Les deux adversaires s'affrontent pendant quelque temps à fleurets mouchetés, sans rien laisser paraître (du moins au public...) de la haine qui les anime l'un contre l'autre.
Mais comme ce sera le cas plus tard avec La Beaumelle, Fréron ou encore Palissot (voir entrée Voltaire et ses ennemis), le poète ne pardonne jamais les outrages qu'on lui a faits.
En l'occurrence, il attend surtout le moment propice pour frapper.
En l'occurrence, il attend surtout le moment propice pour frapper.
Et ce moment arrive en 1738, après une énième fâcherie entre les deux hommes causée par une énième pique lancée par Desfontaines dans sa gazette. Dans un courrier adressé à Thiériot le 5 juin, Voltaire a déjà troussé une petite épigramme fort cinglante.
Pour l’amour anti-physique
Desfontaines flagellé
A, dit-on, fort mal parlé
Du système newtonique.
Il a pris tout à rebours
La vérité la plus pure;
Et ses erreurs sont toujours
Des péchés contre nature.
Cela ne laisse rien augurer de bon pour son adversaire...
En effet, fin octobre paraît un pamphlet attribué à un certain chevalier de Mouhy, et dans lequel Voltaire s'acharne sans retenue contre Desfontaines. Il y rappelle également le rôle qu'il a joué dans la libération de l'abbé en 1724.
Ne reculant devant aucune outrance, le frontispice de la brochure présente même le pauvre abbé à genoux, et recevant le fouet. La gravure est accompagnée d'une nouvelle épigramme particulièrement piquante :
Jadis curé, jadis Jésuite,
Partout connu, partout chassé
Il devint auteur parasite
Et le public en fut lassé.
Pour réparer le temps passé
Il se déclara Sodomite.
À Bicêtre il fut bien fessé,
Dieu récompense le mérite
Desfontaines fessé |
Le Tout Paris éclate de rire, les yeux déjà tournés vers Desfontaines, dans l'attente de sa riposte. Celle-ci ne se fait pas attendre. Elle a pour titre la Voltairomanie et paraît au mois de décembre 1738.
Des les premières lignes, Voltaire y est traité de "concierge du Parnasse"... La suite se résume à un chapelet d'injures : "écrivain téméraire, pour qui ni les moeurs, ni la bienséance, ni l'humanité, ni la vérité n'ont jamais rien eu de sacré"... "esprit faux". La Henriade ? "un mauvais tissus de fictions usées ou déplacées...où il y a plus de fautes contre la langue que de pages"... "imposteur"... "faux, impudent et calomniateur"
Et de conclure ainsi :
(à suivre)
Des les premières lignes, Voltaire y est traité de "concierge du Parnasse"... La suite se résume à un chapelet d'injures : "écrivain téméraire, pour qui ni les moeurs, ni la bienséance, ni l'humanité, ni la vérité n'ont jamais rien eu de sacré"... "esprit faux". La Henriade ? "un mauvais tissus de fictions usées ou déplacées...où il y a plus de fautes contre la langue que de pages"... "imposteur"... "faux, impudent et calomniateur"
Et de conclure ainsi :
(à suivre)
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