La nouvelle
Messaline, tragédie en un acte
(par Pyron, dit
Prepucius)
Lassée du peu
de vigueur de son amant Vitus, Messaline a convoqué trois de ses
prétendants ; car, a-t-elle dit, « celui qui de vous trois est le plus vigoureux, entrera dans mon lit, en
me foutant le mieux. »
SCENE V
MESSALINE,
PINEZ, MATRICIUS, NOMBRILIS
(…)
MESSALINE.
Ne perdons pas
de temps à des discours frivoles;
Il faut des
actions et non pas des paroles. ,
Nombrilis, en
ces lieux, me foutra le premier,
Matricius
ensuite, et Pinez, Ie dernier.
Allons au dieu
Priape offrir ce sacrifice :
Suivez-moi,
Nombrilis, venez, entrez en lice ;
Couchons-nous sur ce lit... je
décharge déjà;
Et toi, décharges-tu?
Et toi, décharges-tu?
NOMBRILIS.
Laisse faire, va, va.
Laisse faire, va, va.
MESSALINE.
Mais, quoi! ton vit débande, et le lâche recule;
Je te croyais au moins la force d'un Hercule :
Retire-toi d'ici, laisse-moi, pousse-mol,
Que le diable t’emporte et le casse le col.
Venez, Matricius, et remplissez la place:
Quand je suis tout un feu, d'où vous vient cette glace ?
Où donc est votre vit?
Mais, quoi! ton vit débande, et le lâche recule;
Je te croyais au moins la force d'un Hercule :
Retire-toi d'ici, laisse-moi, pousse-mol,
Que le diable t’emporte et le casse le col.
Venez, Matricius, et remplissez la place:
Quand je suis tout un feu, d'où vous vient cette glace ?
Où donc est votre vit?
MATRICIUS.
Madame, le voilà.
Madame, le voilà.
MESSALINE.
Je tombe, juste
ciel, de Charibde en Scylla ; Vous ne pouvez bander; dieux!
quel funeste orage!
(A Pinez. )
(A Pinez. )
Quoi ! dans
un si beau champ vous manquez du courage
PINEZ
Madame, je
bandais, mais je ne bande plus.
MESSALINE
Ah! c’est trop
en un jour essuyer de refus.
Bande-à-l'aise,
fuyez, ôtez-vous de ma vue;
Vos vits ne
bandent pas quand je suis toute nue ?
Fuyez, dis-je,
fuyez, craignez les mouvemens Qu’exciterait
l'ardeur de mes ressentimens.
SCENE VI
MESSALINE,
seule
O rage ! ô
désespoir! ô Vénus ennemie!
Étais-je réservée à cette ignominie?
N'ai-je donc encensé ton temple et tes autels
Que pour être l’objet du faible des mortels?
Tu peux voir aujourd’hui rater ces quatre infâmes
Et n’entreprendre pas la vengeance des femmes?
N'est-ce donc pas pour toi le plus sanglant affront,
Qu'on m'ait enfin réduite à me branler le con ?
Venge-toi, venge-moi, saisis-toi de la foudre,
Étais-je réservée à cette ignominie?
N'ai-je donc encensé ton temple et tes autels
Que pour être l’objet du faible des mortels?
Tu peux voir aujourd’hui rater ces quatre infâmes
Et n’entreprendre pas la vengeance des femmes?
N'est-ce donc pas pour toi le plus sanglant affront,
Qu'on m'ait enfin réduite à me branler le con ?
Venge-toi, venge-moi, saisis-toi de la foudre,
Et que leurs vits
molets soient tous réduits en poudre.
O terre!
entr'ouvre-toi sous leurs pas chancelans !
Déesses des enfers, inventez des tourmens ;
Déesses des enfers, inventez des tourmens ;
Creusez à
chaque instant abyme sur abyme,
Qu'ils apprennent enfin comme on punit le crime:
Et, renversant pour eux les ordres des destins.
Faites qu'après leur mort ils foutent des putains,
Dont les cons vérolés, du fond de leurs matrices,
Ne lancent sur leur vit que poulains, chaudes-pisses; Que de sales morpions leur corps soit tout couvert; Qu'ils déchargent toujours un foutre jaune et vert,
Qu'ils apprennent enfin comme on punit le crime:
Et, renversant pour eux les ordres des destins.
Faites qu'après leur mort ils foutent des putains,
Dont les cons vérolés, du fond de leurs matrices,
Ne lancent sur leur vit que poulains, chaudes-pisses; Que de sales morpions leur corps soit tout couvert; Qu'ils déchargent toujours un foutre jaune et vert,
Et qu'un
chancre brûlant , en tourmentant leur âme,
Leur apprenne sans
cesse à rater une femme.
SCENE VII
MESSALINE, UN
GARDE
LE GARDE.
Madame, votre
père en ce moment arrive,
Le Peuple, pour
le voir, s’empresse sur la rive :
On n’entend que
des cris :mais il entre en ces lieux ;
Cachez-lui,
pour un temps, le trouble de vos yeux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour commenter cet article...