jeudi 14 août 2014

Cheverny au XVIIIè siècle

Un moment très agréable, aujourd'hui, à Cheverny...
L'occasion pour moi d'évoquer Jean-Nicolas Dufort, comte de Cheverny (qu'on a croisé dans les mémoires de Louise d'Epinay) et qui s'est porté acquéreur du château en 1764.
le comte de Cheverny

Dans les années qui suivirent, c'est lui qui donna au château l'aspect qu'on lui connaît aujourd'hui. Les quelques lignes ci-dessous sont extraites de ses mémoires, écrites durant la période révolutionnaire, alors qu'il est enfermé en prison à Blois.
 
le château de Cheverny
L’avant-cour, dont les murs étaient à ras de terre, était en blé jusqu’aux marches de l’escalier. Les pavés immenses étaient enterrés et semés. Les croisées du château étaient toutes en vitrages à losanges … Le grand château, composé de cinq pavillons, dont deux en dômes, n’avait en totalité que cinq chambres habitables. Le reste était des couloirs dans des greniers immenses. Tout était dans un abandon déplorable, et mes gens arrivés avant moi, jetaient des hauts cris d’avoir abandonné le séjour le plus agréable, pour venir s’enterrer dans une maison où tout restait à faire. Un salon charmant, que Madame d’Harcourt avait fait arranger pour en faire sa chambre à coucher, pouvait seul adoucir à ma femme le changement de situation. (…) Je commençai d’abord à créer des chambres provisoires. J’en fis une vingtaine à deux lits. (…) nous fîmes nous-mêmes en six semaines, avec un seul peintre, une salle de spectacle délicieuse dans le corps de bâtiment à droite. (…) Je commençai par finir le pont de l’entrée, déblayer la cour d’honneur et faire découvrir le pavé ; je supprimai les croisées à losanges, je fis mettre les neuves en place, et je fis vitrer le tout. (…) Je m’étais arrangé pour faire un pavillon par hiver ; il y en avait cinq, c’était donc pour cinq ans. (…) Heureusement que j’avais acheté des meubles, que j’en avais apporté pour plus de quarante mille francs, et que tous les ans je faisais des emplettes à Paris. Un hiver fut consacré à acheter des cheminées de marbre ; il m’en fallait vingt-sept. (…) Une autre année, je fis l’emplette de soixante serrures de cuivre anglaises, de sorte qu’après douze ans, je rendis ce château un des plus habitables de province.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour commenter cet article...