Critique littéraire et écrivain,
Charles-Augustin Sainte-Beuve a également été un observateur avisé du
siècle des Lumières. Dans ses Causeries du Lundi, il a notamment brossé les portraits des grandes salonnières du XVIIIè siècle.
Si vous êtes femme, si vous êtes
sage, et si votre coeur, tout en prenant feu, se donne encore le temps
de choisir, écoutez un conseil: n’aimez ni Voltaire, ni Jean-Jacques,
ni Goethe, ni Chateaubriand ; si par hasard il vous arrive de rencontrer
de tels grands hommes sur votre chemin. Aimez... qui donc? Aimez qui bonnement
et pleinement vous le rende, aimez qui ait à vous offrir tout un
coeur, n’eût-il aucun nom célèbre et ne s’appelât-il
que le chevalier Des Grieux. Un Des Grieux honnête et une Manon sage,
voilà l’idéal de ceux qui savent être heureux en silence:
la gloire en tiers dans le tête-à-tête ne fait que tout
gâter.
Emilie du Châtelet |
Mais, nous autres moralistes, nous en parlons
bien aise et les choses de la vie ne se règlent pas en si parfaite
mesure. Mme du Châtelet aime Voltaire, et, en se rendant compte de
tout à elle-même, elle passe outre, elle est entraînée.
Au fond, il aime mieux (et elle le sait bien) donner jour à sa Métaphysique
et
la produire en lumière, que de la sacrifier sans bruit à
l’amour et au bon sens: c’est bien là l’homme de lettres dans sa
vérité de nature. Et elle-même qui se plaint, ne l’aime-t-elle
pas un peu pour tout cela, pour « ces lauriers qui le suivent partout?
» Elle a beau ajouter: « Mais à quoi lui sert tant de
gloire? un bonheur obscur vaudrait bien mieux. » S’il avait choisi
et embrassé cette obscurité qu’elle lui désire, elle
ne l’aurait peut-être pas choisi lui-même, et sans doute elle
l’en aimerait moins.
Laissons donc aller les choses, et contentons-nous
de les voir comme elles sont. Ce fut pourtant là le point par où
manqua finalement cette liaison de Mme du Châtelet et de Voltaire:
celui-ci fut plus homme de lettres qu’amant. Au fond, Voltaire n’était
pas et ne pouvait être un véritable amant. Il n’avait que
des admirations d’esprit, et était surtout capable d’amitié.
Presque dès le début de sa liaison avec Mme du Châtelet,
il put lui dire et lui redire ces vers charmants:
Si vous voulez que j’aime encore,
Rendez-moi l’âge des amours... |
Elle acceptait toutefois
cette situation inégale, et jusqu’à un certain point pénible;
durant des années elle s’y montra constante et fidèle. Ce
furent les torts de Voltaire, et, si je puis dire, ses infidélités
littéraires, qui la dégagèrent insensiblement. Dès
le mois de février 1735, durant ce séjour qu’il fait en Hollande,
elle a à se plaindre de lui; il a bien plus à coeur de publier
ses oeuvres et sa philosophie, coûte que coûte, que de revenir
vers l’amie qui l’appelle et qui l’implore:
.
.
« Il est affreux d’avoir
à me plaindre de lui, écrit Mme du Châtelet à
d’Argental; c’est un supplice que j’ignorais. S’il vous reste encore quelque
pitié pour moi, écrivez-lui; il ne voudra point rougir à
vos yeux: je vous le demande à genoux... Si vous aviez vu sa dernière
lettre, vous ne me condamneriez pas; elle est signée, et il m’appelle
Madame!
