vendredi 15 mai 2015

1789 vu par CIVITAS


L'institut CIVITAS se définit comme un "lobby catholique traditionaliste". Très actif lors des manifestations contre le mariage pour tous, il dispose également d'un site internet particulièrement instructif, dont sont issues les quelques lignes qui suivent, extraites d'un dossier consacré à 1789 et aux "droits de l'homme"...
Qu'il me semble loin, le temps où Kant lançait à la face du monde
: "Les lumières sont ce qui fait sortir l’homme de la minorité qu’il doit s’imputer à lui-même. La minorité consiste dans l’incapacité où il est de se servir de son intelligence sans être dirigé par autrui. Il doit s’imputer à lui-même cette minorité, quand elle n’a pas pour cause le manque d’intelligence, mais l’absence de la résolution et du courage nécessaires pour user de son esprit sans être guidé par un autre. Sapere aude, aie le courage de te servir de ta propre intelligence ! voilà donc la devise des lumières.
Alain Escada, président de Civitas

Le grand Pape Pie IX disait : « La Révolution est inspirée par Satan lui-même. Son but est de détruire de fond en comble l’édifice du Christianisme et de reconstituer sur ses ruines l’ordre social du paganisme. » (…) Satan est le père de toutes les rebellions. « Non serviam ! » La révolution commencée au Ciel est perpétuée dans l’humanité par l’action de Satan. La Chute introduisit l’esprit d’orgueil et de révolte, qui est le principe de la révolution. Le mal a grandi, creusant de plus en plus profond dans le cœur et l’esprit des hommes, et la texture des sociétés, depuis les anciennes hérésies et le laïcisme médiéval jusqu’à l’Humanisme et au Protestantisme, aux Lumières et à Rousseau, jusqu’à prendre une forme institutionnelle dans la Révolution française. Puis, avançant vers le cœur de l’Église, le but est en vue : « La Révolution française est l’annonciatrice d’une révolution plus grande, plus sérieuse, qui sera la dernière. » (Babeuf
La conception chrétienne de l’Histoire n’est pas simplement la conviction que les évènements historiques sont dirigés par la Divine Providence, mais aussi la conviction que Dieu intervient dans la vie de l’humanité en agissant directement à certains moments précis en temps et lieu.  
Sans Dieu, l'homme n'aurait ni "repère", ni "idéal"...

(…) Théologiquement parlant, donc, l’histoire du monde n’est rien moins que la réalisation du projet divin pour et dans l’humanité, et, concomitamment, l’histoire de la guerre entre le Christ et Satan, entre Son Église et la Révolution. (….)La Révolution française a consolidé et donné une forme institutionnelle au principe de la Révolution, modelant de cette manière notre monde moderne. À partir de ce moment, beaucoup de catholiques ont tenté en vain de réconcilier ce qui est irréconciliable : les principes du Catholicisme et de la Révolution. Après le second Concile de Vatican, cette tendance générale est devenue le tour d’esprit permanent de la plupart de nos contemporains catholiques (du clergé plus encore que des laïcs), manifestée dans des formules multiples, mais enracinée dans les mêmes idées — la réconciliation des « droits de l’homme » révolutionnaires avec les lois de Dieu, l’acceptation des principes de laïcité et de tolérance, la conviction qu’une telle ligne de conduite est la seule solution et le seul espoir pour l’Église de notre temps. 
affiche de propagande
La crise actuelle n’est pas nouvelle, elle n’a pas commencé avec Vatican II, mais c’est le résultat final d’une longue série de complots et de bévues, de ruses et de faiblesses. En conséquence, la solution ne consiste pas à mettre l’horloge de l’Histoire en marche arrière, vers « la bonne vieille époque » de la veille du Concile. 
Il ne peut y avoir de compromis avec la Révolution. La Vérité catholique est, par nature, intolérante. Elle ne peut coexister avec sa négation. La révolution est anti-chrétienne ; elle n’a aucunement la notion de vérité ou de Bien Commun, et donc elle ne peut, habituellement, produire (et de fait ne produit pas) rien de vrai ni de bon, et la moindre chose vraie ou bonne en elle serait tout simplement accidentelle. À plusieurs reprises les Catholiques sont tombés dans l’illusion en présumant la bonne volonté de l’adversaire. Objectivement, une telle « bonne volonté » n’existe pas (bien que l’adversaire puisse se révéler subjectivement sincère et aimable). 
La Révolution ne peut être combattue avec ses propres armes. Il y a un lien organique, indissoluble entre l’arbre et ses fruits – agere sequitur esse, « les actes de tout être jaillissent de sa nature ». Les institutions et les lois correspondent aux principes dont ils sont issus. Ils ne peuvent pas être utilisés pour atteindre un résultat contraire à ce pour quoi ils ont été créés. Les « libertés » modernes et les institutions « démocratiques » dans lesquelles ils sont enchâssés ne vont pas restaurer la société chrétienne. Il peut arriver que quelque bon résultat survienne par leur intermédiaire, mais cela ne peut être qu’une exception, pas la règle.
Au contraire, leur utilisation va entacher nos principes. La Révolution est plus rompue à leur usage, alors que pour nous, ces armes sont inconnues. La route des compromis est une pente glissante. Une fois le compromis accepté, nous avons besoin de continuer ainsi jusqu’à obtenir quelque résultat – sinon, les sacrifices consentis jusque-là ne seront que pure perte. Un tel besoin d’obtenir des résultats mène, en revanche, à de plus grands compromis. Le compromis est, de plus, entaché et accompagné d’erreurs de jugement, d’imprudence, de confusion, d’obstination et d’aveuglement. En fin de compte, ceux qui acceptent le compromis finissent par considérer comme les pires ennemis du bien commun ceux qui s’accrochent aux vrais principes.
Rapprochement Escada/Belghoul : car le pouvoir temporel compte autant que l'autorité spirituelle...
 

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