Hormis Rousseau, aucun philosophe du XVIIIè siècle ne fut autant haï que Voltaire. Voici ce qu'en disaient certains de ses contempteurs.
Napoléon Bonaparte (1769-1821)
"Si Voltaire surtout a
régné sur ses contemporains, s’il a été
le héros de son temps, c’est que tous alors n’étaient que
des nains. "
Comte Joseph de De Maistre, écrivain et homme politique français (1753-1821)
" Un homme unique, Voltaire, puisqu’il faut le nommer,
à qui l’enfer avait remis ses pouvoirs, se présenta dans
cette nouvelle arène, et combla les voeux de l’impiété.
Jamais l’arme de la plaisanterie n’avait été maniée
d’une façon aussi redoutable, et jamais on ne l’employa contre la
vérité avec autant d’effronterie et de succès. Jusqu’à
lui, le blasphème, circonscrit par le dégoût, ne tuait
que le blasphémateur; dans la bouche du plus coupable des hommes,
il devint contagieux en devenant charmant. Encore aujourd’hui l’homme
sage qui parcourt les écrits de ce bouffon sacrilège, pleure
souvent d’avoir ri. Une vie d’un siècle lui fut donnée, afin
que l’Église sortît victorieuse des trois épreuves
auxquelles une institution fausse ne résistera jamais: le syllogisme,
l’échafaud et l’épigramme. "
L'archevêque d'Auch (1702-1776)
Charles Palissot, auteur dramatique français (1730-1814)
" Il ( Voltaire ) était frondeur à
Londres, courtisan à Versailles, chrétien à Nancy,
incrédule à Berlin. Dans la société il jouait
tour-à-tour les rôles d’Aristipe et de Diogène. Il
recherchait les plaisirs, les goûtait et les célébrait;
s’en lassait et les frondait. Par une suite de ce caractère, il
passait de la morale à la plaisanterie, de la philosophie à
l’enthousiasme, de la douceur à l’emportement, de la flatterie à
la satire, de l’amour de l’argent à l’amour du luxe, de la modestie
d’un sage à la vanité d’un grand seigneur. On a dit que,
par ses familiarités avec les grands, il se dédommageait
de la gêne qu’il éprouvait quelquefois avec ses égaux;
qu’il était sensible sans attachement, voluptueux sans passion,
ouvert sans franchise, et libéral sans générosité.
On a dit qu’avec les personnes jalouses de le connaître il commençait
par la politesse, continuait par la froideur, et finissait ordinairement
par le dégoût, a moins que ce ne fussent des littérateurs
accrédités, ou des hommes puissants qu’il avait intérêt
de ménager ou de conserver."
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