C’est
une disparate si singulière, que la tête m’en a tourné
de douleur. »
|
Ses torts en ce genre
se renouvelèrent quelques années après. En 1738, par
exemple, au moment où Mme de Grafigny tomba à Cirey, Voltaire
était dans une de ces crises et de ces quintes littéraires
qui « altéraient tout à fait la douceur charmante
de ses moeurs. » Un libelle de l’abbé Des Fontaines l’avait
tellement mis hors de lui, qu’il voulait, à chaque poste où
il recevait des lettres, partir pour Paris, voir les ministres, le lieutenant-criminel,
présenter requête, porter plainte, que sais-je? poursuivre
à extinction sa vengeance. Mme du Châtelet ne pouvait réussir
à lui rendre le calme et à lui persuader que le bonheur de
deux êtres choisis, qui cultivent ensemble la philosophie et les
lettres, ne saurait dépendre de misérables insultes parties
de si bas. Le paradis terrestre de Cirey était devenu un enfer de
tracasseries et d’inquiétudes: " En vérité il
est bien dur, disait-elle, de passer sa vie à batailler dans le
sein de la retraite et du bonheur. Mon Dieu, s’il nous croyait tous deux
(d’Argental et elle), qu’il serait heureux!"
Mme de Graffigny |
Ce fut bien pis quand, trois ou quatre années
plus tard, pendant le séjour qu’ils font à Bruxelles à
l’occasion du procès de Mme du Châtelet, Voltaire lui échappe
complètement pour la politique. Il s’était avisé de
se faire donner une mission secrète de la part du ministère
français auprès du roi de Prusse. Je ne sais quelle ambition
diplomatique, la tentation d’une autre carrière, peut-être
le simple attrait de la nouveauté, le tiennent à ce moment;
il part, il court les petites principautés; il va de Berlin à
Brunswick, à Baireuth (octobre 1743): « Il est ivre absolument,
il est fou des Cours et d’Allemagne. » Le roi de Prusse est
évidemment le grand rival de Mme du Châtelet à cette
heure; singulier rival, ajoute-t-elle amèrement. Elle reste des
semaines entières sans nouvelles de son ami; elle n’apprend plus
ses marches et démarches que par les Gazettes; son coeur est froissé:
.
.
« Que de choses à
lui reprocher! et que son coeur est loin du mien!... Avoir à me
plaindre de lui est une sorte de supplice que je ne connaissais pas...
Tout ce que j’ai éprouvé depuis un mois détacherait
peut-être toute autre que moi; mais, s’il peut me rendre malheureuse,
il ne peut diminuer ma sensibilité... Son coeur a bien à
réparer avec moi, s’il est encore digne du mien. »
|
Évidemment, et
quoi qu’elle en dise, elle se détache. Ces pénibles impressions
purent s’adoucir et se recouvrir durant les années suivantes, quand
Voltaire, son premier caprice épuisé, parut être rentré
dans le cercle magique de Cirey; mais il en demeura une conviction triste
et acquise au fond du coeur de Mme du Châtelet. Nous en retrouvons
la trace et le témoignage dans un petit Traité qu’elle écrivit
vers ce temps sur le Bonheur.
Ce petit Traité, qui renferme
des réflexions fermes et hautes, des remarques fines, et rendues
dans un style net et vif, avec un vrai talent d’expression, a un défaut:
il est sec et positif; il a ce cachet de crudité qui déplaît
tant au milieu des meilleures pages du XVIIIe siècle, et qui fait
que la sagesse qu’on y prêche n’est pas la véritable sagesse.
Oh! que le souffle de Platon semble donc loin, et que sa grâce divine
est envolée! Pour être heureux, dit Mme du Châtelet,
il faut « s’être défait des préjuges, être
vertueux, se bien porter; avoir des goûts et des passions, être
susceptible d’illusion. » Elle commence par poser en principe
« que nous n’avons rien à faire en ce monde qu’à
nous y procurer des sensations et des sentiments agréables.
