SCÈNE PREMIÈRE.
VASTA, TETASSE, LE GRAND-PRÊTRE,
GARDES, PEUPLE.
VASTA.
Rendons grâces, amis, au dieu qui nous protège,
Vit-molet est foutu, ce lâche sacrilège,
Du culte de Priape indigne observateur,
Dans Fout-six-coups enfin reconnaît un vainqueur :
En tombant sous ses coups il lui cède ma fille;
Il renonce à jamais à la main de Conille;
Célébrons du vainqueur le glorieux retour,
Et qu’au plaisir de foutre on consacre ce jour.
De mon
ordre suprême instruisez la princesse,
Je veux qu’à Fout-six-coups, montrant de la tendresse,
Son cœur deVit-molet perde tout souvenir,
Et
prépare son con pour un nouveau plaisir:
Obéissez, Tetasse; et nous, volons au
temple:
Quand il s’agit de foutre, il faut donner l’exemple. ,
SCÈNE II.
VASTA, FRAPPART, VIT-EN-L'AIR,
GARDES.
VIT-EN-L'AIR.
Madame, à vos genoux, le prince que je sers
Amenait Vit-molet accablé de ses fers.
L’air, qui retentissait du bruit de sa victoire,
Ne lui faisait plus voir d’ennemis de sa gloire:
Quand ce
traître , animé par de nouveaux transports,
A saisi Fout-six-coups par le milieu du corps,
Et,
lui prenant alors les couilles par derrière,
Aux yeux de tout le monde il l’a
foutu par terre:
Fout-six-coups se relève, et, d’un air furieux,
Tu m’as
trahis, dit-il, mais j’atteste les dieux
Que , pour venger l’affront que tu
fais à mes couilles,
Des tiennes à l’instant ce glaive te dépouille.
A peine a-t-il parlé, que Vit-molet, vaincu,
Se voit châtré, madame, et tombe sur le cul.
Je meurs! est le seul mot que prononce sa bouche.
Malgré sa trahison, son supplice me touche;
Tout le monde en frémit, et, jusqu’à son vainqueur
Qui, détournant les yeux de ce sujet d’horreur,
De cet
événement m’envoie vous instruire;
Prêt d’obéir aux lois que vous voulez prescrire. .
SCÈNE III.
VASTA, TETASSE.
VASTA.
Eh bien! Conille enfin, se rendant à. mes lois,
De Fout-six-coups vient-elle admirer les exploits?
Parle, l’as-tu trouvée ?
TETASSE.
Ah! pardonnez, madame,
A la juste douleur qui pénètre mon
âme.
La princesse n’est plus, elle est morte en foutant;
Maudissant jusqu’aux
dieux, dans son dernier moment,
Sous un vit de mulet, enfin anéantie,
En déchargeant, princesse, elle a perdu la vie.
VASTA.
J ‘apprends en m’en foutant ce prétendu malheur;
Vous ne me
verrez pas marquer de la douleur
Du lâche Vit-molet devenant la maîtresse,
Elle dut renoncer dès lors à ma tendresse.
Ma fille, un jour, aurait déshonoré mon nom:
Je préfère sa mort à ce honteux affront.
L’aze foute plutôt tout mon royaume ensemble.
Que de faire
jamais quelqu’un qui lui ressemble.
C’est assez s’occuper d’un aussi vil objet,
Ainsi le veut Priape, et Vasta s’y soumet;
Que Fout-six-coups plutôt occupe nos pensées:
Il approche,
éloignons ces funestes idées.
SCÈNE IV ET DERNIÈRE.
FOUT-SIX-COUPS, VASTA.
FOUT-SIX-COUPS, partant au bout d'une fourche les couilles
de Vit-molet.
Du traître Vit-molet que les couilles fumantes
Ornent de ce palais les voûtes éclatantes,
Et servent à jamais de preuve à l’univers,
Qu’il s’est vu de ma main foutre l’âme à l’envers.
(à Vasta)
Madame, vous savez que mon rival lui-même
A forcé ma douceur, et que sa haine extrême
A voulu de sa main m'arracher les couillons:
Mon bras sut l’en punir, et ses deux testicules
Vont orner désormais l’un de vos vestibules.
J ’attends de votre part ma grâce ou mon arrêt.
VASTA.
Ah! n’attendez de moi, seigneur, aucun regret,
Quoique
Priape même ait frappé ma famille;
Car vous n’ignorez pas que je n’ai plus de
fille;
Elle s’est immolée à son ressentiment,
Et la mort l’a rejoint à son infâme amant.
Je m’en fous, je l’ai dit, et je vous le répète,
Mais il
paraît qu’ici Fout-six-coups la regrette.
FOUT-SIX-COUPS.
Moi !
VASTA.
Vous.
FOUT-SIX-COUPS.
Non, non, jamais.
VASTA.
Eh bien! prouvez-le-moi.
FOUT-SIX-COUPS.
Que faut-il faire ?
VASTA.
Foutre, et recevoir ma foi.
Si vous ne bandez pas, seigneur, la diligence
Peut encore à vos sens donner de l’existence:
J ’ai fait dans mon palais assembler les putains;
Attendons tout ici du secours de leurs mains.
FOUT-SIX-COUPS.
Qui, moi! madame, avoir recours à l’artifice!
Non, je mériterais le plus honteux supplice,
Si mon vit un moment pouvait se relâcher
Au point de ne pouvoir vous faire décharger.
Je vais faire bidet, et près de vous, princesse,
Je revole à l’instant vous patiner la fesse,
Vous foutre, vous branler jusqu’à. demain matin;
A force de bander, mériter votre main;
Et, si ce n’est assez, ma vigueur éclatante,
Sans art et sans secours devenant plus brillante,
Entreprendra de foutre, aux yeux de l’univers,
Le prêtre, la prêtresse, et le
dieu que je sers.
VASTA.
Tombez à ses genoux, rendez-lui votre hommage.
Un dieu
lui-même, un dieu ferait-il davantage ?
Mottes, cons, culs, tenons,
apprêtez-vous pour lui,
Fout-six-coups désormais est votre seul appui.
ARGUMENT DU BALLET.
Les prêtresses commencent le ballet, seules, et font
l’exercice du godemiché ;
elles sont interrompues par les guerriers , qui forment avec elles les trente-deux postures de l’Arétin, et le pas de
deux de la viole d’amour.
VERS
Adressés au Public par mademoiselle RAUCOURT, après avoir
rempli le rôle de Vasla.
Loin d’ici, fouteurs à la glace,
Dont le vit, effrayé
d’aller jusqu’à deux coups,
Molit dès le premier, et déserte la place;
Loin
d’ici; mes faveurs ne seront pas pour vous.
VERS
Adressés au Public par LEKAIN, qui avait fait le rôle de
Fout-six-coups.
Jeunesse, au bordel aguerrie,
Ayez toujours le vit au con,
En foutant l’on sert sa patrie:
Qu’on soit sage, à quoi lui sert-on?
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