Le 18 novembre 1761, après le réquisitoire du procureur et un procès bâclé, les Capitouls rendent leur sentence.
Carbonnel, assesseur, vote pour la relaxation de tous les accusés et le procès au cadavre. Labat, assesseur, vote pour que Calas père, Calas fils et la mère soient pendus et leurs corps brûlés; Lavaysse condamné aux galères, et la servante relaxée. Ferlup, assesseur, vote pour que Calas père soit mis à la question. Boyer, capitoul, vote pour appliquer à la question ordinaire et extraordinaire Calas père, Calas fils et la mère ; et que Lavaysse et Jeannette soient présentés à la question. Chirac, capitoul, est du même avis. David, capitoul, est du même avis que l'assesseur Labat, à la différence qu'il vote pour la condamnation de la servante à cinq ans de réclusion. Roques de Bechon, capitoul, vote pour que tous les cinq soient soumis à la question ordinaire et extraordinaire.
MM. Labat, Ferlup et David de Baudrigue se rangent à l'avis du capitoul Boyer. On condamne donc Calas père, Calas fils et Mme Calas à la question ordinaire et extraordinaire, les deux hommes devant ensuite être roués et la femme pendue ; Lavaysse (connaissance de la famille, et présent au moment des faits) et Jeannette (servante de la famille Calas) seront quant à eux présentés à la question.
MM. Labat, Ferlup et David de Baudrigue se rangent à l'avis du capitoul Boyer. On condamne donc Calas père, Calas fils et Mme Calas à la question ordinaire et extraordinaire, les deux hommes devant ensuite être roués et la femme pendue ; Lavaysse (connaissance de la famille, et présent au moment des faits) et Jeannette (servante de la famille Calas) seront quant à eux présentés à la question.
Le même jour, on communique l'arrêt aux accusés, qui en appellent alors au parlement de Toulouse.
Après la sentence des capitouls, les condamnés sont transférés de la prison de l'hôtel de ville à celle du palais. Le 5 décembre, le parlement de Toulouse, après avoir étudié l’appel, casse la sentence des capitouls, retient la cause quant au fond, et maintient le commencement d'information. Etienne de Boissy, conseiller, est chargé de continuer l'inquisition.
En présence du parlement de Toulouse, les accusés choisissent pour défenseur Me Sudre, avocat distingué, qui publie en leur faveur plusieurs mémoires.
Le 9 mars, en appel, le parlement livre le seul Calas à la question. Sur treize juges, huit ont voté la mort.
Pendant l'interrogatoire, Calas s'est contredit à plusieurs reprises, semble-t-il. Ainsi, le 15 octobre, il reconnaît avoir trouvé son fils "pendu à une corde à la porte du magasin" (voir ci-dessous), fait qu'il avait dissimulé jusque-là.
On le met alors à la question ordinaire, qui consiste, à Toulouse, dans l’appareil suivant. A terre, sur le plancher, sont placés deux boutons éloignés l'un de l'autre d'un pied environ. Le bouton s’attache aux fers que le patient porte aux pieds. De ce bouton partent de grosses cordes qui se roulent sur un tour à bras. Deux anneaux partent aussi des cordes qui viennent saisir les poignets du supplicié : de cette façon les quatre membres sont fixés. Au signal donné, les exécuteurs se mettent à l’œuvre: l’un fait aller le tour, l'autre tient les cordes, un troisième place son pied sur le bouton. Cela permet d’étirer les membres et aussi de les élever un peu. Jean Calas subit cette question ordinaire avec fermeté, et persiste dans ses déclarations.
On fait alors approcher du patient le P. Bourges, docteur royal de l’Université, et le P. Caldagués, dominicain, pour l’exhorter. Une demi-heure après, on étend Jean Calas sur un banc pour le soumettre à la question extraordinaire de l’eau, qui consiste à verser une certaine quantité d'eau par le moyen d'un tube dans la bouche du supplicié. Il supporte encore avec constance cette seconde question, et persiste dans ses déclarations premières. Jean Calas, accompagné des deux prêtres, est placé sur le chariot et conduit devant la grande porte de l’église Saint-Etienne, où il fait à genoux amende honorable. A ses côtés se tient le dominicain, chargé d'obtenir in extremis des aveux.
On arrive enfin à la place Saint-Georges où l’échafaud est dressé. Calas est étendu pour être roué vif : on lui rompt les membres à coups de barres de fer, puis on l'expose sur la roue, la face tournée vers le ciel. Il y reste deux heures, toujours conscient, puis il est étranglé par le bourreau qui jette son corps dans le bûcher.
L'exécution a eu lieu le 10 mars 1762, vers les trois heures de l’après-midi, sur la place Saint-Georges à Toulouse.
Le 18 mars, faute d'aveux, le Parlement bannit Pierre Calas (le 2nd fils) du royaume ; la mère, Lavaysse et la servante sont quant à eux relaxés, faute de preuves. ( à suivre)
arrêt de condamnation |
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