lundi 30 mai 2011

L'Encyclopédie (2)

D'alembert et Diderot
 (lire le 1er article)

D'Alembert et Diderot nieront tous deux le rôle joué par l'abbé de Gua dans le projet encyclopédique. En octobre 1747, le registre des délibérations précise que les deux hommes prennent la direction de l'entreprise. Les libraires versent 3000 livres à d'Alembert. Diderot, quant à lui, doit percevoir une somme globale de 7200 livres (1200 livres à la sortie du 1er volume, puis 144 livres par mois). Si Voltaire s'indigne de la modicité de ce salaire, Diderot n'en a que faire. Fasciné par les perspectives qui s'offrent à lui, il rêve uniquement de " fouler aux pieds toutes les vieilles puérilités, renverser les lumières que la raison n'aura point posées..."
Les tâches sont clairement réparties entre les deux directeurs. Diderot assurera le travail éditorial mais également le dépassement du projet initial. D'Alembert, de son côté, profitera de sa notoriété pour recruter des collaborateurs, soit dans les salons qu'il fréquente déjà, soit à l'Académie des sciences. Autour de lui se groupent les savants ; autour de Diderot, on trouve de jeunes hommes de lettres et des philosophes souvent inconnus. Toussaint se charge de la jurisprudence, Eidous s'occupe de la maréchalerie. Et puisque Rameau ne veut pas collaborer, on propose à Rousseau d'écrire les articles sur la musique. Approché par d'Alembert, l'académicien Lemonnier s'occupera de l'électricité ; puis vient d'Holbach, passionné de chimie. En plus de ces figures souvent connues, de nombreux abbés et autres médecins rejoignent les rangs des encyclopédistes.
Frontispice de l'Encyclopédie
Et quand l'argent vient à manquer, la généreuse Madame Geoffrin ouvre largement sa bourse.
Mais malgré ces très nombreux collaborateurs, Diderot est rapidement submergé par l'immensité du travail à effectuer. Dès qu'il manque quelqu'un pour traiter d'un sujet, c'est lui qui s'en charge. Pour la seule lettre A, il écrira plus de deux cents articles ! Les libraires ont vu juste en choisissant ce jeune philosophe presque inconnu, car même si les dernières années seront difficiles, Diderot poursuivra inlassablement sa tâche pendant 25 ans.
Le 28 juin 1751 paraît le premier tome de l'Encyclopédie. Prévu à 1500 exemplaires, le tirage est finalement porté à 2050. Un an plus tard, les libraires jubilent : malgré le coût important de la souscription, ils ont déjà réuni plus de 2000 souscripteurs !

(à suivre ici)

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