» Cela peut être vrai philosophiquement; mais, présentée
de cette manière et avec cette crudité, une telle proposition,
sous forme de théorème, a un air peu moral et tout physique
qui déplaît, et presque qui offense. Mme du Châtelet
distingue fort entre les préjugés et les illusions;
elle
veut supprimer les uns et conserver les autres. L’illusion lui semble nécessaire;
elle
veut qu’on se la donne; que, loin de la dissiper, « on épaississe
le vernis qu’elle met sur la plupart des objets. » Mais le propre
de l’illusion, c’est qu’elle est et qu’elle ne se donne pas. L’arc-en-ciel
léger qu’elle jette sur les choses ressembla-t-il donc jamais à
une couche plus ou moins épaisse de vernis qu’on y
met à volonté? Mme du Châtelet croit les passions nécessaires
au bonheur; à défaut de passions, elle demande au moins des
goûts. Parmi ces passions et ces goûts, dont elle raisonne
très bien et en parfaite connaissance de cause, il en est qu’elle
introduit à côté des autres presque sur un pied d’égalité,
et qui déplaisent, tels que la gourmandise, le jeu. Elle parle de
l’amour avec vérité, avec justesse, mais sans ce tact délicat
qui le respecte. Elle insiste fort sur la direction positive qu’il faut
se tracer et suivre, sans regret, sans repentir, sans plus regarder en
arrière une fois qu’on s’est dit d’aller; il faut partir d’où
l’on est et vouloir ce qu’on veut: « Décidons-nous, dit-elle
en concluant, sur la route que nous voulons prendre pour passer notre vie,
et tâchons de la semer de fleurs. » Tâchons, en
effet; mais cet effort se marque trop, et ce propos si déterminé
de semer des fleurs est tout fait pour les empêcher d’éclore.
En général, ce qui manque dans tout ce morceau sur le
Bonheur, c’est quelques-unes de ces fleurs mêmes dont parle l’Hippolyte
d’Euripide, fleurs encore tout humides de rosée, et qui ont été
cueillies dans la prairie qui arrose la pudeur.
la traduction de Newton |
Il est pourtant des endroits bien sentis dans
le Traité de Mme du Châtelet: elle y parle dignement de l’étude,
qui « de toutes les passions, est celle qui contribue le plus à
notre bonheur; car c’est celle de toutes qui le fait le moins dépendre
des autres. » Elle indique avec élévation, et comme
dans un lointain où elle aspire, le noble but de la gloire. Elle
y parle très bien aussi, nudité à part, et d’une manière
vive et sentie, de l’amour; elle le proclame le premier des biens s’il
est donné de l’atteindre, le seul qui mérite qu’on lui sacrifie
l’étude elle-même. Elle dirait presque ici comme le poète:
Elle se trace l’idéal
de deux personnes « qui seraient faites à tel point l’une
pour l’autre, qu’elles ne connussent jamais la satiété ni
le refroidissement. » Mais un tel accord de deux êtres si à
l’unisson lui semble trop beau: « Un coeur capable d’un tel amour,
dit-elle, une âme si tendre et si ferme, semble avoir épuisé
le pouvoir de la Divinité; il en naît une en un siècle;
il semble que d’en produire deux soit au-dessus de ses forces, ou que,
si elle les avait produites, elle serait jalouse de leurs plaisirs si elles
se rencontraient. » Et, se rabattant alors à une liaison moins
égale et moins haute, elle estime que l’amour peut encore nous rendre
heureux à moins de frais; « qu’une âme sensible et tendre
est heureuse par le seul plaisir qu’elle trouve à aimer. »
Ici, elle pense évidemment à elle-même; elle se flatte
d’avoir reçu du Ciel une de ces âmes tendres et immuables
(voilà
le coin d’illusion), qui savent se contenter d’une seule passion, même
quand elle n’est plus partagée, et qui restent à jamais fidèles
à un souvenir:
.
.
