalement fantaisiste ! Et que dire de la très sensuelle et vénéneuse Fanny Ardant, dont décidément je ne parviendrai jamais à me lasser...
J'allais oublier le très beau Amadeus de Forman ! Etrangement, c'est le personnage de Salieri, joué par F Murray Abraham, qui me semble le plus réussi. Quant à la musique, je continue de placer Mozart au-dessus de tous les autres...
En achevant cet article, j'aurais voulu évoquer des films ratés sur le XVIIIème siècle, et il ne m'en vient aucun ... Qu'en ai-je donc fait ?
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