(lire le 1er article)
Entre 1760 et 1765, les ennemis de l'Encyclopédie vont tomber les uns après les autres.
Evidemment, le scandale La Valette qui se conclut par l'expulsion des Jésuites (décidée en août 1762) constitue une immense aubaine pour Diderot et ses amis : " Voilà, mon amie, le billet d'enterrement des Jésuites " écrit-il à Sophie Volland (12 août 1762). "Me voilà délivré d'un grand nombre d'ennemis puissants... Ils se mêlaient de trop d'affaires... Ils brouillaient l'Eglise et l'Etat " Et d'analyser, en une formule aussi concise que brillante : "Ils prêchaient aux peuples la soumission aveugle aux rois; aux rois l'infaillibilité du pape, afin que, maître d'un seul, ils fussent maîtres de tous." La chute des Jésuites va entraîner celle de Berthier et de son Journal de Trévoux. Le Dauphin le nomme aussitôt garde de la Bibliothèque et le charge de l'éducation de ses enfants, le duc de Berry (futur Louis XVI) et le comte de Provence. Lui, du moins, n'aura pas été chassé très loin...
Les deux autres adversaires les plus acharnés, le janséniste Abraham Chaumeix et le journaliste Elie Fréron, vont à leur tour perdre tout crédit auprès de l'opinion parisienne. Mis à mal par plusieurs pamphlets de Voltaire, le premier quitte la France en 1763 (Catherine de Russie l'accueille à bras ouverts) tandis que le second, toujours plus isolé, voit ses articles régulièrement caviardés par une censure désormais favorable aux Encyclopédistes.
Enfin, la mort du Dauphin (décembre 1765) porte le coup de grâce au parti dévot.
Et Diderot sort vainqueur de ce combat qui l'aura opposé pendant près de quinze ans au Parlement, aux Jésuites, aux Jansénistes et aux dévots...
Preuve que l'horizon s'éclaircit, les Libraires acceptent enfin de l'augmenter, comme en témoigne ce courrier à Sophie Volland : "Les libraires viennent enfin de m'accorder, outre la rente de 1500 livres qu'ils me font, 350 livres par volume de planches, et il y en aura quatre ; 350 livres par volume de discours, et l'on peut compter sur neuf".
D'ailleurs, même si elle n'a pas encore paru, l'oeuvre est pourtant achevée. Le 29 septembre 1762, encore prudent, Diderot écrit à Voltaire : " Non, très cher et très illustre frère, nous n'irons ni à Berlin ni à Petersbourg achever l'Encyclopédie ; et la raison, c'est qu'au moment où je vous parle, on l'imprime ici et que j'en ai des épreuves sous mes yeux. Mais chut !"
Oui, Diderot jubile... Il lui reste pourtant une dernière épreuve à traverser. Mais cette fois, l'adversaire sera issu de ses propres rangs...
(à suivre ici)
Entre 1760 et 1765, les ennemis de l'Encyclopédie vont tomber les uns après les autres.
Evidemment, le scandale La Valette qui se conclut par l'expulsion des Jésuites (décidée en août 1762) constitue une immense aubaine pour Diderot et ses amis : " Voilà, mon amie, le billet d'enterrement des Jésuites " écrit-il à Sophie Volland (12 août 1762). "Me voilà délivré d'un grand nombre d'ennemis puissants... Ils se mêlaient de trop d'affaires... Ils brouillaient l'Eglise et l'Etat " Et d'analyser, en une formule aussi concise que brillante : "Ils prêchaient aux peuples la soumission aveugle aux rois; aux rois l'infaillibilité du pape, afin que, maître d'un seul, ils fussent maîtres de tous." La chute des Jésuites va entraîner celle de Berthier et de son Journal de Trévoux. Le Dauphin le nomme aussitôt garde de la Bibliothèque et le charge de l'éducation de ses enfants, le duc de Berry (futur Louis XVI) et le comte de Provence. Lui, du moins, n'aura pas été chassé très loin...
expulsion des Jésuites |
Les deux autres adversaires les plus acharnés, le janséniste Abraham Chaumeix et le journaliste Elie Fréron, vont à leur tour perdre tout crédit auprès de l'opinion parisienne. Mis à mal par plusieurs pamphlets de Voltaire, le premier quitte la France en 1763 (Catherine de Russie l'accueille à bras ouverts) tandis que le second, toujours plus isolé, voit ses articles régulièrement caviardés par une censure désormais favorable aux Encyclopédistes.
Enfin, la mort du Dauphin (décembre 1765) porte le coup de grâce au parti dévot.
Et Diderot sort vainqueur de ce combat qui l'aura opposé pendant près de quinze ans au Parlement, aux Jésuites, aux Jansénistes et aux dévots...
Preuve que l'horizon s'éclaircit, les Libraires acceptent enfin de l'augmenter, comme en témoigne ce courrier à Sophie Volland : "Les libraires viennent enfin de m'accorder, outre la rente de 1500 livres qu'ils me font, 350 livres par volume de planches, et il y en aura quatre ; 350 livres par volume de discours, et l'on peut compter sur neuf".
D'ailleurs, même si elle n'a pas encore paru, l'oeuvre est pourtant achevée. Le 29 septembre 1762, encore prudent, Diderot écrit à Voltaire : " Non, très cher et très illustre frère, nous n'irons ni à Berlin ni à Petersbourg achever l'Encyclopédie ; et la raison, c'est qu'au moment où je vous parle, on l'imprime ici et que j'en ai des épreuves sous mes yeux. Mais chut !"
Oui, Diderot jubile... Il lui reste pourtant une dernière épreuve à traverser. Mais cette fois, l'adversaire sera issu de ses propres rangs...
(à suivre ici)
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