« J’ai été heureuse pendant dix ans, avoue-t-elle, par l’amour de celui qui avait subjugué mon âme, et ces dix ans, je les ai passés tête à tête avec lui, sans aucun moment de dégoût et de langueur. Quand l’âge et les maladies ont diminué son goût, j’ai été longtemps sans m’en apercevoir: j’aimais pour deux; je passais ma vie entière avec lui, et mon coeur, exempt de soupçons, jouissait du plaisir d’aimer et de l’illusion de se croire aimé. Il est vrai que j’ai perdu cet état si heureux, et que ce n’a pas été sans qu’il m’en ait coûté bien des larmes. » |
En écrivant ces
pages, elle se flattait encore qu’elle tiendrait bon dans ce qu’elle appelait
l’immutabilité
de
son coeur, et que le sentiment paisible de l’amitié, joint à
la passion de l’étude, suffirait à la rendre heureuse. Elle
avait quarante ans sonnés, et, stoïcienne, géomètre
comme elle l’était, elle pouvait se croire au port, lorsqu’étant
allée passer avec Voltaire une partie des années 1747 et
1748 à Commercy et à Lunéville, à la petite
Cour de Lorraine, voici en deux mots ce qui arriva.
Elle y rencontra, dans la société
de la marquise de Boufflers, un homme de trente ans, fin, agréable,
spirituel, bien que d’un esprit assez sec et aride, connu seulement alors
par une Épître à Chloé, assez
jolie pièce dans le genre sensuel; c’était M. de Saint-Lambert.
Il fut galant près d’elle; elle oublia pour lui ses réflexions
philosophiques, ou plutôt elle s’en ressouvint: sentant renaître
en elle la passion, elle la prit au mot, et, mettant ses principes en action,
elle s’y livra. Les conséquences de cette liaison nouvelle sont
assez connues; il s’ensuivit l’aventure à demi grotesque, indécente
et funeste, qui occupa tant la société d’alors, et qui amena
la mort de Mme du Châtelet, à Lunéville, six jours
après son accouchement, le 10 septembre 1749.
St Lambert |
Dans un remarquable travail sur Mme du Châtelet,
Mme Louise Colet a publié quelques lettres d’elle à Saint-Lambert,
ainsi que des réponses de celui-ci. Ces lettres de Mme du Châtelet,
il faut l’avouer, sont charmantes et vraiment tendres; il semble que, sous
l’empire d’un sentiment vrai, il se soit fait en elle une sorte de renouvellement
de pensée et de rajeunissement. Ce n’est pas qu’elle ne voie au
fond à qui elle a affaire en Saint-Lambert; il est jeune, il est
léger, elle se méfie:
.
.
« Vous connaissez les
goûts vifs, lui écrit-elle un jour en partant, mais vous ne
connaissez point encore l’amour. Je suis sûre que vous serez aujourd’hui
plus gai et plus spirituel que jamais à Lunéville, et cette
idée m’afflige indépendamment de toute inquiétude.
Si vous ne devez m’aimer que faiblement, si votre coeur n’est pas capable
de se donner sans réserve, de s’occuper de moi uniquement, de m’aimer
enfin sans bornes et sans mesure, que ferez-vous donc du mien?...
Vous m’écrirez sans doute, mais vous prendrez sur vous pour m’écrire...
J’ai bien peur que votre esprit ne fasse bien plus de cas d’une plaisanterie
fine, que votre coeur d’un sentiment tendre; enfin, j’ai bien peur d’avoir
tort de vous trop aimer. Je sens bien que je me contredis, et que c’est
là me reprocher mon goût pour vous. Mais mes réflexions,
mes combats, tout ce que je sens, tout ce que je pense, me prouve que je
vous aime plus que je ne dois. »
|
Ces lettres à
Saint-Lambert sont évidemment d’un coeur plus jeune que celles que
nous avons vues, et où elle s’inquiétait si activement de
Voltaire. Au souffle d’une passion imprévue, on dirait que cette
âme, longtemps contrainte, renaît tout à coup et se
réjouit; elle recommence. Il y a des sentiments exprimés
avec une extrême délicatesse: « Ma lettre qui est à
Nancy vous plaira plus que celle-ci; je ne vous aimais pas mieux, mais
j’avais plus de force pour vous le dire: il y avait moins de temps que
je vous avais quitté! » La mémoire de Mme
du Châtelet avait besoin de la publication de ces Lettres pour se
réhabiliter un peu du tort célèbre de cette infidélité
dernière.
