samedi 2 octobre 2010

Ce bon Voltaire (2)

Un texte méconnu, pour commencer, extrait du Dictionnaire philosophique de Voltaire :


"6° La prétendue égalité des hommes, que quelques sophistes mettent à la mode, est une chimère pernicieuse. S’il n’y avait pas trente manoeuvres pour un maître, la terre ne serait pas cultivée. Quiconque possède une charrue a besoin de deux valets et de plusieurs hommes de journée. Plus il y aura d’hommes qui n’auront que leurs bras pour toute fortune, plus les terres seront en valeur. Mais pour employer utilement ces bras, il faut que les seigneurs soient sur les lieux.

16° Plusieurs personnes ont établi des écoles dans leurs terres, j’en ai établi moi-même, mais je les crains. Je crois convenable que quelques enfants apprennent à lire, à écrire, à chiffrer; mais que le grand nombre, surtout les enfants des manoeuvres, ne sachent que cultiver, parce qu’on n’a besoin que d’une plume pour deux ou trois cents bras. La culture de la terre ne demande qu’une intelligence très commune: la nature a rendu faciles tous les travaux auxquels elle a destiné l’homme: il faut donc employer le plus d’hommes qu’on peut à ces travaux faciles, et les leur rendre nécessaire."

Edifiant, non ?
Et puis, cette autre trouvaille, que je dois au Comte Joseph de Maistre, qui s'indigne du traitement réservé par Voltaire au Citoyen Rousseau.
"Avec une fureur qui n'a pas d'exemple, cet insolent blasphémateur en vient à se déclarer l'ennemi personnel du sauveur des hommes ; il ose du fond de son néant lui donner un nom ridicule (...) D'autres cyniques étonnèrent la vertu, Voltaire étonne le vice. Il se plonge dans la fange, il s'y roule, il s'en abreuve ; il livre son imagination à l'enthousiasme de l'enfer qui lui prête toutes ses forces pour le traîner jusqu'aux limites du mal. (...) Sodome l'eût banni.

Pour avoir longuement parcouru la correspondance du patriarche de Ferney, je ne peux que souscrire...

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