Quant aux lettres de Saint-Lambert, elles sont
plutôt propres à faire valoir celles de la femme passionnée,
mais non pas à justifier son goût pour lui. Il est sec et
leste en lui parlant, et sans vraie tendresse; c’est partout un ton pimpant
et fringant, un ton de dragon ou de garde française bel-esprit.
Il l’appelle mon cher Coeur, il la tutoie perpétuellement;
il parle de sa propre mélancolie avec prétention.
Enfin c’est la femme, ici, qui se trouve supérieure, comme il arrive
si souvent, et elle ne marque son infériorité qu’en se méprenant
dans l’objet de son choix.
L’éclat de l’accident de Mme du Châtelet
commença la réputation de Saint-Lambert et le lança
brillamment dans le monde. L’impression de cette mort sur Voltaire fut
vive et fait honneur à sa sensibilité. Son secrétaire
Longchamp nous a raconté dans le plus grand détail la manière
dont il prit dès l’origine toute cette aventure, sa colère
dès l’abord, et sa fureur de se voir trompé, puis sa résignation
à demi risible, à demi touchante. La perte de Mme du Châtelet
lui arracha de vraies larmes, interrompues bientôt par quelques-uns
de ces mots vifs, pétulants et sensés, comme il ne pouvait
s’empêcher d’en dire, et qui donneraient envie de lui appliquer,
en le parodiant, un mot d’Homère: il pleurait tout en éclatant
de rire. Ainsi, deux ou trois jours après cette mort, comme
il s’inquiétait fort d’une bague que portait la marquise,
et où devait se trouver son portrait sous le chaton, Longchamp lui
dit qu’il avait eu la précaution, en effet, de retirer cette bague,
mais que le portrait qu’elle renfermait était celui de M. de Saint-Lambert:
« O ciel! s’écrie Voltaire en levant et joignant les deux
mains, voilà bien les femmes! J’en avais ôté Richelieu,
Saint-Lambert m’en a chassé; cela est dans l’ordre; un clou chasse
l’autre: ainsi vont les choses de ce monde. »
Mme du Châtelet avait à peine
fermé les yeux, que Voltaire écrivait à Mme du Deffand,
avant toute autre personne, pour lui annoncer cette mort: « C’est
à la sensibilité de votre coeur que j’ai recours dans le
désespoir où je suis. » Rappelons-nous le portrait
satirique; en vérité, l’ami au désespoir s’adressait
bien!
La mort de Mme du Châtelet brisa l’existence
de Voltaire et la remit en question. Privé de l’amie qui le fixait
et qui tenait pour lui le gouvernail, il ne savait plus que devenir ni
à quoi se rattacher. Il fut près de faire un coup de tête.
Sa première idée était de se retirer à l’abbaye
de Sénones, auprès de dom Calmet, pour s’enfoncer dans l’étude;
sa seconde idée fut d’aller en Angleterre auprès de lord
Bolingbroke, pour se livrer à la philosophie. Il prit d’abord un
parti plus sage, qui était de venir à Paris causer de Mme
du Châtelet avec Argental et le duc de Richelieu, et de se distraire
en faisant jouer devant lui ses tragédies dans sa propre maison.
Mais les cajoleries du roi de Prusse, que Mme du Châtelet avait conjurées
de son mieux tant qu’elle avait vécu, revinrent le tenter; il n’y
résista plus, et il alla faire, à l’âge de cinquante-six
ans, cette triste et dernière école de Prusse, après
laquelle seulement il reparut moins agité et, en apparence, un peu
plus sage.
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